Bienvenue dans la taverne Campustech, Maîtres du Donjon, j’ai écrit un petit guide pour la préparation et la gestion de vos campagnes Donjons & Dragons. Prenez une chope d’hydromel et essayez d’oublier le barde insupportable qui joue au fond de la pièce avec son luth désaccordé. Je vais vous donner tous les conseils de maîtrisé que j’ai pu accumuler ça et là, entre expérience personnelle et lectures. Vous allez découvrir des méthodes de planification efficaces, des astuces pour impliquer vos joueurs, ainsi que des techniques concrètes pour bien préparer vos campagnes. Jetez votre initiative, nous entrons dans le donjon de la masterisation !
1. Planifiez votre campagne
Ca paraît tout bête mais écrire noir sur blanc les scènes principales et les rencontres obligatoires va vous aider à voir le fil rouge de votre scénario. Vous pouvez même le faire à l’échelle de la campagne, pour avoir une vision globale des faits et évènements marquants. Aussi, une fois que la colonne vertébrale est identifiée, ça va vous permettre de visualiser toute la latitude que vous avez pour le reste des scènes. Et ainsi donner (une vraie) impression à vos joueurs qu’ils ne sont pas sur des rails et que leurs actions influent sur le monde.
Et la rencontre bonus, ou cette scène d’intrigue périphérique, vous pourrez la reporter à plus tard. Vos joueurs auront un sentiment de liberté, puisque vous serez plus serein sur les piliers de votre histoire. Ecrivez-le, et gardez ce squelette narratif près de vous !
J’utilise personnellement Figma pour mettre en forme toutes les informations : avec des codes couleur pour les rencontres, les PNJ, les Lieux etc. Mais un simple google doc ou tout autre outil en ligne peut suffire.
2. Utilisez des supports visuels pour les joueurs
Les supports visuels aident grandement à l’immersion et la concentration des joueurs. En premier les cartes pour les rencontres ou les lieux principaux, ça aide beaucoup ! La plupart des maps sont incluses dans les campagnes officielles, mais si vous avez besoin de compléments vous pourrez en trouver plein en ligne. Par exemple sur Dnd-Maps.
Le prix à payer c’est de passer plus de temps sur les combats si vous découpez tout en utilisant une grille etc. Mais en termes d’immersion et de vérité des rencontres c’est top. Ca marche aussi pour les cartes de villages, de lieux. Ca participe à ce que tout le monde soit raccord sur ce qu’il se passe, et d’éviter les divergences de « palais mental ».
Mais les supports ne s’arrêtent pas aux cartes, voici une liste supports que vous pouvez créer :
- une fiche pour les pnj importants que vous mettrez dans des socles en plastique
- des aides de jeu au format papier sur des points de règles
- des accessoires : bijoux, coffrets etc…Etsy est votre amie !
- un coffre en bois (10-15€ sur le net) qui contient la fiche d’un objet magique imprimée par vos soins
J’ai eu la chance de jouer à Alien le jeu de rôle avec mon ami Thaumiel, qui lui avait carrément détourné un minitel pour en faire un terminal de la Weyland-Yutani, qui avait fait de fausses cartes d’accès avec un tour de cou…Faîtes-ça et vos joueurs de D&D verront tout de suite que vous êtes impliqué !
3. Commencez votre session par un récapitulatif…fait par les joueurs
Avec mes amis on appelle ça le puntos de la situationes. Un moment où tout le monde met en commun ses notes et ses souvenirs. Quand je suis MJ je les laisse faire et je complète avec les points importants qui peuvent être parfois détournés ou omis. Je ne révèle rien qui n’a pas déjà été trouvé.
Ce point en début de scénario c’est cool pour marquer le début de la session, et ça aide les joueurs qui prennent moins bien les notes ou qui ont une vie bien remplie et qui ne se souviennent pas de tout. Comme ce joueur qui veut multiclasser et qui a pris un niveau dans une classe paladin. Essayez cette technique au lieu de raconter vous-mêmes ce qui s’est passé, vous verrez c’est à la fois utile et efficace !
4. Prévoyez l’imprévu
Vos joueurs ne vont pas suivre ce que vous aviez prévu. Une phrase mal interprétée d’un PNJ et c’est 4h de paranoïa sur ses intentions. Un excès de prudence (ou de courage, plus rare) et c’est un détour de 8h par la forêt maudite. Mince, vous n’aviez pas prévu de rencontres ?
