Vous n’aimez pas les jeux de plis ? Celui-ci va peut-être vous faire changer d’avis ! Il est joli, il est tout p’tit et surtout qu’est-ce qu’on rit ! Laissez-vous chatouiller par l’ambiance et prenez le pli avec Moustache le jeu où les gros mangent les petits.
J’ai envie de faire pipi !
En général, c’est ce que je voudrais répondre quand on me propose de taper le carton. Courir m’enfermer à double tour semble alors être la seule option pour rester à l’abri des moqueries ! Traumatisée par les intellos formés par papi mamie dès l’âge du berceau et maîtrisant à la perfection le langage, la logique, tout comme la communication indirecte qui permet de faire tomber les bonnes cartes au bon moment quand je n’ai toujours pas saisi combien de points valait telle ou telle figure … J’ai tendance à fuir ce type de jeux pour m’éviter les foudres des éventuels malchanceux qui se seraient retrouvés dans mon équipe à l’insu de leur plein gré !
Heureusement, j’ai découvert quelques titres dernièrement qui m’ont tout de même fait changer un peu d’avis et m’ont surtout permis d’intégrer la base du truc sans me faire engueuler par toute la table en y prenant même un peu de plaisir : notamment Xylo et La communauté de l’Anneau !
Si j’écris aujourd’hui sur celui-ci, vous vous doutez bien que c’est parce qu’il a lui-aussi de véritables atouts (ah ah !) !
La loi du plus fort !
Par quoi on commence ? Sa che-tron ? Non j’en parlerai plus tard bien que franchement il faut reconnaître que le style de Gorobei marque des points à chaque fois dans mon p’tit coeur. La boîte m’a tout de suite fait envie mais quand j’ai vu « plis », je suis partie !!
Fort heureusement, je ne suis pas totalement opposée à l’idée de découvrir des nouveautés portant sur cette mécanique. Suffit juste d’avoir le bon groupe et question de ça, j’ai la chance d’avoir des amis plutôt respectueux et tolérants alors ça met en confiance. Eux-mêmes terriblement tentés par le look de la couv’ avaient, de ce fait, très envie de partager l’expérience avec moi. On s’est donc lancés dans l’aventure de Moustache qui, au départ, demande simplement aux participants de suivre le principe de base ultra simple à comprendre : un joueur pose une couleur, les autres doivent obligatoirement suivre s’ils en ont sinon ils peuvent jouer une carte de leur choix.
Jusqu’ici tout va bien ? En général, ça commence à foirer quand on nous parle (à nous les nuls) d’atouts, de coupe, de faire tomber le petit et même de pisser !
Ici, tout est simplifié :
- Il existe 4 VERITABLES put%!# de couleurs différentes associées à un type d’animaux : Vert, Rose, Jaune, Bleu
- Les animaux en question sont de plus en plus gros : Hamster, Cochon, Lama (qui crache, on adore ce détail lol !) , Morse
- Chacune des familles ne comportent que 10 cartes dont les valeurs vont de 0 à 10 (logiiique ! Et pour bien l’intégrer : la moustache grandit avec la valeur)
- Certaines cartes contiennent des Etoiles, c’est ce que nous cherchons à gagner (autrement dit : les autres on s’en cogne !)
- Une petite Aide de jeu regroupe l’ensemble de ces informations pour les avoir toujours à portée de main (et de cervelle !)
Voilà donc comment vous allez suivre à la couleur ou, si vous n’en avez pas, jouer un animal plus fort pour gagner le pli et, à l’inverse jouer un animal plus petit ou sans étoile si vous devez le perdre ! Car dans Moustache, c’est la taille qui compte ! Aussi, lors d’un tour où tout le monde joue la même couleur, c’est la plus grande valeur/moustache qui l’emporte (normal) ; mais si plusieurs couleurs apparaissent, c’est le plus gros qui écrasent les autres !
Ca va vous défriser !
Bon … Vous vous doutez bien que Jules Messaud et Alexandre Aguilar n’en sont pas restés là ! Les auteurs savent que les nazes comme moi ont besoin d’être rassurés mais qu’en dehors de cet aspect, ils ont quand même surtout besoin de s’amuser ! Et question de cela, ils ne se sont pas loupés en ajoutant quatre détails qui ont toute leur importance …
Premièrement, chacune des manches se joue en équipe seulement la répartition change à chaque fois et la victoire se savoure en solo ! En effet, des cartes roses et bleues sont distribuées avant tout pour déterminer qui se met avec qui donc l’esprit de loyauté en prend un coup et c’est plutôt l’hypocrisie qui domine (quand on ne se trompe pas entre deux manches et que l’on fait gagner celui qui était notre allié un tour plus tôt mais plus maintenant ! Oups !!!).
