Une triple étude publiée récemment examine la relation entre l’autisme et les jeux de société pour tenter de comprendre les intérêts potentiels des jeux de société chez les personnes autistes.
L’étude quantitative réalisée sur 1600 joueurs de jeux de plateaux montre que près de cinq fois plus de personnes ont un diagnostic d’autisme dans la communauté de joueurs par rapport à la population générale, et ce chiffre augmente encore si on compte les personnes sans diagnostic établi mais présentant de nombreux traits autistiques.
Pas de small-talk dans les jeux
La littérature suggère que les personnes autistes sont moins susceptibles que les personnes neurotypiques de gagner en qualité de vie avec l’âge, et cette disparité est encore plus marquée pour les personnes diagnostiquées sur le tard (ce qui représente une proportion de plus en plus importante de la communauté autiste).
Les résultats de cette publication sont donc intéressants puisqu’ils suggèrent que les jeux de société peuvent être particulièrement bénéfiques pour les adultes autistes en leur permettant d’interagir socialement d’une façon qui leur est confortable.
Je me suis beaucoup retrouvée dans les réponses des participants et les conclusions de l’étude, puisque la difficulté de la socialisation quand on est autiste, c’est surtout les situations sociales non structurées où le small-talk règne.
Les jeux de société offrent une solution intéressante à ce genre de problème en créant l’environnement parfait pour éliminer ce fichu small-talk et détourner l’attention des signaux sociaux implicites (le langage corporel, par exemple) qu’on a tant de mal à décoder pour se concentrer à la place sur le jeu et ses règles.

Des interactions fluides
Dans leurs réponses, les participants décrivent la manière dont les jeux servent de vecteur à la création et au maintien de liens sociaux comme les amitiés. Les jeux réduisent l’anxiété associée aux manières plus traditionnelles de créer des liens d’amitiés.
L’interaction sociale entre les personnes autistes et les personnes neurotypiques se fait également plus naturellement, permettant de faire connaissance tout en évitant les situations de malaise. Pour plusieurs participants, l’interaction fluide avec les autres est même finalement devenue la raison pour laquelle ils ont apprécié le jeu.
On retrouve le même type de résultats avec les jeux de rôle : jouer un personnage permet aux personnes autistes de créer un lien profond avec les autres joueurs d’une manière particulièrement naturelle et authentique.