Vous étiez en déplacement pro depuis janvier ? Vous avez fait la grève d’internet ? Et maintenant vous voulez rattraper le temps perdu ? Voici ma sélection des pépites ludiques sorties depuis le début d’année ! Un petit guide d’achat de 16 jeux de société qu’il ne fallait pas rater depuis début janvier.
Régicide
Petite boîte de rien du tout sortie chez iello en janvier, Regicide a tout pour plaire : c’est rapide, c’est profond, c’est difficile, c’est rejouable. Et ça, avec un paquet de 54 cartes et un design très réussi. Dans Regicide, vous allez tenter d’occire Valets, Dames et Rois, en jouant des cartes de votre main. A chaque tour, vous devrez attaquer et défendre contre ces adversaires de plus en plus forts.
Chaque carte jouée s’accompagne de l’effet de sa couleur : les Pique réduisent la valeur d’attaque, les Carreu piochent, les Coeur mélangent la défausse et les Trèfle doublent votre attaque. Ajoutez quelques subtilités de gameplay, saupoudrez de coopération et, cerise sur le château, rendez chaque partie presque impossible à gagner.
Vous obtenez un bon gros banger des familles, une véritable petite bombe à posséder d’urgence !
Sankoré
Pour le prochain jeu, je reprends ici l’avis de Ludikmum sur Sankoré :
« Sankoré, c’est le genre de jeu qui ne te prend pas par la main… et qui en plus te retourne le cerveau avec élégance. Mécaniquement, c’est d’une justesse incroyable : chaque action s’enchaîne comme une choré de Beyoncé (c’est quand même mieux que sans..choré trolol). C’est dense, costaud, mais limpide et franchement, ça fait plaisir ! L’interaction est partout, les majorités te tiennent en haleine et les choix sont cruciaux. Il réveille et émerveille ton côté stratège. À 2 ou 3, c’est royal, à 4… ça perd en saveur et fluidité. La mise en place un peu longue, mais bon, on lui pardonne vu la pépite. Il s’inscrit clairement dans mon top de l’année pour le moment. (Et je ne pense pas qu’il sera délogé) »
Elle lui a mis 18/20, et si vous aimez les salades de tokens, alors Sankoré remplira votre barre de fun au max !
For a Crown
Sorti en janvier et sélectionné in extremis pour l’As d’Or, le jeu For a Crown surprend par un gameplay extrêmement…méchant ! Pas de justice, pas d’amis : dans For a Crown il faut dépouiller les autres. Vous visez la couronne et ses bijoux, mais avant ça, il faudra recruter des cartes dans un marché. Chaque carte reçoit une sleeve à votre couleur, et une fois que tout le monde a choisi on déroule le deck ainsi constitué.
Diverses atrocités vont alors se succéder, chaque carte faisant perdre rubis, or ou influence à l’adversaire que vous choisissez. For a Crown a donc un gameplay très simple mais ultra efficace, qui plaira aux familles avec enfants, ou aux amateurs de jeux méchants et injustes. C’est court, c’est punchy !
Tesseract
Grosse cote d’amour pour moi sur Tesseract, jeu que j’avais pledgé juste pour sa tronche et son thème SF super intrigant. Et c’était une bonne intuition, car Tesseract est depuis sorti via Don’t Panic Games, et a confirmé ses qualités. L’effet WOW marche à plein dés, avec ce cube de 64 cubes qui forme l’élément central du jeu.
Dé par dé, vous allez devoir dépiauter ce cube pour en ranger ses éléments par valeur et par couleur. Chaque joueur représente un scientifique, qui du haut de sa blouse blanche appliquera un pouvoir spécifique. Votre mission sera d’accueillir et de recombiner ces dés dans votre lab, de coopérer et d’échanger ces dés. Car à chaque tour, le Tesseract joue lui aussi et applique le principe d’entropie pour apporter le chaos.
Chaque colonne de dés vidée déclenche un pouvoir dévastateur, et mettra à mal tous vos efforts pour organiser cet univers. Doté de pleins de niveaux de difficulté, Tesseract est une valeur sûre du jeu coop !
Danger
Petit jeu de plis à la tronche assez administrative, Danger mérite cependant largement sa place dans cette sélection à mon sens. C’est très fourbe, très méchant, et voici pourquoi. Dans Danger vous avez des cartes qui affichent des valeurs de 10 à 59. La mécanique de plis de danger n’a rien d’intéressant : pas d’atout, pas de twist. C’est son système de scoring qui est fifoumax : dans chaque dizaine, vous marquerez uniquement les points de la plus petite carte.
