Les petites boîtes ont vraiment leur charme et parlent au coeur des joueurs qui apprécient d’avoir occasionnellement une friandise à se mettre sous la dent. Je vous propose de découvrir ce que cache ce bel écrin qui ferait un cadeau idéal à offrir comme à recevoir, c’est Kado !
De la part de qui ?
Découvert au festival de Vichy sur le coin d’une table au stand des Lumberjacks, on s’est jetés sur ce tout petit jeu de cartes en se disant « ça passera le temps »… Et la surprise a finalement été de taille !
Cet éditeur semble avoir le vent en poupe depuis quelques temps avec quelques titres qui ont surpris et séduit bon nombre d’entre-nous : Solstis, Chat de poche, Fil rouge etc. Récemment, c’est le plus sérieux Umbrella qui a fait son entrée mais paraît plutôt réservé à une catégorie de personnes qui apprécient le calme, l’anticipation, la logique…
C’est au tour de Kado de peaufiner son arrivée en boutique et le moins qu’on puisse dire, c’est que son look sera parfaitement adapté à la saison puisqu’il devrait débarquer juste à temps pour vous permettre de le mettre sous le sapin ou dans la chaussette ou dans l’assiette (c’est bien aussi dans l’assiette, y en a qu’ont mal au dos j’vous f’rais dire !).
Au risque de vous décevoir, le vieux barbu n’y est pour rien dans cette histoire et aucun lutin n’a foutu la main au paquet ! C’est Antoine Bauza qui l’a imaginé et Gorobeï qui lui a donné vie et je peux vous dire que le duel (ah ah) fonctionne à merveille !
File-moi un mi-Kado
Levez le couvercle, sortez l’ensemble des cartes pour former une pile, vous êtes prêts à jouer. Kado, c’est parfait à sortir pendant que le plat finit de cuire. Pas de préparation, pas 50 règles à apprendre, pas de temps de réflexion interminable !
Sur ces cartes, 5 types d’objets différents et 5 couleurs de ruban. Le donneur pioche puis décide qui reçoit ce « cadeau » (lui y-compris), il répète l’opération autant de fois qu’il y a de participants (même ceux qu’il n’aime pas !).
L’idée, en fin de tour, est que chacun place la carte conservée devant soi jusqu’à avoir formé une grille de 4×3 (soit 12 tours). Tout le monde joue en même temps, pas de temps mort, le rythme se veut dynamique, c’est Noël les gars, on n’est pas là pour s’empiffrer sans bouger (si ? ah bon…).
Le truc c’est que les objets existent en plusieurs exemplaires de plus ou moins bonne qualité représentée par la valeur indiquée (de 1 à 5). En passant, les illustrations aussi permettent de bien en avoir conscience (un trait d’humour discret mais pas inutile !). Vous comprenez donc que vous allez sans doute recevoir parfois (souvent) une sorte de…cadeau empoisonné !
L’entarteur entarté
Si le donneur choisit qui reçoit quoi, chacun aura en revanche la possibilité, l’un après l’autre, de tenter d’échanger son présent s’il ne lui plaît pas (quoi ? comment ça, ça se fait pas ?).
Lors de la distribution, soyez donc attentif aux regards de celui qui distribue, à ses hésitations, ses précipitations… ça peut en dire long ! Ou pas… Les rois de la poker face vont vous faire suinter comme des dindes en pleine cuisson !
Une fois son « cadeau » reçu, chacun en prend connaissance et décide s’il veut le conserver ou non. S’il est content de son acquisition, le joueur l’ajoute à son tableau en cour de construction en optimisant son placement (je vous dirai comment après si vous m’appelez « Mère Noël »). Mais s’il considère que ce présent est naze et que le donneur a dû se garder un truc plus croustillant alors il peut tenter de deviner quoi !
Chacun votre tour, vous aurez la possibilité d’annoncer un objet et un ruban de couleur que vous supposez être dans la main du donneur : « tu as gardé un nounours vert enf… ?! ».
- Soit l’annonce est fausse : l’accusé n’a ni de nounours, ni de ruban vert dans la main et dans ce cas, chacun garde son cadeau, c’est alors au suivant de tenter sa chance s’il le souhaite
- Soit l’accusation est exacte : l’une des deux caractéristiques (objet/couleur) est bien dans la main du donneur, dans ce cas celui-ci est obligé d’échanger son cadeau avec le dénonciateur
Un étalage de trophées
Allez, vous avez été bien sages et m’avez lu jusqu’ici alors je vous dis comment on gagne des points, c’est mérité mes mignons !
On a dit plus haut que toutes les cartes conservées formaient une grille de 3 lignes par 4 colonnes devant chaque participant. Et c’est là que le placement tactique intervient puisqu’à la fin de la partie, on comptera des points dans un sens comme dans l’autre.
Les critères sont les suivants :
- Pour chaque ligne, vous choisirez un seul type d’objet et additionnerez ses valeurs
- Pour chaque colonne, vous ne pourrez compter les points que si les 3 cartes qui la compose possède le même ruban de couleur (sinon c’est zéro mon pote !). Vous marquerez alors la valeur la plus haute du trio.
Une saveur subtile
Vous l’aurez donc compris, Kado est une toute minuscule boîte qui se savoure à plusieurs et amène à y revenir encore et encore (oui comme ces fichues truffes au chocolat qui te coulent directement dans les cuisses !). C’est une bêtise rapide et amusante accessible à tous mais qui demande un minimum d’efforts pour tenter de rouler les autres, optimiser son jeu et s’adapter en cas de malchance !
Un format mini mais bel et bien complet puisqu’on y retrouve le plaisir d’agencer, de bluffer et de déduire sur une durée de partie d’environ 15 minutes.
Oui oui, vous avez bien lu : dans Kado, il y a aussi un aspect de déduction. Imaginez que les deux joueurs avant vous se soient plantés en essayant de deviner la carte conservée par le donneur : « tu as gardé un nounours vert enf… ! » « eh non » ; « alors moi je dis que c’est une fleur jaune enc… ! » « non plus ». A partir de là, vous savez que ce n’est ni un ours, ni une saleté de fleur, ni du vert, ni du jaune. Les possibilités se réduisent et vous êtes tenté de faire vous-même une annonce ! D’autant qu’en cas de « tout-pile », vous gagnez 2 points bonus.
Mais êtes-vous certain que le petit malin n’a pas fait exprès de conserver un truc trop pourri qu’il espère bien vous refourguer ?! Kado : le plaisir d’offrir, la joie de recevoir… Ou pas !