Imaginez un patelin où chaque habitant d’une même rue voudrait que sa maison soit unique ! Vous voyez d’ici le bordel à la Mairie pour satisfaire toutes les demandes et le délicieux challenge pour un architecte ?! Et vous alors, plutôt du genre à relever les manches et vous lancer dans les travaux ou à vous planquer dans le bureau en pleurant ?!
Bonne pioche ?
Petit nouveau dans la gamme des Oink Games qui n’a de cesse de se diversifier et nous surprendre encore et encore avec des propositions hyper originales comme Quickity Pickity, Order overload café, Durian ; ou en reprenant des mécaniques connues mais épurées à fond pour ne goûter que l’essentiel : Deep sea adventures, Make the difference, Moving Wild … Le tout, à chaque fois, servi avec un matériel d’enfer : Dro Polter, Whale to look etc
Town 77 ne fait pas exception dans le décor : le visuel minimaliste est accrocheur, le format de boîte idéal à transporter, les éléments donnent envie et la règle est courte mais efficace ! On est ici dans du petite jeu de logique où chacun participe à une construction centrale mais tente de tirer son épingle du jeu. En compétitif de 2 à 5, il se partagera très bien en famille ou à la pause café mais peut également servir d’exutoire en solo pour tenter de dépasser son propre score.
On s’est pas déjà vu ?!
Si l’idée d’agencer une ville un peu casse-tête en répondant à des contraintes me tente bien, ce n’est pas un hasard. A la lecture des règles, j’ai immédiatement pensé à un célèbre jeu de grilles logiques que j’ai dévoré durant des heures entre deux cours, en salle d’attente ou à la plage : le Sudoku !
Oui je sais, je sais : le Sudoku est un « simple » tableau à remplir avec des numéros … Pas de notion de couleurs, de formes et tout mais pourtant ! Dans Town 77, chacun dispose de petites tuiles (représentant des maisons) sur son présentoir (un support comme au Scrabble, j’adore !). A chaque tour, le joueur actif peut se débarrasser de celles qu’il a en plusieurs exemplaires (identiques donc) pour en piocher de nouvelles puis il en place une dans la ville, en réalité une grille imaginaire au centre de la table.
Tout nouvel élément placé doit être adjacent à un précédent mais attention : aucune maison de forme ou de couleur similaire ne doit se trouver dans le même axe ! C’est à dire qu’une ligne ou une colonne ne peut contenir qu’un seul type de maison. Et comme il existe 7 formes et 7 couleurs différentes dans le jeu, comme au Qwirkle, on ne peut pas aller au-delà !
Qui se ressemble s’assemble !
Alors oui Town 77 a un air de déjà vu mais pourtant il arrive à me séduire totalement. Le plaisir de partager un jeu de logique qu’on a l’habitude de faire seul dans son coin est toujours plaisant. Sous ses airs légers (et on peut le jouer ainsi) il semble quand même bien solliciter le cerveau. La réflexion et l’anticipation par rapport à ce qui est sortie et ce que l’on prévoit de placer plus tard est attirante, on a d’ailleurs une vision de ce que les autres peuvent potentiellement jouer puisque la couleur apparaît au dos des petites maisonnettes ! Malin ! Par ailleurs, à la fin de son tour, après avoir pioché, on est libre de décider (ou non) de se défausser d’une de ses tuiles … Vous comprendrez vite pourquoi !
Si le système de base est celui du Sudoku, Town 77 a tout de même son identité propre. C’est d’ailleurs la seconde version de ce jeu qui existait sous le nom Town 66 mais ne se jouait que de 2 à 4. Il fête son arrivée en France avec un nouveau look pour une nouvelle vie dans une plus grande coloc’ !
Moi j’aimerais, si je pouvais, partir là-baaas !!!
Totalement ma came ! Dès les premiers visuels j’ai eu envie d’essayer ce petit bijou de casse-tête infernal. J’adore me creuser la cervelle sur ce type de défis logiques qui restent abordables au tout public. Associé au plaisir tactile de la manipulation et du placement de tuiles, on ne pouvait pas mieux me satisfaire.
La fin du jeu, on n’en a pas encore parlé, est annoncée quand plus personne ne peut jouer (ou que TOUT a été posé mais dans ce cas vous êtes vraiment trop forts !). Celui qui possède le moins de tuiles gagne la partie (ah aaaah !) mais, en cas d’égalité, c’est celui qui est resté en course le plus longtemps qui l’emporte !
A noter que le mode solo est tout à fait adapté à la proposition, le but étant ici d’atteindre un niveau satisfaisant sur une échelle de score. On ne se contente pas de nous dire « tu pioches tu poses comme dans le jeu de base », cette fois-ci on vire le sac et on fait trois piles parmi lesquelles on choisit une tuile par tour, ce qui laisse un peu de choix et la possibilité d’anticiper nos prochaines actions comme à plusieurs. J’imagine d’ailleurs très bien utiliser cette configuration pour y jouer aussi en coop’ à deux !
Et vous alors, ca vous dirait un petit séjour dans cette ville unique à vous prendre la tête ?!