Cet été,je vous avais proposé un petit article sur la façon de mélanger son deck Magic The Gathering quand on est incapable de se servir correctement de ses mains. La méthode proposée suscita la controverse car le contexte n’était pas bien spécifié, et la méthode était trop précise. Des suspicions d’incitation à la triche ont émergé et elles pouvaient être justifiées, même si cette méthode avait pour vocation à n’être pratiquée que ponctuellement, dans un cadre privé, en prévision ou après une session de jeu, lorsque votre deck ne ressemble plus à grand chose d’utilisable, et présente les stigmates de vos précédentes parties.
Faisons table rase du passé
Aujourd’hui, et dans un soucis d’apaisement, je vous propose une nouvelle méthode, bien plus safe, utilisable sur de nombreux jeux de cartes. Je précise malgré tout que, cette méthode n’a pas vocation à être utilisée dans un tournoi Magic The Gathering. Un tournoi se déroule dans un cadre assez strict, mélanger son deck doit se faire rapidement et on n’a pas le temps pour rebattre correctement son deck entre chaque manche.
Donc si vous allez en compet’, vous pouvez appliquer cette méthode chez vous avant de vous y rendre, et après la compet, quand vous êtes rentrés, mais pas pendant. Non qu’elle soit litigieuse, mais juste parce qu’elle peut être un peu longue…
Pour ce qui est de mélanger votre deck durant une compétition, je suis au regret de vous dire que vous allez devoir apprendre à faire des Kansas city shuffles, des riffles, ou autres mélanges de croupiers (on a un article sur le mélange des cartes qui parle de tout ça).
Compétitions et événements officiels mis à part, tout va dépendre de votre table de jeu : si vous êtes avec des joueurs détendus qui sont capables d’attendre entre 1 et 2 minutes entre chaque manche, tout devrait bien se passer, sinon, je vous invite à changer de table de jeu.
Le contexte
Vous le savez, dans un jeu de carte, le hasard est roi, il doit être roi, et ce règne ne doit souffrir d’aucune contestation possible. Oui mais voilà, à force de jouer, vous vous en êtes déjà rendu compte : on finit souvent par se retrouver avec des vestiges d’une partie précédente. On vient de la terminer et, pressé de remettre le couvert, on a remballé tout ce beau tas de cartes, on a mélangé rapidement et on s’est récupéré une main … qui s’avère être plus ou moins un décalque de ce qu’on vient de jouer. Bonjour le hasard.
C’est toujours agréable de se retrouver avec son précédent plan de jeu en main, avec les 3 cartes de combo qui vont bien ou avec une pile de terrains, parce qu’on n’a pas été foutu de mélanger correctement nos cartes.
Alors cessons d’être hypocrite et avouons cet état de fait : passé la première partie, si on n’est pas un expert du mélange, le hasard n’existe plus. N’ayez pas peur de passer pour un gros noob et prenez le temps de mélanger vos cartes correctement. Vous allez perdre 2 précieuses minutes, tout au plus, mais l’organisation de votre pioche sera (plus ou moins) REELLEMENT aléatoire.
La méthode
Elle se décline en 2 variantes : La méthode initiale et la méthode d’entre deux manches.
La méthode initiale
Votre deck est dans sa boite, et si vous êtes comme moi (un psychopathe) vous avez rangé le truc de façon à vous y retrouver quand vous devez modifier votre deck. Mon deck dormant dans une boite est donc organisé de la sorte : en fonction de ma decklist sur Deckstat ou en séparant les cartes par types (terrains, artéfacts, créatures, rituels, éphémères, enchantement etc.).
Si ce n’est pas le cas, c’est certainement que votre deck est en bordel dans sa boite, donc ça marche aussi.
Etape 1 : posez votre deck sur la table, face cachée.
Etape 2 : disposez vos cartes, une par une, en 7 tas différents, jusqu’ à avoir vidé votre deck.
Etape 3 : refaites une unique pile avec vos 7 piles.
Pourquoi 7 ? Parce que c’est le nombre de cartes que vous allez piocher, donc c’est un moyen comme un autre de ventiler vos cartes.
Etapes 4 : faites 2/3 petits riffles supplémentaires, histoire de prouver votre bonne foi.
Etapes 5 : proposer à votre (vos) adversaire(s) de couper votre deck, en guise de bonne foi supplémentaire.
Etape 6 : Vous êtes prêt pour la bagarre !
Ca devrait bien se passer, normalement.