Essayez de visualiser des embranchements possibles à toute situation, et prévoyez au moins deux ou trois rencontres, qui serviront ou pas dans toute la campagne. Pareil avec des PNJ. Je reviens à mon premier point mais avec un squelette de scénario et ses ilots incontournables, laissez-les joueurs prendre le chemin qu’ils souhaitent, et prévoyez des bifurcations et des portes de sortie !
5. Ayez des listes à portée de main
Autre conseil assez basique mais diablement efficace : imprimez de simples listes de noms, de lieux et de créatures. Comme ça vous n’êtes jamais pris au dépourvu quand un joueur demande le nom de l’entièreté des habitants de ce village que vous venez d’improviser sur la route !
Ne soyez jamais coincé avec un PNJ qui perd immédiatement de sa substance si vous ne sortez pas son nom en 5 secondes. Les joueurs savent tout de suite qu’il n’a aucun poids dans l’intrigue si il n’a pas de nom ! Et Dieu sait que je me suis fait coincer un paquet de fois sur le jeu C.O.P.S avec des John Smith !
6. Organisez vos informations
Vous avez préparé des supports visuels pour les joueurs ? Bien, maintenant pensez à vous et organisez vos informations. A la manière d’un détective dans une série policière, créez un tableau avec les noms, les lieux, les faits, les secrets…et reliez tout ça pour avoir the big picture, une vision d’ensemble sur votre campagne.
Les intentions des PNJ, leurs relations, les lieux, une frise chronologique aussi ! Armé de ces fiches, vous devenez invincible en improvisation, car vous savez à peu près qui fait quoi, quand et où. Parfois les scénarios sont bien écrits et vous le proposent, mais c’est rare.
Ca vous prendra peut-être une heure ou deux en préparation de campagne, mais armé de cette fiche votre masterisation sera beaucoup plus fluide, votre compréhension des évènements et vos réactions beaucoup plus aiguisées.
7. Soyez théâtral
Faîtes cette petite voix de Gnome, cette gestuelle de Barbare, ou ce roleplay d’aubergiste un peu rustre. Vous avez l’air un peu con ? Parfait, les joueurs vont se sentir proche de vous ! Dans la mesure du possible, mettez de l’émotion dans ce que vous faîtes. Rendez vos PNJ vivants en étant théâtral, en accentuant leur personnalité. Pas besoin de partir dans des envolées lyriques, mais simplement d’être concerné par ce qui les anime.
Idem pour vos descriptions : partez de loin, puis zoomez en finissant par donner des petits détails très précis. Ne dîtes pas juste :
- « la cave sent l’humidité »
- mais dîtes : « une odeur humide et crasse vient à vos narines, et vous apercevez un liquide un peu saumâtre ruisseler sur les briques des murs. En marchant, vous écrasez des sortes de champignons qui libèrent des spores et collent à vos semelles »
C’est tout bête mais si vous ajoutez à chaque scène une description un peu détaillée, vous verrez que les joueurs seront plus à même de visualiser l’environnement.
8. Jouez !
Ne pensez pas que devenir un bon MJ s’acquiert en deux sessions. Etre un génie de l’impro ça aide, certes, mais capter ce qu’il se passe autour d’une table et diriger une narration collective demande pas mal de pratique. Loin de moi l’idée de dire que ces conseils s’appliquent en totalité à tout le monde : picorez dedans ce qui vous semble pertinent, détournez-le ou servez-vous en pour faire le contraire.
Ne soyez pas impressionné : les joueurs ont le MJ qu’ils méritent on peut tout à fait s’amuser dès la première session de jeu, même avec un Maitre du Donjon débutant. Il ne s’agit pas uniquement de réciter mentalement des techniques, il vous faudra vous frotter à la réalité d’une table de jeu de rôle. Et en règle générale, c’est cool, tout le monde est là pour s’amuser.
Vous ne serez pas le premier MJ a faire intervenir un PNJ mort lors d’une session précédente, ou à dire un énorme spoiler en vous trompant de nom…
Guide de Préparation de Campagne pour Maîtres du Donjon
Conseil | Description |
---|---|
Planification | Ecrivez une liste des scènes et rencontres incontournables |
Utilisation des supports visuels | Utilisez des cartes, des figurines, des accessoires pour l’immersion |
Récapitulatifs | Faîtes travailler vos joueurs pour qu’ils relisent leurs notes |
Inattendu | Prévoyez des chemins alternatifs pour coller aux choix des joueurs |
Ressources | Faîtes des listes de noms, de PNJ, de lieux |
Organisation | Organisez vos informations de manière visuelle |
Investissement personnel | Faîtes des voix, des gestuelles, et aimez vos PNJ ! |
Jouez ! | Rien ne remplace l’expérience pour progresser et trouver son style |