Plongez dans le monde de lore et d’encre de Disney Lorcana, le nouveau jeu de cartes à collectionner (JCC) du célèbre éditeur allemand Ravensburger. Lorcana a le cul entre deux chaises se positionne à la croisée des chemins entre un type de jeu fait pour des passionnés ou des otakus et une approche plus familiale avec une licence très grand public. En gros, est-ce que les barbus et geekettes de Magic vont jouer à Lorcana, en même temps que Madame Michu, celle qui ne joue pas à Pikachu ? Le pari est ambitieux et perso je n’y crois pas. Mais j’ai vraiment super envie de me tromper ! Voici ce que Lorcana a dans le ventre, dans un guide complet made in Campustech !
La Disney touch de Lorcana
Le charme de Disney est omniprésent dans Lorcana. Evidemment dans son univers graphique et ses appellations. Les mécaniques et les phases de jeu font toutes penser à des éléments ou constructions des films Disney, et la thématisation omniprésente. De ce côté là Ravensburger a bien bossé !
Un exemple : la carte du Génie dans Aladdin. Le Génie est bien connu pour ses vannes, transformations et sortilèges magiques, et sa carte en est une bonne représentation. Le Génie duplique n’importe quelle action jouée pendant le tour, ce qui ajoute une grosse couche de chaos et d’incertitude pour les adversaires qui tentent de lire votre jeu.
One Aladdin was a heroic outlaw, the other a pampered prince. Two sides of the same coin. Two glimmers of the same character. They both knew there were greater adventures ahead. In Lorcana, they could face them together. #Disney #Lorcana #TCG #TheFirstChapter #Aladdin pic.twitter.com/3WUIYQPNb6
— Disney Lorcana (@DisneyLorcana) July 25, 2023
Autre exemple : Gramma Tala de Vaiana. Tôt dans le film, Tala meurt, mais son esprit prend la forme d’une raie manta éthérée qui suit Vaiana dans son voyage à travers l’océan. Dans Lorcana, Gramma Tala peut être jouée comme une carte de personnage, et bien qu’elle soit faible en termes de puissance de combat, elle possède une capacité unique : lorsqu’elle est vaincue dans un défi, elle ne revient pas dans la main ou le deck du joueur. Au lieu de cela, elle est mise de côté dans une zone appelée « Au-delà » et peut être réinvoquée à un moment ultérieur du jeu, reflétant sa transformation spirituelle dans le film.
Les objets et leurs effets sont aussi très bien thématisés, et les utiliser rappelle aussi très fort les films, tout en effectuant des actions qui font du sens dans le cadre du jeu. La pantoufle de vair (ou de verre chez Disney) de Cendrillon l’illustre bien : lorsqu’elle est équipée, elle permet à un personnage de s’évader automatiquement d’un défi lancé contre lui, reflétant ainsi le film Cendrillon ou la pantoufle de verre permet à Cendrillon d’échapper à sa vie de servitude.
La Disney Touch ira je pense jusqu’au feeling des decks : un deck Vaiana pronera l’exploration, la découverte et donc pioche et auto-meule, tandis qu’un deck Frozen sera plus contrôle et manipulation d’actions. Je rêve perso d’un deck Wall-E, avec des mécanismes de recyclage de carte mises à la poubelle ! (Vite Ravensburger, mettez-nous des decks Pixar pitié !)
Disney Lorcana : un mix de chansons et de stratégie
Lorcana associe habilement des thèmes Disney reconnaissables à un gameplay accessible mais stratégique. Les decks de départ de Locana le montrent largement : jouables et funs, ils sont très aléatoires dans leur sortie et peuvent contenter des joueurs occasionnels. Mais pour les avoir joué, je sens aussi un vrai potentiel d’amélioration des decks, d’exploration de synergies. Le jeu semble ok avec les deux approches : vendre des packs tout-en-un jouables et brandés sur des personnages aimés du grand public, mais vendre aussi du booster pour optimiser son Vaiana-Mickey ! Le jeu laisse de la place pour se plonger dans la construction minutieuse de decks alimentée par la compétition, ou pour maintenir une approche plus décontractée centrée sur le simple plaisir de faire vivre vos personnages Disney préférés dans des aventures magiques où personne ne meurt à la fin, préférant faire beaucoup d’enfants (quelle erreur).
Les Enlumineurs
Dans Lorcana, les joueurs incarnent les Enlumineurs, détenteurs du pouvoir de l’encre magique, pour invoquer des Lueurs : les personnages et objets de Disney. À l’inverse de Magic : The Gathering ou Yu-Gi-Oh!, les joueurs de Lorcana ne cherchent pas à réduire la vie de leur adversaire à néant. L’objectif du jeu est de collecter 20 points de lore en envoyant les personnages dans diverses aventures. Les « combats » étant des défis qui interrompt l’histoire du personnage perdant. Une approche somme toute fidèle à l’univers Disney.