La méthode d’entre deux manches
Vous venez de terminer votre partie avec votre deck parfaitement mélangé et il est déjà temps d’en remettre une petite. Vous n’allez pas mélanger l’entièreté de votre deck, ça n’aurait pas de sens. A la place, vous allez prendre les cartes que vous venez de jouer. Votre main, vos cartes en jeu, votre cimetière, votre exile…
Etape 1 : vous prenez tout ça, vous faites un pile face cachée.
Etape 2 : vous dispatchez en 7 tas comme vu dans la méthode initiale.
Etape 3 : vous prenez chacun des tas pour les placer dans votre bibliothèque, de façon aléatoire.
Etape 4 : vous faites quelques riffles, histoire de prouver votre bonne foi.
Etape 5 : proposer à votre (vos) adversaire(s) de couper votre deck, en guise de bonne foi supplémentaire.
Etape 6 : vous pouvez repartir à la guerre.
Dans ce cas précis, vous êtes bon pour un Mulligan…
Ne vous limitez pas à Magic The Gathering !
Cette méthode, n’hésitez pas à l’utiliser avec d’autres jeux. Parce que bon, soyons honnête 2 secondes : quoi de pire que de se lancer dans une partie de Uno ou de Trio avec un paquet mal mélangé ?
Idem pour un jeu type Stop and Go. Quiconque à déjà fait plus de 2 parties de Let’s dig for treasure sait, qu’avec un mauvais mélange, à partir de la seconde partie, si on pioche une carte vers, on passe à la pile d’à coté, parce que la carte suivante a 90% de chance d’être aussi une carte vers.
Faites des tas de 4/5 cartes, dispatcher tout le paquet et mélanger avant de jouer ne pourra qu’être bénéfique à votre expérience de jeu.
Logiquement, on se retrouve avec une méthode qui est un compromis entre l’art du mélange à la volée (que je ne maitrise décidément pas) et la méthode initiale que j’avais proposée et qui fut tant décriée, une méthode qui s’approche fortement du fameux mélange à la Brice avec quelques variations.
Pour l’avoir pratiquée non-stop depuis les retours sur l’article précédent (oui parce que je réponds, mais j’écoute aussi ce qu’on me dit, et je teste des trucs), j’avoue qu’elle fonctionne plutôt bien. Le plan de jeu ne ressort pas du tout, on a des mains vraiment différentes d’une partie à l’autre (pour le pire et le meilleur), et on gagne en vitesse d’exécution.
N’hésitez pas à nous faire des retours sur cette méthode et à nous dire laquelle vous utilisez personnellement dans la partie commentaires de cet article. A très bientôt sur Campustech.
Hello,
Je ne sais pas mélanger non plus, mais ces mélanges (comme ceux de l’article initial) ne sont pas des bons mélanges.
Le fait de retrouver en main de départ 7 cartes qui étaient sur le board en fin de partie semble indiquer possiblement un mélange insuffisant. Mais repartir les cartes en limitant le shuffle n’est pas non plus une solution. Accessoirement à Magic, présenter son Deck n’est pas pour montrer sa bonne foi mais bien.quelque chose d’obligatoire. Et l’adversaire peut faire ce qu’il veut comme mélange car le deck est censé déjà être aléatoire. La randomisation n’est pas a la charge de l’adversaire.
Du coup, si je vois un joueur faire un shuffle aussi bizarre, je suis tout à fait en droit de « casser » le shuffle en faisant deux piles de cartes en faisant 2 cartes sur pile A et 1 carte sur pile B. Si ça trie ton deck entier et que tu as des mains exclusivement de lands ou de cartes actives, ça prouvera juste que le Deck n’était pas mélangé.
Que ça soit en tournoi ou entre amis, vraiment, c’est à éviter.
Oui
Bonjour,
Merci pour ton article.
Malheureusement, cette méthode du « pile shuffling » que tu proposes n’est pas sans défaut. Lors d’un tournoi officiel, il est toléré de le faire une fois en début de partie mais pas de le refaire entre chaque manches car cette méthode est très chronophage. Donc il n’y a pas de miracle, si on veut jouer a magic il faut être capable de mélanger son deck efficacement et rapidement (avec des bons riffles par exemple).
Si vous n’y arrivez pas, entrainez-vous! On ne devient pas charpentier si on ne sait pas se servir d’une scie ou d’un marteau. Idem ici, savoir mélanger son deck efficacement fait partie du jeu.
C’est très exactement ce que je dis dans l’article.
Cordialement