Le Moyen-Âge est encore une période méconnue du grand public et nous semble bien obscure. Elle renferme pourtant des moments passionnants et des chefs-d’œuvre extraordinaires. Quelques-uns de ces chefs-d’œuvre s’offrent à nos yeux dans le catalogue de l’exposition Les arts en France sous Charles VII (1422-1461) et dans le jeu Middle ages de Marc André, illustré par Claire Conan.
Les arts en France sous Charles VII
Le catalogue de l’exposition “Les arts en France sous Charles VII (1422-1461)” qui se tient au musée de Cluny du 12 mars au 16 juin 2024, explore une période charnière de l’histoire de France et de l’histoire de l’art. En effet, le règne de Charles VII a longtemps été considéré comme une époque sombre, celle de la guerre de Cent An. Charles VII, chassé de Paris, réfugié à Bourges, devra reconquérir son trône, puis son royaume occupé par les Anglais.
« Sous Charles VII, il est évident que Paris n’est plus capitale des arts… Avec le Traité de Troyes, elle passe sous domination anglo-bourguignonne, ce qui oblige le roi légitime à fuir… La première décennie du règne, marquée par l’instabilité politique, laisse sans doute peu de temps au roi qui doit financer ses campagnes militaires. Il y eut aussi durant ce règne d’importantes commandes de textiles, en particulier de livrées… la production d’objets orfévrés était manifestement abondante… « ( Séverine Lepape, commissaire générale de l’exposition).
Cependant, alors que le nord du pays est secoué de troubles, de multiples foyers artistiques émergent. De grands Seigneurs font appel à des artistes d’une nouvelle génération qui rompent progressivement avec le gothique et se tournent vers une nouvelle vision de la réalité.
“L’idée communément admise que, durant cette quarantaine d’années, tout l’argent soit allé à l’effort de guerre est fausse”, précise Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine et directeur du musée Condé de Chantilly.
Des nouvelles manières de peindre arrivent de Flandres et d’Italie et modifient la peinture. Les artistes cherchent à représenter la réalité, les physionomies et plus seulement une belle image. “Ils creusent l’espace, placent les sujets dans un paysage”. C’est ce qu’on appelle l’Ars nova, prémisse de la Renaissance.
« Sur les territoires relevant de l’autorité de Charles VII, les artistes prennent connaissance des innovations flamandes soit directement au cours de leurs voyages, soit par le biais de croquis, de modèles, et chacun filtre ce qu’il voit, adoptant certaines choses nouvelles, en rejetant d’autres. » (Séverine Lepape)
Parmi les grands mécènes, le nom de René d’Anjou s’impose. Beau-frère du roi Charles VII, ce grand amateur d’art, fortuné, est un fin lettré. Il écrit Le Livre des tournois et attire en Provence des artistes, dont Barthélémy d’Eyck, qui illustre son manuscrit et peint pour lui une chevalerie rêvée.
“L’enluminure est alors l’art majeur”, résume Maxence Hermant, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France. En effet, le livre enluminé est un symbole de pouvoir et de richesse.
La période du Moyen Âge se termine peu à peu en beauté pour laisser place à la Renaissance.
Les arts en France sous Charles VII (1422-1461), sous la direction de Mathieu Deldicque, Maxence Hermant, Sophie Lagabrielle et Séverine Lepape, Rmn édition.
Middle Ages
Vous êtes à la tête d’un fief et son avenir est entre vos mains. Serez vous un Seigneur bienveillant qui construit des remparts et protège ses villages? Allez-vous développer l’agriculture à l’aide de champs et de moulins? ou bien deviendrez vous un Seigneur pieux bâtisseur d’églises? Peut être préférez vous festoyer dans vos somptueux palais?
Dans le jeu Middle Ages nous allons développer et optimiser au maximum les revenus de son fief.
À tour de rôle, chaque joueur sélectionne une tuile parcelle de la rangée en cours, en y plaçant son pion Seigneur. Les joueurs ajoutent cette tuile à leur Fief et déclenchent ses pouvoirs et son revenu, en fonction de son type.
Les 8 tuiles parcelle représentant les éléments emblématiques de la cité médiévale : champ, ferme, village, rempart, marché, caserne, église et palais. Chaque tuile possède son propre revenu et certaines d’entre elles déclenchent des effets interactifs (attaquer d’autres joueurs, réserver des tuiles).
Attention chaque joueur perd 10 pièces pour chacun des emplacements du domaine ne comportant aucune tuile parcelle. Une fois que chaque joueur a récupéré sa 16ème tuile, celui qui a le plus d’argent remporte la partie. Le jeu est très fluide et donne la sensation d’avoir construit son fief, ce qui est très satisfaisant.
Il faut souligner l’incroyable travail d’édition des tuiles parcelles, qui bénéficient d’illustrations toutes uniques de Claire Conan, comme autant de miniatures que l’on retrouve dans les manuscrits enluminés. Un régal pour les yeux.
Middle Ages, un jeu de Marc André, illustré par Claire Conan et edité chez Studio H