Partout, au cinéma, en littérature, en philosophie, émerge un nouveau regard sur nos « compagnons de planète ». Les auteurs-naturalistes, qu’ils soient scientifiques ou philosophes, entreprennent une sorte de « mission diplomatique » en se rendant auprès des animaux dans leurs habitats naturels, explorant ainsi la frontière entre le monde sauvage et le nôtre.
Dans Le retour de Moby Dick, François Sarano nous invite en haute mer dans une aventure passionnante au cœur du monde des cachalots. Partez aussi avec Jun Sasaki et Bruno Faidutti à la rencontre des cétacés dans Whale to look. Bienvenue dans des jeux des livres.
Le retour de Moby Dick
Le retour de Moby Dick : ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes, François Sarano, aux éditions Babel
François Sarano, est docteur en océanographie, plongeur professionnel, fondateur de l’association Longitude 181, ancien directeur de recherche du programme Deep Ocean Odyssey, compagnon de route de Cousteau.

Depuis toujours la vie sauvage est au cœur de sa philosophie. Son but : réconcilier les humains avec la nature indomptée, puisque c’est au contact de celle-ci que l’on saura vivre en société, en paix.
En 2013, lorsqu’il plonge au large de l’île Maurice, François Sarano ignore encore que sa vie sera bouleversée par une rencontre particulière. Un jeune cachalot, espiègle et joueur, croise sa route et deviendra par la suite un visiteur régulier du plongeur.
Comme chez l’enfant, le jeu participe à l’émergence de la dextérité, à l’apprentissage de certaines fonctions, mais ce n’est pas son objectif premier. L’objectif immédiat est le bien-être, le plaisir et l’exploration.
La curiosité est une valeur individuelle, génétique, elle peut être stimulée. Elle n’est pas apprise, mais elle est source d’apprentissage, d’innovation (…)
A présent, il est familier avec les membres qui composent le clan et observe leur évolution au fil du temps. Il souligne le fait que chaque cachalot du clan d’Irène Gueule tordue, possède une personnalité distincte qui se développe en fonction de ses propres expériences.
Du froid silence abyssal montent des claquements secs et rythmés : ce sont les cachalots qui chassent dans la nuit perpétuelle des grands fonds. Ils sont chez eux, là où aucun homme ne nagera jamais. De leur vie dans les profondeurs, nous ne connaissons que ces sons cadencés qui bercent notre imagination emplie de légendes.
En s’appuyant sur trente années d’observations personnelles ainsi que sur les témoignages d’autres scientifiques, l’auteur met en lumière les spécificités du comportement des cétacés. Il explore leur sensibilité et leur intelligence propres marquées par un intérêt pour le jeu, une sociabilité étroite au sein de clans matrilinéaires, une capacité à collaborer étroitement avec d’autres individus et même à solliciter l’aide des humains dans des situations spécifiques.
Le cachalot est par essence un animal social, solidaire. Il y a des nounous qui s’occupent des petits des mères pendant qu’elles vont chasser. C’est vraiment une société extrêmement altruiste : tout est tourné vers l’autre !
Il relate des rencontres magnifiques où les animaux s’approchent des humains sans crainte, désireux de communiquer, de jouer, d’explorer, d’offrir de l’aide ou d’en recevoir. Il décrit des interactions privilégiées, les comportements familiaux, l’éducation collective des jeunes, le rôle crucial des femelles âgées, l’importance du clan, l’apprentissage des techniques de chasse, ainsi que l’impact significatif du contact et des caresses sur leur sociabilité et leur mode de communication.
Dans le domaine de la communication, il est remarquable de constater que les clans utilisent des « dialectes » distincts, et que chaque individu est identifiable par sa propre façon de s’exprimer, sa « signature acoustique ».
les QR codes qui ponctuent le texte savent donner de “la vie” à la lecture…nous sommes immergés dans le grand bleu en compagnie de nos amis cachalots.
La rencontre fait exploser les idées reçues. Il faut faire ce pas : il faut aller nu vers ceux que l’on calomnie, vers ceux sur lesquels on raconte des choses sans jamais être allé les rencontrer. C’est valable pour mon voisin qui a une religion différente, qui a une culture différente, qui a des traditions différentes. Allons les écouter, bon sang ! Ils ont des histoires formidables.
Le retour de Moby Dick : ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes, François Sarano, aux éditions Babel.
Whale to look
Dans Whale to Look, les joueurs embarquent tels des touristes pour observer la baleine et l’orque, et repérer ces animaux nécessite une bonne dose de calcul mais aussi de chance et d’intuition.
En effet, la baleine se trouve toujours là où il y a le plus de poissons, tandis que l’orque préfère les endroits moins poissonneux. Avant d’envoyer l’un de leurs trois bateaux d’observation remplis de plus ou moins de touristes, les joueurs peuvent utiliser leur petit canot pour observer une des quatre cartes qui entourent une zone poissonneuse, leur permettant de déduire approximativement le nombre de poissons présents.
La somme des quatre cartes poissons donne la quantité de poissons présents dans une zone de mer. Il y a 12 cartes poissons et nous n’avons que cinq canots pour y parvenir.
Whale to Look est un jeu de déduction où l’interprétation des actions des autres joueurs est tout aussi cruciale que les informations objectives dont on dispose. Le bluff peut même parfois jouer un rôle.
A chaque tour on retourne une carte poisson et on déplace un bateau de touristes soit depuis son quai soit en haute mer pour changer de zone. “Mais pourquoi diable a t il soudainement changé de cap après avoir regardé cette carte poisson?”
Le jeu se déroule en deux manches, et la seconde introduit des cartes météo qui modifient les règles de scoring de base. Un matériel de fou dans une petite boite pour un maximum de fun.
Whale to Look : Un jeu de Jun Sasaki et Bruno Faidutti, illustré par Jun Sasaki, Rie Komatsuzaki Publié par Oink Games et localisé par Pixie Games.