Vous connaissiez la différence entre pirates et corsaires? Le pirate est un hors-la-loi, qui pille les navires pour son compte personnel. De son côté, le corsaire possède une lettre de course délivrée par le roi l’ autorisant à attaquer les navires ennemis de la nation. Souvent la frontière entre les deux se révèle être bien mince. Partez à la découverte du destin du plus célèbre corsaire de la bande dessinée L’Épervier de Patrice Pellerin qui vous donnera envie de jouer et rejouer au jeu Captain Flip de Paolo Mori et Remo Conzadori.
L’Épervier : Archives secrètes
Patrice Pellerin est un dessinateur inspiré par la mer, la Bretagne et les corsaires. Archéologue et passionné d’histoire, il est surtout connu pour sa série de bandes dessinées L’Épervier, débutée en 1994.
“J’ai commencé par l’illustration historique avant de faire de la bande dessinée. Je travaillais avec de grands historiens et archéologues. Ainsi, l’habitude de réaliser des dessins très précis est venue. Dans ce genre d’illustrations, chaque détail compte. Et cela permet de dessiner des choses originales…”
Dans cette série, il a créé le personnage de Yann de Kermeur, surnommé L’Épervier, un corsaire du roi de France. Ancien pirate condamné aux galères, Yann vit de nombreuses aventures avant d’être gracié par le roi Louis XV. Ce dernier et son ministre de la Marine, Maurepas, le chargeront ensuite de missions secrètes au Canada.
La série se compose de nombreux tomes, complétés par des albums explicatifs comme Les rendez-vous de l’épervier et Archives secrètes. Ce dernier approfondit le personnage de Yann, explorant ses origines familiales, son parcours de marin, et la manière dont il est devenu un corsaire redouté.
Patrice Pellerin a minutieusement imaginé le passé de Yann en s’inspirant de faits historiques tout en créant des archives fictives mais détaillées.
“Il y a quelques années, lors du décès accidentel d’un capitaine de frégate de la Royale, on retrouvait dans son grenier, à Toulon, un vieux coffre de corsaire bardé de fer. À l’intérieur, des livres de bord, des lettres jaunies par le temps et quelques effets personnels ayant appartenu à Yann de Kermeur…”
L’Épervier : Archives secrètes
Ces documents qui constituent l’album apportent des instantanés de la vie de Yann : ses douleurs, ses joies, sa famille, son enfance, ses premières rencontres avec la mer et les pirates, ainsi que les situations où il a frôlé la mort.
Ces évocations sont enrichies de textes de spécialistes. Féru d’histoire, Pellerin s’appuie sur des recherches historiques et archéologiques récentes, offrant une reconstitution réaliste du XVIIIe siècle. Les représentations des lieux, tant en France qu’outre-mer, sont remarquables par la précision et la qualité des illustrations.
“Je me suis basé sur des plans, qui comportaient certains bâtiments suffisamment bien dessinés. C’est que je passe énormément de temps – parfois des mois! – dans les archives ou les musées, autant par goût personnel que par nécessité. Après, je dois travailler comme un fou pour dessiner l’album. C’est un des problèmes de la bande dessinée historique actuellement : de moins en moins d’auteurs peuvent se permettre de passer deux ans sur un seul tome”
Patrice Pellerin
L’Épervier est un récit hors normes : les paysages marins sont époustouflants de par le sens du détail de Patrice Pellerin qui consacre une grande partie de son temps à étudier des photos et des plans de navires.
“Pour un bateau de l’époque de L’Épervier, j’ai travaillé avec une monographie de Jean Boudriot, La Renommée, une frégate construite à Brest. Me balader dans des lieux comme Brest, m’a permis aussi de me projeter complètement. Dans mes albums, mes dessins sont à plat, j’essaye de donner l’illusion de la 3D”
Patrice Pellerin
Alors histoire de pirate ou histoire de corsaire?
Yann de Kermeur incarne les ambiguïtés de ces deux vocables. Le pirate attaque n’importe quel navire pour un profit personnel immédiat. Le corsaire sert sa nation et son roi : il est autorisé à attaquer les navires des nations en guerre avec la sienne. Cependant, en pratique, ces frontières étaient souvent floues. Les corsaires, bien que légalement autorisés, peuvent parfois se comporter comme des pirates, surtout en période de paix où les hostilités entre nations se poursuivent discrètement. Yann lui-même n’est pas exempt de ces ambiguïtés.
L’Épervier : Archives secrètes de Patrice Pellerin aux éditions Dupuis.
Captain Flip
Dans Captain Flip pas d’ambiguïtés : vous incarnez une joyeuse bande de pirates et vous recrutez votre équipage pour gagner un maximum de pièces.
À votre tour, vous piochez une tuile personnage dans le sac : soit vous conservez cette face ou soit vous pouvez décider de retourner la tuile mais vous garderez ce nouveau personnage. Ensuite vous placez la tuile dans votre bateau et appliquez son effet pour gagner des pièces.
4 colonnes complétées et c’est fini !
72 tuiles double-face comportant 2 personnages différents sur les 9 existants, 5 plateaux aventure (en comptant le goodies qui comprend le mode solo) pour varier les parties.
Un jeu ultra simple et rapide. On tente de flipper les tuiles (ou pas) pour avoir un personnage précis au risque de se retrouver avec un équipage complètement désorganisé ou même d’exploser !
Avec ces personnages de BD hyper expressifs imaginés par Jonathan Aucomte, on se raconte au final une petite aventure de pirates un peu déjantés et pas bien méchants…c’est comme ça qu’on les aime.
Captain Flip, un jeu de Paolo Mori et Remo Conzadori, illustré par Jonathan Aucomte et édité par PlayPunk.