Mes premières impressions sur Slay the Spire : le jeu de plateau

Slay the Spire en jeu de plateau adapte deck-building et roguelike dans une adaptation ambitieuse, mais est-il à la hauteur du jeu-vidéo ?

slay the spire premières impressions

Adapter une immense oeuvre dans un autre média n’est jamais une mince affaire. Adapter un livre en film, un film en jeu-vidéo, une bande-dessinée en série, les exemples sont nombreux, avec divers degrés de réussite. Aujourd’hui je vais vous parler de Slay The Spire, le jeu de Megacrit adapté par Contention Games, qui vient de sortir en France, localisé par Matagot.

Quand j’ai appris que Slay the Spire, énorme banger de roguelike indé basé sur une mécanique de deck-building ciselée, allait connaître une adaptation, j’étais joie. Mais le kickstarter m’avait un peu refroidi, la faute à quelques reviews moyennes et la peur que ce chef d’oeuvre (j’insiste, Slay The Spire restera un chef d’oeuvre intemporel du jeu-vidéo) ne se prête pas au jeu coopératif.

J’ai pu néanmoins tester le jeu à sa sortie en boutique, et tous mes doutes ont volé en éclat, en 20 minutes de partie ! Pourquoi ? Voici quelques raisons qui font de l’adaptation de Slay the Spire une belle réussite.

Les trois piliers d’une adaptation réussie

Quand on se lance dans une adaptation, il faut se baser sur trois piliers à mon sens :

  1. respecter l’oeuvre de base
  2. adapter l’oeuvre de base pour son média
  3. proposer quelque chose de différent

Respecter l’oeuvre de base

Il m’a fallu moins de deux minutes pendant l’unboxing pour comprendre que Contention Games aimait Slay The Spire : le matériel est d’une qualité exceptionnelle, et l’attention portée aux détails est extrême. Le moindre pion, le moindre petit élément, la règle du jeu, le guide de rangement, les ziplocks imprimés (!) tout est (comme Lincoln Hawk) over the top. Et ça compte tellement les graphismes de Slay The Spire sont ébouriffants.

Là pour 105€ (certes) vous avez une édition quasi identique au kickstarter, les tapis néoprène en moins. Toutes les reliques, les potions, les détails du jeu sont transposés, un bonheur pour les connaisseurs !

Adapter l’oeuvre pour son média

L’oeuvre de base est respectée, mais ça ne suffit jamais dans le cadre d’une adaptation. Et le défi de Contention Games était de taille : ok le jeu vidéo est génial, mais ses mécaniques sont auto-calculées et le gameplay est assez nerveux. Le jeu calcule tout pour vous, vous ne faites que jouer vos cartes. Le problème d’un jeu de société dans ce cas est la lenteur d’application des règles et des dizaines de petits micro-calculs permanents.

La réponse a été de simplifier certains aspects, pour ne pas jouer avec une calculatrice et se perdre dans des notions comptables très précises, et surtout très redondantes. L’énorme coup de maître a été de réussir à simplifier cet aspect comptable, tout en gardant la profondeur stratégique du deck-building/roguelike. Au lieu de 70-200 points de vie, votre personnage en a 9, par exemple.

Autre aspect de cette adaptation réussie, l’amélioration des cartes, qui se fait simplement en retournant la carte dans sa sleeve. Du génie. Ca transpire l’inventivité de partout, et je ne vous parle pas de l’application gratuite qui fait absolument tout, sans être nécessaire au demeurant. L’aspect roguelike et progression a bien évidemment été conservé et adapté, avec une progression à cocher et des dizaines de cartes à débloquer.

La sauce Slay en jeu de plateau

Si les deux premiers piliers sont solides, il ne reste plus qu’à apporter une lecture différente pour ne pas répéter en moins bien une oeuvre originale qui se suffit à elle-même. Et la réponse est simple : la coopération ! L’aspect qui me faisait le plus peur, avec une ligne de monstres pour chaque joueur et un gameplay obscur au premier abord. Quel idiot ! La grande force de Slay the Spire version boardgame, c’est son aspect coopératif, poussé par plusieurs mécaniques :

  • chaque joueur peut attaquer n’importe quelle ligne d’ennemis, pas que la sienne
  • pas mal de reliques, de potions ou de cartes peuvent cibler d’autres joueurs
  • la synergie entre les decks des joueurs est obligatoire

Ca me rappelle Aeon’s End tiens, ce jeu dans le jeu, ce deck-building de groupe où chaque carte compte. Et je dis ça après seulement une partie, et déjà lors de celle-ci ces aspects sautaient aux yeux.

Mes premières impressions

Furieusement bien édité, Slay the Spire est aussi une bête de deck-building et de jeu coopératif. J’ai du mal à imaginer comment le jeu serait pour des personnes n’ayant jamais touché le jeu-vidéo, probablement un petit cran en-dessous. Mais si vous avez aimé le jv, alors là, foncez les yeux fermés.

C’est cool de la part de Matagot d’avoir localisé ça, car soyons clair on est dans de l’ultra-niche et pas grand monde ne va l’acheter. La tendance du marché est plutôt dans le petit-jeu-mignon-skyjo-like-a-moins-de-20-euros, et des tentatives comme Slay the Spire ça fait du bien. Pas juste dans la surproduction matérielle du marché américain, mais dans l’installation d’oeuvres ludiques hors du commun.

Les atouts de Slay the Spire

  • L’amour de la licence transpire partout
  • Le deckbuilding de folie
  • L’aspect roguelike/legacy superbement rendu

Slay the Spire- 1 à 4 joueurs – 90mn – dès 12 ans – prix 103,50€

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En résumé, je trouve que Slay the Spire remplit son contrat avec maestria : l’adaptation est franchement réussie, et le gameplay est ultra-convaincant. Il me manque quelques parties complètes pour donner un avis plus construit, qui arrivera bientôt sur Campustech. J’attends de voir maintenant comment l’adaptation de Dead Cells se situera, mais si elle est du même accabit, alors je serai comblé !


Frédéric Domain


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Etiquettes : Matagot | Slay the Spire

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