Système de défis et collection de lore
Une mécanique de défis encourage les joueurs à interagir (et si possible interrompre) avec les histoires des autres joueurs. C’est le système de combat de Lorcana, qui implique uniquement des Lueurs engagées : qui ont elles-mêmes provoqué un défi ou qui ont marqué leurs points de lore. Le lore, ce sont des points d’histoire, indiquant que le personnage a raconté une histoire, ce sont les points de victoire du jeu : 20 points de lore et vous aurez gagné une manche de Lorcana. Vous avez un compteur dédié à ça.
Un personnage qui perd un défi est retiré de la partie (avec un système de points d’attaque contre points de défense, appelé Force et Volonté) et ne peut plus marquer ses points de lore.
Les autres cartes dans Disney Lorcana
Les objets
D’autres cartes non-personnage peuvent influencer la collecte de lore ou les défis, y compris les cartes d’action à usage unique ou les cartes d’objet magique qui peuvent rester en jeu pendant plusieurs tours. Tout comme les cartes de personnage représentent les héros et les méchants iconiques de Disney, les cartes d’action et d’objet comporteront leur propre imagerie familière, telle que la course des gnous dans Le Roi Lion ou le cimeterre d’Aladin, une tasse d’Alice ou une poêle à frire célèbre…
Les actions
Les actions sont des cartes à usage unique, dont les plus puissantes sont les chansons, tirées du vaste catalogue de Disney. Chaque chanson peut être jouée par n’importe quel personnage déjà en jeu, au prix d’une encre. Mais les chansons peuvent être gratuites, si elles sont jouées par un personnage qui les ont interprétées en vrai dans un film (Let it Go par Elsa dans Frozen). Donc optimisation et thématisation au menu pour les actions chanson ou simplement le plaisir de chanter les chansons de son perso préféré. Je pense que les chansons sont le vrai banger de Lorcana, et que jouer ces cartes donnera lieu à des moments de gloire version JCC-Karaoké !
La ressource encre dans Disney Lorcana
Le jeu entier est alimenté par un système de ressources appelé ‘encre’, qui fonctionne beaucoup comme le système de mana de Magic : The Gathering. Les joueurs transforment des cartes de leur main en encre, en jouant leur dos. Une carte qui devient une encre ne sera donc pas jouée pour ses effets, mais comme une monnaie d’invocation. Et avec le mal d’invocation comme dans Magic d’ailleurs. L’encre paye le coût de mise en jeu des personnages, des actions et des objets. Mais contrairement au mana, l’encre n’a pas de couleur. La carte est simplement jouée face cachée, et ça devient une encre. Thématiquement l’encre est donc utilisée pour raconter une histoire, bien vu Ryan Miller.
Gérer son encre
Dans le système de Lorcana l’encre reste pour les tours suivants. Cela ouvre la porte à de nouvelles décisions à chaque tour, avec une évaluation constante des cartes. Une carte est-elle plus précieuse en tant qu’encre, ou en tant que ce qui est imprimé sur le recto ? Le sel du jeu réside aussi dans la connaissance de son deck et des cartes indispensables, par rapport à d’autres cartes qui le sont moins et qui peuvent servir d’encre si besoin. Mais ce système réduit la frustration d’avoir des cartes coincées en main, ça permet de piocher aussi pour compléter sa main. C’est une mécanique à part entière. Dans Lorcana, vous n’êtes jamais à court d’encre.
La liberté stratégique de Lorcana
Lorcana laisse une liberté totale aux joueurs dans l’ordre des actions. Encre, objets, défis, personnages, tout se fait dans l’ordre choisi par le joueur. C’est à la fois cool et à la fois un peu inquiétant sur la meta à venir. Mais j’espère que ça donnera lieu à des combos de folie et à des retournements de situation !
Les stratèges maximiseront l’interaction entre les cartes en profitant de cette liberté : des synergies pour gagner plus de lore, défier les créatures adverses, ou obtenir plus d’actions.
Avec Disney Lorcana, Ravensburger a créé un jeu à la fois accessible pour les nouveaux venus dans le monde des JCC et suffisamment complexe pour satisfaire les joueurs de cartes expérimentés. Il réussit à capturer l’essence des personnages et des histoires de Disney tout en présentant un système de jeu assez intéressant, et qui en est au tout début de son développement. Je ne sais pas si Lorcana sera capable de maintenir un grand écart aussi important entre les deux publics, entre accessibilité et complexité, ou peut-être est-ce une erreur de considérer que ces deux publics existent ? Ce qui reste sûr, c’est que le jeu vaut largement un essai de votre part.
Pour précommander le kit de démarrage Lorcana :
Les autres articles Lorcana sur Campustech :
Lorcana : comment jouer au nouveau jeu de cartes de Disney ?
Encre, objets, chansons : on a disséqué le jeu Lorcana de Disney
Disney Lorcana : panique pour Ravensburger accusé de plagiat