Deuxièmement, les co-équipiers qui ont le plus d’Etoiles en fin de manche remportent séparément une Coupe avec un nombre de points aléatoire. A la lecture des règles, cet élément me contrariait franchement alors qu’en vérité il ajoute justement une part de chance et de hasard qui définissent parfaitement l’ambiance relax du jeu. On n’est pas là pour être sérieux mais bien pour se détendre et se marrer !
Justement, pour rigoler, on rigole avec ce troisième point qui apporte à la fois de la complexité et en même temps plus de fun : une nouvelle Contrainte est annoncée à chaque début de manche (quatre en tout) et renverse totalement tout ce que l’on croyait savoir jusque là ! Nan, ptèt’ pas ok, revenez, n’ayez pas peur ! Mais croyez-moi ça va foutre le souk quand même ! Vous pouvez tomber sur des échange de cartes, des étoiles doublées, des valeurs subitement plus fortes, une inversion de la hiérarchie des nanimaux !!! Mais même si c’est un peu plus dur, c’est surtout carrément plus drôle ! (Sachez quand même que tout ça se cumule … Voilà c’est dit !).
Pour finir, comme le jeu peut se jouer de 3 à 6, quand les équipes ne sont pas équitables, des Jokers (foil stp !) rejoignent la main du laissé-pour-compte afin de compenser son infériorité et ils sont balaises les cocos : la Licorne gagne toujours le pli, Le Singe vole une carte d’un pli, Le pigeon détruit un pli !
Un jeu brillant ?
Oui ! Et dans tous les sens du terme ! C’est super beau, super scintillant et super drôle ! J’adore ce style à la fois choupi et complètement barré : pourquoi ces moustaches là ? On sait pas mais on s’en fout, ça nous fait rire !!! Et l’humour participe, je pense, au fait de démystifier un peu ce truc des jeux réservés à l’élite ! On peut participer en mode détente, on peut perdre un pli et s’en amuser, on peut aussi en faire sans être une tronche et c’est ok !
Jouable à nombreux, il est idéal dans son style à proposer aux familles et groupes d’amis qui ont envie de capter ce système un peu complexe tout en rigolant. L’aide de jeu est vraiment parfaite pour faciliter la compréhension de l’ordre du règne animal et visualiser en un clin d’oeil les cartes importantes (Etoiles !). Après, on ne va pas se mentir ceux qui maitrisent déjà ce type de jeux partent avec un avantage certain : ils sont exercés à compter les cartes et déduisent de façon logique et rapide ce qu’il faut jouer et quand , là où je continue de peiner à trouver par quoi démarrer ou quelle carte balancer quand je sais que c’est l’équipe adverse qui clôture le tour …
Néanmoins, Moustache nous permet de dédramatiser. On est là pour passer un bon moment et profiter, marquer des points devient secondaire, c’est un jeu d’ambiance avant tout ! L’erreur est moins perçue comme une catastrophe et on a plutôt tendance à en rire et se moquer gentiment de celui qui deviendra peut-être notre co-équipier à la manche suivante (et là on rira moins !). Je ne peux pas dire que je le trouve simple, si on veut le maîtriser il est nécessaire de réfléchir un minimum et mémoriser les infos mais c’est justement sa force : apprendre en s’amusant car oui vous allez progresser grâce à ce jeu qui vous prend par la main et ne vous lâche pas d’un poil !
Une belle surprise que ce Moustache qui apporte plaisir et bonne humeur autour d’un thème décalé. Il valorise la réflexion ainsi que la cohésion d’équipe et aide à prendre conscience de ses erreurs. Le matériel est plaisant et de très belle qualité (oubliez vos sleeves, ça glisse tout seul !), le système est amusant et le renouvellement assuré à chaque partie ! Lumberjacks studio a encore fait fort niveau matos et tarif sur cette prochaine sortie prévue en septembre 2025 alors en attendant de se le mettre sous la dent, on s’laisse poustache (je sais c’est nul !!!) !
