Clown tueur, fantômes, loups-garous : autant de monstres tapis sous nos lits et dans nos placards d’enfants. On avait alors sacrement les chocottes au moindre grincement de porte. Revivez cette semaine vos cauchemars d’enfants avec le roman Ça de Stephen King et le jeu Toc Chocottes de Balla Diarra.
Ça de Stephen King
Est-il besoin de présenter Ça de Stephen King? C’est son livre le plus populaire et sans nul doute le plus effrayant.
Ça : nul ne sait nommer la chose inconnue qui se réveille cycliquement et qui prend de multiples apparences pour semer la mort et l’épouvante.
Une des plus terribles est le démoniaque clown Grippe-Sou qui est resté gravé dans nos mémoires. Ce monstre polymorphe se nourrit des peurs des enfants et se réveille tous les vingt-sept ans dans la ville de Derry.
L’histoire commence avec deux petits garçons. L’un est malade dans sa chambre et fabrique un bateau en papier pour son petit frère qui s’ennuie. Le petit frère sort pour essayer le bateau sur un ruisseau formé dans la rue après des inondations. Le bateau dérive vers une bouche d’égout, et Georgie essaie de le récupérer. C’est alors qu’il rencontre l’horrible clown.
George se pencha et regarda de nouveau. Il n’en croyait pas ses yeux ; c’était comme dans un conte de fées, ou comme dans ces films où les animaux parlent et dansent. Il aurait eu dix ans de plus, il serait resté incrédule : mais il avait six ans, et non seize. Un clown se tenait dans l’égout (…)Le visage du clown était tout blanc, il avait deux touffes marrantes de cheveux rouges de chaque côté de son crâne chauve et un énorme sourire clownesque peint par-dessus sa propre bouche. Il tenait d’une main un assortiment complet de ballons de toutes les couleurs, comme une corne d’abondance pleine de fruits mûrs. Et dans son autre main se trouvait le bateau en papier journal de George.
Après ce drame glaçant, le récit suivra un groupe d’enfants surnommé le « Club des Ratés », qui se lient d’amitié et s’unissent pour affronter « Ça ».
Il y a Bill, atteint d’un bégaiement, qui deviendra plus tard écrivain de romans; Beverly, la seule fille du groupe, issue d’un milieu défavorisé ; Eddie, sujet à des crises d’asthme ; Ritchie, qui est myope ; Ben, en surpoids ; Stan, qui est juif ; et Mike, qui est noir. Bien qu’ils semblent faibles, ils possèdent en réalité une grande force intérieure. Ce sont de véritables amis, se soutenant mutuellement, tout en étant persécutés par Henry Bowers.
Sur ce riche terreau nourricier, Ça existait selon un cycle simple de réveils pour manger et de sommeils pour rêver. Ça avait créé un endroit à sa propre image que Ça contemplait avec satisfaction grâce aux lumières-mortes qui étaient ses yeux. Derry était son abattoir, les gens de Derry son troupeau. Les choses s’étaient maintenues ainsi.
Puis… ces enfants. Quelque chose de nouveau. Pour la première fois, de toute éternité.
27 ans plus tard, les ados devenus adultes sont éparpillés. Seul Mike est resté à Derry. Il s’étaient juré que si Ça recommençait, le club des ratés, se rassemblerait de nouveau.. Jusqu’à l’appel de Mike, chacun avait oublié tout de cette histoire et avait aussi oublié la bande de copains.
Tous souffrent d’une forme étrange d’amnésie. Les souvenirs ne leur reviennent que peu à peu, par bribes…jusqu’au combat final. Ça n’est pas qu’un simple récit de terreur mais aussi une profonde réflexion sur l’enfance et le passage à l’âge adulte et la violence de la société.
Cette violence est incarnée par le terrifiant Henry Bowers qui harcèle ceux qui ne rentrent pas dans la norme : les noirs, les gros, les gays, les pauvres, les bègues, les juifs. Les parents sont alcooliques, racistes, violents, manipulateurs. Ils sont au final aussi horribles que le clown tueur. Si le roman a eu un tel succès c’est qu’il est une porte ouverte sur nos cauchemars d’enfant.
Il y avait une bibliothèque où la section adultes et la section jeunesse étaient reliées par un court couloir. J’ai décidé que ce couloir était aussi un pont, à travers lequel chaque enfant risquait d’être piégé pour se transformer en adulte. Je me suis demandé comment il pourrait être possible de créer un effet de ricochet, entrelaçant les histoires d’enfants qui deviennent adultes (Stephen King)
Ça de Stephen King aux éditions J’ai lu.
Toc Chocottes
Toc Chocottes de Balla Diarra, illustré par Paul Mafayon, édité par Merle Editions. Dans le jeu Toc Chocottes, vous allez chercher à vous débarrasser de vos cauchemars les plus terribles pour tenter de cumuler le moins de points possible en fin de partie.
Pour cela,un joueur commence à piocher une carte et aura la possibilité de remplacer une de ses cartes face cachée de son aire de jeu ou de la défausser. Certaines de ces cartes ont des effets qui se déclenchent dès qu’elles sont défaussées.
Puis tous les joueurs, y compris le joueur actif, peuvent y déposer une ou plusieurs cartes de même valeur depuis leur aire de jeu. Vous toquez sur la table et mettez fin à la manche si vous pensez avoir le moins de points devant vous. Gare aux malus des Inspecteurs des cauchemars si vous vous êtes trompés.
Au final un petit jeu de mémoire et de prise de risque pour se débarrasser de ses plus gros cauchemars qui marche super bien. Ça me fait penser au jeu Cabo qui reprenait lui aussi la mécanique classique du Dutch mais cette fois-çi avec plus de pouvoirs sur les cartes.
Les illustrations de Paul Mafayon sont toujours au top. Les monstres de notre enfance prennent vie et sous leurs airs parfois mignons se cache un abîme de terreur.