La nouvelle édition du Festival de Vichy a ouvert ses portes dimanche matin, et accompagné d’amis et d’une partie de la team Campustech j’ai pu découvrir pas mal de nouveautés. Ce premier jour a été l’occasion de faire le tour des éditeurs, et de piocher ça et là quelques premières expériences. J’ai donc sélectionné 10 jeux qui ont attiré mon attention, et que je vous invite à tester si vous vous y rendez !
Après 1h30 de queue (améliorez ça svp au niveau de l’orga), me revoilà dans ce beau Palais, et pas mal d’espace pour circuler car seulement les pros et la presse sont invités pour l’instant. Direction le rdv avec Sylex pour découvrir…
Navoria
Grosse claque visuelle pour cette création chinoise à l’origine, qui mixe pas mal de mécaniques de placement et de majorité sur un superbe plateau d’exploration. Du moindre pion sculpté aux illustrations des cartes, la direction artistique est absolument gorgeous. Pas de grande surprise dans le gameplay, mais une certaine fluidité grâce à une iconographie et des contrastes lisibles.
Un jeu qui navigue entre familial et initié, qui a bénéficié du travail de précision de Sylex.
Flatiron
L’éditeur espagnol Ludonova signe ici un jeu très élégant, qui vous place dans la peau d’architectes essayant de construire le Flatiron, un building mythique de New York. Vous devrez à la fois construire des piliers et étages de ce bâtiment, avec un système de priorité et de scoring assez original. Le travail de Weberson Santiago sur la couv’ est exceptionnel, et la typo comme l’iconographie sont excellentes, une marque de fabrique chez cet éditeur.
En jeu, on est sur un initié bien compétitif, où l’on se met des bâtons dans les poutres. Vous achèterez des cartes pour enrichir les 5 avenues principales de la Big Apple.
Sur la Route
Vous connaissez mon amour pour la gamme de For The Story et les choix du boss Sébastien Célerin, un amour qui n’est pas près de tarir avec Sur la Route. Si je pensais au premier abord à une intrusion dans un trip halluciné full mescaline et cuivres digne de Kerouac, il s’agit plus de pérégrinations oniriques et fantastiques. Une belle salade de syllabes pour décrire des situations de voyage, de mouvement, d’aventures, que vous peuplerez d’improvisations.
La gamme est folle, et après un Alibis injustement boudé, l’éditeur revient à un format plus classique, que vous DEVEZ tester !
Kyoto no Neko
L’éditeur au chat fait un jeu sur les chats, mais pas n’importe lesquels, car ceux-ci divaguent dans Kyoto. Des chats errants qui veulent parcourir le chemin, aidés par les joueurs, afin de remplir des objectifs. On est sur du familial, et chaque année, il faut bien donner des croquettes ludiques aux catophiles amateurs de chats.
Kyoto No Neko le fait super bien, le travail de Jérémy Fleury aux graphismes lui donnent ce côté bonbon Ghibli que l’on a envie de croquer. Le jeu intègre aussi une mécanique de progression avec du contenu à débloquer, et il incarne sur plusieurs points le futur de Matagot.
En plus j’ai échangé avec Niels de Jeux en Carton qui l’a joué et qui a le même avis que moi, c’est donc que c’est vrai.
Chandigarh
Je reviens sur le stand de Ludonova, qui propose via Asmodée un jeu d’une épure remarquable. Ca s’appelle Chandigarh, et comme vous le savez toutes et tous, il s’agit du nom d’une ville d’Inde imaginée par Le Corbusier (l’architecte, pas le Pokémon). Il n’a pas baillé aux corneilles en tout cas, puisque le jeu retranscrit ce besoin d’urbanisme via des déplacements d’architectes.
Un mix de Metropolys (l’antique jeu d’Ystari) et de Five Tribes pilote les mécanismes de ce Chandigarh, et j’ai trouvé ça remarquable et frais. Des majorités, du scoring de ligne, de colonne et de périphérie, c’est redoutable et ça me fait penser à la profondeur d’Akropolis par exemple.
Cold Case
La seconde enveloppe d’enquête de la série Cold Case m’a tapé dans l’oeil. Le format est juste fou, et on a immédiatement envie de jouer un épisode de The Wire en reprenant une enquête un peu bâclée par des collègues moins pointilleux. Et le jeu justifie l’une des seules utilisations de l’IA afin de créer des personnages qui ne sont pas réels, mais qui ont l’apparence de vrais humains pour une immersion renforcée.
