Le rapport entre les fées et les hommes, tel qu’il est souvent représenté dans la littérature, oscille entre fascination et crainte. Cette semaine, je vous parle du roman L’encyclopédie féérique d’Emily Wilde de Heather Fawcett et du jeu Fairy Ring. Si ce dernier met en scène la beauté de ces créatures, l’encyclopédie féérique d’Emily Wilde met aussi en avant leur terrible froideur à l’égard des pauvres mortels.
L’encyclopédie féérique d’Emily Wilde
Emily Wilde est une jeune dryadologue (elle étudie les fées). Professeure à l’Université, elle travaille depuis la fin de son doctorat à l’écriture de la seule encyclopédie entièrement dédiée à l’étude des fées.
Cette encyclopédie m’occupe depuis l’obtention de mon doctorat.. J’espère voir achevé mon travail de terrain chez vous d’ici le printemps, le chapitre consacré aux Recluses est le tout dernier. Mon éditeur attend le manuscrit avec impatience.
En cette année 1909, il lui manque donc un dernier chapitre consacré à des fées encore mystérieuses : les Recluses. Mais pourquoi les Recluses?
Soyez assuré que ne j’ai aucune intention d’attraper une de vos fées. Mon but étant simplement de les étudier. Il s’agit de la toute première mission de ce genre au Ljosland. Jusque récemment, hélas, le reste du monde considérait vos Recluses comme guere mieux qu’un mythe, contrairement aux diverses espèces de Créatures qui peuplent les Îles Britanniques et le continent, dont quatre-vingt-dix pour cent ont été considérablement documentées
Aussi a-t-elle loué une petite maison dans un village nordique du Ljosland pour mieux étudier ces dernières. Elle y débarque avec son fidèle dogue allemand Shadow, pleine d’espoir…
Je n’avais encore jamais eu besoin de me rendre au Ljosland et je mentirais si je prétendais que la première vision que j’en ai eu ce matin n’avait pas tempéré mon enthousiasme (…)le paysage était austère jusque dans les moindres détails, des masures bigarrées aux glaciers qui dominaient le décor, en passant par la verdure luxuriante de la côte, à la fois si net et si isolés, tels des fils brodés, que j’aurais sans doute pu dénombrer chaque corbeau dans son nid à flanc de montagne.
Mais à peine arrivée, elle est rejointe par son collègue et rival le professeur Wendell Bambleby. Venu » l’aider » dans ses recherches, ce dernier sème bientôt la pagaille dans sa vie…
Bambleby a le chic pour divertir. C’est un des traits qui me déplaisent le plus chez lui. Cela, et le fait qu’il se considère comme mon plus cher ami, alors qu’il serait plus juste de dire qu’il est mon seul ami (…) Wendell Bambleby est un des meilleurs dryadologues de Cambridge, donc du monde. Le seul article que nous ayons coécrit, une méta-analyse simple mais complète du régime des fées rivières de la Baltique, m’a valu d’être conviée à deux conférences nationales, et demeure mon travail le plus cité.
Ce qui est réjouissant dans le roman c’est que l’auteur dresse un portrait à la fois captivant et inquiétant des fées, à mille lieues de l’image douce et bienveillante qu’on leur associe souvent dans les contes traditionnels. Ici se sont des êtres puissants et redoutables, proches des figures mythologiques implacables et énigmatiques, prêtes à manipuler et à exploiter les humains à leur guise.
Mais cela ne déstabilise jamais notre scientifique, qui leur voue une passion, parfois au péril de sa vie.
Une fée se tenait accroupie près de moi. elle était toute petite, possédait un corps squelettique, un visage tout en dents, deux pierres noires ciselées en guise d’yeux, le tout recouvert d’une peau de corbeau qui semblait lui servir de houppelande, à ceci près que la peau avait été mal nettoyée et que les yeux manquaient.
L’encyclopédie féérique d’Emily Wilde est le premier tome d’une trilogie écrite par Heather Fawcett : de la cosy fantasy comme j’aime, pleine d’humour et de délicatesse.
L’encyclopédie féérique d’Emily Wilde de Heather Fawcett aux éditions Sabran.
Comme Emily Wilde, venez étudier les cercles de Fées dans le jeu Fairy Ring.
“Un rayon de lune brille dans la clairière. Les fées se réveillent et étendent leurs ailes. Les champignons surgissent du sol pour former un cercle. Les premières lucioles commencent à atterrir. La magie est de retour dans la forêt ; il est maintenant temps de se préparer pour l’hiver…”
Après une phase de draft, chaque joueur dévoile une carte Champignon et l’ajoute à son village. Vous pouvez alors choisir de planter un nouveau champignon ou de faire pousser un champignon existant. Ensuite, déplacez votre fée dans le sens horaire sur un parcours composé des champignons de tous les joueurs, en avançant du nombre de champignons indiqué sur la carte.
Si votre fée s’arrête sur l’un de vos propres champignons, récoltez sa Mana. Si elle s’arrête sur le champignon d’un adversaire, il récolte la Mana, et vous en recevez également si vous avez un champignon du même type dans votre village. Lorsque vous récoltez au moins 20 Mana, vous gagnez 1 point ! Le joueur avec le plus de points à la fin du deuxième draft gagne la partie.
C’est beau et le gameplay est tellement simple, intuitif, fluide et très satisfaisant. C’est aussi une claque visuelle grâce à l’art tout en délicatesse de Maud Chalmel. Tout le monde l’aime et on en redemande!!
Fairy Ring, un jeu de Fabien Tanguy et Laurence Grenier, illustré par Maud Chalmel et édité par Repos Production.