Twist : toute suite de cartes dans une dizaine ne score pas non plus. Vous allez passer votre temps à ne pas vouloir gagner de plis, mais plutôt à essayer de casser le scoring des adversaires. Ok cool, mais si vous ne gagnez pas de plis, vous ne gagnerez rien non plus…Il faut donc se mouiller à un moment ou un autre, et gagner un pli ou deux, au risque de devenir une cible pour les autres.
Une belle fourberie à moins de 12€ !
Navoria
Si je devais conseiller un jeu pour les familles un peu joueuses, ce serait Navoria. Elégant mécaniquement, entre collection et placement d’ouvriers, il est aussi convaincant visuellement. L’expérience qu’il propose manque de poivre pour les palais un peu experts, mais en famille/casual c’est une très belle proposition.
Vous progresserez dans des expéditions sur un joli plateau, tout en collectionnant des symboles qui orientent votre scoring. Réservez des cartes pour ça, en choisissant parmi les options disponibles. Une bonne dose d’opportunisme et un peu de hasard bouclent le gameplay plutôt solide de Navoria. Le tout illustré de manière incroyable, même si l’inspiration Kyle Ferrin semble assez baveuse.
Panda Spin
Bienvenue dans le temple de la défausse à combo ! Panda Spin prend Gang of Four, le fait se battre avec Tichu, et construit une nouvelle itération avec les morceaux fumants de leurs dépouilles. Vous allez jouer des paires, des brelans, des suites, des suites de brelans, et vider votre main comme un panda hyperactif.
A chaque pli perdu, vous pourrez récupérer vos cartes et les tourner, leur moitié inférieure étant plus que généreuse en symboles et valeurs fortes. Il faut donc comprendre le rythme de Panda Spin, être à l’affût du jeu des autres, ne pas leur laisser perdre des plis dont le spin serait dévastateur plus tard…C’est assez fin, c’est très rejouable. Ah et c’est beau à crever, des illustrations magnifiques venant appuyer thématiquement son origine chinoise. 36-15 Banger, appuyez sur #. (ne le faîtes pas si vous avez un minitel)(enfin si, pourquoi pas)(vous avez un Minitel ? Ca va pas non ?)
Présages
Je continue ce bain de banjés (accent du sud) avec le petit Présages, de Spiral Editions, ceux qui nous avaient gratifié de District Noir, autre banger en son temps. Et ce Présages s’inscrit bien dans leur ligne éditoriale, avec une superbe édition, et ça m’arrache à moitié la langue de dire ça, tant je suis hermétique à l’ésotérisme.
Le thème de Présages c’est une sorte de tarot divinatoire, dans lequel vous allez, en équipe, tenter de défausser un max de cartes. A chaque tour, la carte de plus haute valeur sera défaussée. Ok. Mais chaque carte a son propre effet, et vous devrez tenter de faire défausser votre coéquipier. Ca se joue à 4, 5 ou 6, et ça marche vraiment bien.
Sail
Tiens bon la barre dans Sail, un jeu de plis coop dans lequel votre galion de pirates ou plutôt votre frêle esquif sera mis à mal par tout ce qui se rapporte à l’océan : rochers, tempête, avec une chance de Kraken. Pour naviguer, chaque joueur joue une carte, cette carte ayant plusieurs caractéristiques : couleur, valeur, symbole(s).
Et selon l’assemblage de ces différentes caractéristiques, un effet se produit : avancer tout droit, avancer de guingois, subir une attaque de kraken, dépanner le Cap’tain Igloo. Enfin je crois. Mais ce qui est bien, c’est qu’à chaque attaque de Kraken son deck se vide, en se défaussant dans un deck de joueurs. Il faut donc accepter de se faire attaquer pour avoir plus de cartes à jouer…
Wondrous Creatures
Je ne l’attendais pas du tout, mais Wondrous Creatures a fait son petit effet. C’est un placement d’ouvriers et de construction de moteur dans lequel les joueurs incarnent des capitaines et leurs équipages à la recherche de créatures étranges à étudier et à protéger. Ce qui frappe d’abord, c’est la boîte : un véritable faux livre avec dorures, illustrations soignées et un insert malin pour tout organiser. Le matériel est superbe, les cartes de créatures sont toutes uniques, et les plateaux double-couche offrent un vrai confort de jeu.
Mais au-delà de l’esthétique, le jeu repose sur des mécaniques solides et originales. Le placement sur deux hexagones simultanément, les pouvoirs asymétriques des capitaines, l’interaction avec les habitats, les filets à papillons et les cartes à énergie offrent une belle profondeur stratégique. On retrouve des sensations proches d’Everdell ou de Wyrmspan.