Cette enquête sera plus dense et plus difficile à résoudre. Au moins autant que la conjugaison au subjonctif parfait de ce dernier verbe.
Kado
Une autre conjugaison parfaite se cache dans ce Kado : un packaging banger et Antoine Bauza. Dans ce jeu de collection généreux en trouvailles de gameplay, la collection de nounours aux rubans violets agit comme une douce couverture thématique sur le lit d’un jeu de boucherie hypocrite.
Dans Kado vous ferez des cadeaux empoisonnés (sous formes de cartes) à vos camarades de jeux, afin qu’ils collectionnent objets (en ligne) et couleurs (en colonne). Sauf que chacun de ses adversaires pourra accepter ou refuser ce cadeau, et dans ce dernier cas ils pourront l’échanger avec celui que vous vous êtes fait à vous-mêmes, dans un esprit altruiste bien sûr, pas du tout comme un vil optmisateur de jds.
Vous allez donc essayer de refiler des merdes à vos potes, suffisamment intéressantes afin qu’ils aient envie de les garder, mais pas trop non plus car vous ne voulez pas qu’ils scorent trop.
Kado c’est retords, c’est vicieux, c’est bonne ambiance, et pourtant ça se joue en 10 minutes et ça coûte 12 balles dans une boîte format cadeau. Très fort.
Bomb Busters
Dans ce jeu originaire du Japon vous allez tenter de couper les fils d’une bombe, et les bons si possible. Des missions de plusieurs niveaux sont proposés, et ça tourne vraiment bien. Ca va sortir pour Noël, et il fera couler des gouttes de sueur sur chaque joue de ses joueurs et joueuses.
Retrouvez les bonnes paires de fils et ne commettez pas d’erreur afin de ne pas déclencher d’explosion. Ne laissez pas traîner vos fils, si vous ne voulez pas qu’ils glissent.
Wizards Cup
Petit jeu de cartes fomenté par Senji (la petite) Kanai, l’auteur de Love Letter, Wizards Cup met en lumière des duels de magiciens. Avec très peu de cartes aux pouvoirs asymétriques, l’auteur livre ici une nouvelle vision sur cette mécanique, obligeant les joueurs à former un deck de 6 cartes, qui sera dévoilé carte par carte à la manière d’une simple bataille.
C’est redoutable, la courbe de progression semble réelle, et on peut compter sur Senji-sama pour avoir équilibré son jeu. Petite boîte et petit prix, un bon petit 2 joueurs solide.
Panda Spin
J’ai gardé le meilleur pour la fin, avec ce jeu de plis et de défausse dément qui sortira chez Matagot. Une sorte de Gang of Four pour adultes, avec une somme de mécaniques imbriquées totalement jouissives. Vous devrez réaliser des figures en vous basant sur des combinaisons de cartes (cartes comportant des valeurs différentes selon leur sens), d’éléments (Eau, bois, feu, métal, vide), de sens de carte…
Les plis gagnés vous défausseront de toutes vos cartes jouées, tandis que les plis perdus vous feront récupérer ces cartes jouées, mais en les tournant dans l’autre sens sur des versions énervées d’elles-mêmes. Panda Spin vous force à perdre des plis pour récupérer vos propres cartes, ou pour ne pas laisser un adversaire le faire, mais tout en vous obligeant à une course à la défausse.
Et au milieu, coule une rivière certes, mais surtout d’autres cartes extrêmement fortes défoncent certains plis, pour rendre le jeu plus fun et moins mathématique. Un futur indispensable dans toute boutique de jeux de société. C’est complètement dingue. Et beau. Et dingue.
(et beau).
Le jeu est un peu planqué derrière les fagots de chez Matagot, mais dîtes au patron que vous venez de Campustech et il vous le fera jouer avec plaisir ! (forcez-le sinon)
Voilà pour ce premier jour à Vichy, je vous montre demain d’autres pépites, évaluées à l’aune de mes mauvais goûts ludiques of course !
Flatiron (grrrrr Weberson <3 ), puis tu m'as conquise en parlant de poutre & Navoria également grosse grosse attente pour moi depuis canne, très très hâte de tester ça ! Et Ivan m'a grave donné envie de Panda Spin & Wizard scup ahah