“Nous ne prenons conscience de ce qui nous entoure que par intermittence, tandis que le temps s’écoule, du passé vers l’avenir, depuis le commencement jusqu’à la fin de votre vie.” (H.G Wells, La Machine à explorer le temps)
La Machine à Explorer le Temps
Londres, fin du XIXe siècle. Un groupe d’amis écoute les aventures de celui qui prétend être le premier voyageur du temps. Cet inventeur de génie a construit une machine extraordinaire qui lui permet de se déplacer à travers les siècles. C’est ainsi qu’il atteint l’an 802701. Autour de lui, tout a bien changé, et les premiers habitants qu’il rencontre ont une attitude pour le moins étrange : une sérénité mêlée à une sombre terreur que l’apparition des Morlocks va bientôt expliquer… La Machine à explorer le temps est le premier roman et le premier chef-d’œuvre de H.G. Wells.
« En 1894, je me trouvai à court d’argent. Ce fut une période difficile. Jane et moi attendions mon divorce, et nous étions partis vivre à Londres en raison de sa santé, qui était délicate, comme d’ailleurs l’était la mienne… Bref, telle était la situation quand j’ai déterré une histoire ébauchée dans le passé, Les Argonautes de l’espace – pas très accrocheur comme titre, hein ? Je l’ai complètement réécrite et renommée La Machine à explorer le temps.
Par chance, l’un de mes anciens protecteurs prit mon manuscrit comme feuilleton. Il m’en offrit cent livres. Cent livres ! C’était pour nous une fortune. Et quand cette histoire fut publiée sous forme de livre, elle connut un succès considérable. Je me rappelle qu’un magazine avait dit : « Mr H. G. Wells est un génie » Pour un premier roman, on ne pouvait pas rêver mieux, n’est-ce pas ? » (Extrait d’Un homme de tempérament, biographie d’H.G.Wells par David Lodge).
La Machine à explorer le temps est le premier roman à évoquer la notion de voyage temporel.
L’Explorateur du temps explique ainsi que sa machine lui a permis de voyager jusqu’en l’an 802701 où il observe l’évolution de l’humanité et de sa société, à travers les Éloïs et les Morlocks. En effet, les Éloïs vivent dans une insouciance totale, de manière extrêmement oisive, sans arts, sans travail, sans culture, avec un langage extrêmement réduit. À l’opposé, les Morlocks vivent sous terre et ont régressé à une forme de bestialité qui les pousse au cannibalisme, puisqu’ils traquent les Éloïs à la nuit tombée pour les manger.
Cependant, cette évolution supposément naturelle s’avère en réalité due à une configuration de la répartition des classes sociales dans l’espace. Les Éloïs sont ainsi les descendants des classes supérieures vivant dans l’opulence, tandis que les Morlocks sont issus des classes laborieuses, contraintes de vivre sous terre pour entretenir les machines.
G. Wells n’offre pas seulement aux lecteurs un roman futuriste fascinant, il exprime aussi, de manière métaphorique, sa critique du capitalisme qui scinde la société de son époque en deux classes sociales opposées.
Né en 1866 dans la banlieue sud de Londres, H. G. Wells doit subvenir très tôt aux besoins de sa famille et devient apprenti chez un marchand de tissus. C’est là qu’il découvre l’inégalité sociale, et que naissent ses convictions socialistes. Il se passionne pour La République de Platon, et s’initie aux progrès de la science. David Lodge dira de lui : “H. G. Wells est un autodidacte qui a voulu changer le monde”.
S’il n’a pas changé le monde, ce roman a du moins accompagné plusieurs générations de fans de science-fiction dont de nombreux créateurs des mondes de l’imaginaire.
La Machine à explorer le temps, H.G Wells aux éditions Folio Bilingue
Time Collectors
« Le voyage dans le temps fascine et nous invite à réfléchir sur la place du temps dans notre monde actuel, un monde de l’instantané avec son maintenant omniprésent et son futur menacé » (Le voyage dans le temps, James Gleick).
Time Collectors invite aussi les joueurs à voyager dans le temps…Nous voilà en 8053. En tant que grands explorateurs temporels, les joueurs ont la possibilité de voyager dans la quatrième dimension à la recherche des richesses disparues de la Terre.
Simultanément, tous les joueurs lancent leurs dés derrière leur paravent et vont former une date pour voyager et récupérer 1 à 2 cartes. Quand vient son tour, un joueur peut changer la valeur de maximum 2 de ses dés avant de se déplacer sur la ligne du temps, en dépensant des «cristaux temporels». La carte ou les cartes gagnées sont alors disposées sur son plateau personnel. Ces cartes scorent différemment en fonction des familles auxquelles elles appartiennent (espèces animales, espèces végétales, minéraux, merveilles du passé, livres de savoir).
La partie prend fin lorsqu’un joueur a au moins 10 cartes sur son plateau. Pour remporter la partie, il s’agira de bien gérer ses ressources en «cristaux temporels», tout en développant sa collection de cartes. En effet, les richesses du passé doivent respecter certaines contraintes pour maximiser leurs scoring. Les animaux, par exemple, sont placés les uns à côté des autres tandis que les végétaux ont besoin d’espace pour se développer et ne doivent pas se trouver à côté d’un autre végétal.
Mon avis sur Time Collectors :
Le matériel est aux petits oignons et le jeu m’a tapé dans l’œil par sa thématique et sa beauté…oui oui j’aime quand c’est un peu fluo ! Qui dit dé dit hasard des dés, mais tu peux avoir un certain contrôle en changeant jusqu’à 2 faces de dés et ça c’est malin et assez stratégique au final ! Le jeu reste tout de même très accessible et familial. Il offre également une légère interaction puisque tu peux parfois retirer de la frise temporelle les cartes tant convoitées par tes adversaires.
Bref j’aime beaucoup.
Time Collectors un jeu de Maréva Beauchamps et Florian Sirieix, illustré par Martin Maigret chez Lubee éditions