Stonemaier Games, l’un des éditeurs les plus influents du secteur, rejoint une action en justice contre Donald Trump. En cause : des droits de douane de 145 % sur les produits importés de Chine, qui menacent de faire exploser les coûts de production.
Une facture salée pour les éditeurs
« We are suing the president ». Jamey Stegmaier, fondateur de Stonemaier Games, (Wingspan, Scythe, Apiary…) explique que ces taxes pourraient leur coûter près de 1,5 million de dollars. « Nous avons commencé la production avant l’entrée en fonction du président, et maintenant nous faisons face à une taxe inédite de 14,50 $ pour chaque 10 $ dépensés en fabrication », déclare-t-il dans un post de blog.

Une industrie en péril
Plusieurs éditeurs ont déjà suspendu leur production pour évaluer l’impact de ces tarifs, tandis que d’autres, comme Final Frontier Games et Greater Than Games, ont annoncé des licenciements et des fermetures. Stegmaier insiste : « Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que nos moyens de subsistance, et ceux de milliers de petits entrepreneurs et de clients, sont traités comme des pions dans un jeu politique. »
Récemment c’est Cephalophair Games qui a indiqué sur CNN ne pas pouvoir livrer la seconde édition de Gloomhaven aux USA.
Une action collective
Stonemaier Games n’a pas encore divulgué les détails de la plainte, mais prévoit de le faire d’ici la fin de la semaine. L’éditeur a également partagé un formulaire pour que d’autres entreprises puissent témoigner et renforcer le dossier.
En attendant, une grande partie du stock destiné aux États-Unis est stockée en Chine, dans l’espoir que les tarifs diminuent avant que l’entreprise ne doive réapprovisionner le marché américain.
Stegmaier conclut : « J’ai passé trop de temps à rendre ce jeu abordable pour laisser une seule personne au pouvoir illimité m’empêcher de servir mes clients. »
C’est quoi une class action ?
Aux États-Unis, une class action (ou recours collectif) permet à un groupe de personnes ou d’entreprises de s’unir pour porter plainte ensemble contre une même partie. Plutôt que d’ouvrir des dizaines de procès séparés, tous les plaignants rejoignent une seule procédure, ce qui donne plus de poids à leur dossier. C’est souvent utilisé contre des grandes entreprises… ou des décisions politiques qui affectent tout un secteur.