Finspan
Les oiseaux et les dragons ont eu un fils, il est un peu bizarre, on l’aime bien au village, et il s’appelle Finspan. L’envergure des nageoires est donc une nouvelle itération du jeu de Stonemaier, et ça tourne super bien ! Plus rapide à expliquer, plus fluide à jouer, il tourne super bien même à 5 joueurs, là où Wingspan peut devenir un peu poussif. Chaque joueur démarre avec des poissons et ressources qui permettent de se lancer direct, sans ce petit moment de galère du début de partie. Résultat : ça s’enchaîne vite, c’est accessible pour les nouveaux, et même les joueurs habitués y trouvent leur compte.
Le matos est comme d’habitude réussi, avec des œufs squishy, de chouettes tapis individuels et des illustrations fantastiques ! Finspan réussit là où beaucoup échouent : garder l’esprit d’un grand jeu tout en le rendant plus dynamique, plus compact et plus fun à sortir en toute occasion.
Leaders
L’un des meilleurs jeux d’affrontement pour deux est sorti dans une édition à couper le souffle : il s’agit de Leaders, un jeu de Studio H imaginé par Hugo Frénoy. Chaque joueur compose une team autour de son leader, pour une sorte de jeu d’échecs entre Avengers. Pas de prise de pions mais des pouvoirs de déplacement, car pour gagner il faudra placer deux personnages adjacents au leader adverse (ou le coincer).
Ca fonctionne du tonnerre, c’est très rejouable et ça ne dure pas trop longtemps : entre 5mn et une demi-heure. Il faut avoir le même niveau pour y jouer, mais je le préfère en casual, avec une petite partie par-ci par-là.
Zenith
Zenith a gagné notre Boardgames Brawl du début d’année ! La 2e réalisation du studio Playpunk marche à tous les coups, avec son gameplay 1v1 ou 2v2. Un coopératif par équipes sur le principe du tir à la corde. Zenith, c’est un jeu de majorité rapide et tendu dans un univers futuriste où humains, robots et animods se disputent le pouvoir. Le but : rallier les planètes du système solaire pour contrôler le Sénat intergalactique. Chaque joueur pose ses disques d’influence sur Mercure, Vénus, la Terre, Mars ou Jupiter, en visant l’une des trois conditions de victoire possibles — et dès qu’elle est atteinte, la partie s’arrête net.
Ce qui rend Zenith super malin, c’est justement cette course à plusieurs fins différentes. On doit constamment garder un œil sur les autres, car tout peut basculer en un seul tour. C’est simple à expliquer, rapide à jouer, et ultra efficace.
Lacuna
Qu’est-ce que Lacuna ? Une petite pâquerette ludique ? Une orchidée fragile et poétique ? Une ode à la fraîcheur des prés ? Mon gros petit pistil des bois ? Non, c’est un gros wargame stratégique en 5 minutes. Une belle profondeur se cache dans cet affrontement en mode pétanque de table, mais pas dextérité ici, que du placement.
Vous allez essayer d’obtenir la majorité dans 7 couleurs de fleurs, avec 7 fleurs dans chaque couleur. Donc 4×4 fleurs. Et pour ça, deux phases : la première où vous vous placez dans une ligne droite entre deux fleurs de même couelur pour les récupérer ; et la 2e où vous récupérez toute fleur plus proche d’un pion à vous que d’un pion de l’adversaire.
C’est juste splendide, avec une belle édition qui plus est, super inattendu aussi. Banger !
Saltfjord
Bonne surprise que ce Saltfjord, même si la queue à Essen pour l’obtenir donnait quelques indices. Exploitez un fjord, ses ressources et son commerce grâce à un plateau personnel dont les lignes et les colonnes sont à activer. Comment ? Avec un système bien foutu de draft de dés, qui activeront tous les symboles sur leur chemin, avant de s’arrêter sur le dernier.
Pas si lourd en mécanique et pourtant gavé de matériel (et la mise en place qui va avec), Saltfjord a tout pour plaire aux joueurs qui ne veulent pas forcément des 3h de partie d’un jeu « expert », mais qui veulent bien se triturer le cerveau pour optimiser pendant une heure.
Opération Zèbre
Je finis avec ce jeu d’ambiance multijoueurs, dont la mécanique intrigue immédiatement : faîtes deviner une célébrité, un film, un lieu…en barrant un maximum d’infos possible, mais en en laissant suffisamment pour que le truc soit deviné. Et ça marche vraiment à mort, le côté coopératif gommant un peu les réticences des jeux de quiz/culture G, puisque tout le monde participe à l’effort culturel.
C’est bien édité et surtout ça marche jusqu’à 12 joueurs, mais même à 2 ou 3 aussi. Et ça c’est banger !
Voilà pour cette petite sélection de début d’année, il y a d’autres trucs sortis en avril que je n’ai pas mis ici faute de temps pour bien les essayer, mais on verra ça dans un prochain article !
Vous auriez mis quoi dans cette sélection vous ?