J’ai rencontré Maxime de Musoka Studios au dernier Festival de Cannes. Nous avons longuement parlé avec lui de sa petite maison d’édition et de sa vie à Bangkok, de leurs choix graphiques toujours ambitieux et cohérents. Mais aujourd’hui, je vais vous présenter l’un des titres de leur line-up : Candy Spiders Leopards.
Un monde de plis
Les jeux de plis en Asie c’est quasiment une religion, qui fait de nouveaux adeptes chaque jour en Europe. Le nombre de ces jeux qui utilisent et twistent cette mécanique est devenu colossal, et chaque éditeur se donne pour mission de trouver LA pépite sur le marché asiatique. Et des pépites ce n’est pas ce qui manque : j’ai en tête Luz, Sail, Robotrick, Cat in the Box ou encore 12 Chip Trick.
Le Tokyo Game Market est devenu ainsi un gros enjeu, pour être le premier à dénicher la future petite bombe à localiser sous nos latitudes. Mais le TGM, c’est loin pour les éditeurs français ! Un peu moins loin pour Maxime de Musoka Studios, qui vit à Bangkok une partie de l’année, et qui dispose d’un accès plus facile à tout ce marché au global.
On parle météo ?
Parti de son nom japonais Ame Nochi Kumori Tokidoki Hyō que l’on peut traduire par Après la pluie, des nuages, et parfois de la grêle, le jeu arrive sur le marché européen avec un nouveau nom : Candy Spiders Leopards. Logique !
Dans Candy Spiders Leopards, vous allez essayer de gagner des plis, et d’en perdre aussi. Le jeu est un classique must-follow où l’on peut pisser, garni de deux petits twists rigolos :
- des objectifs de collection qui, s’ils sont dépassés, ne vous rapporteront rien
- une division de votre main en 3 lots pour remporter des cartes
8 objectifs
Pour chaque symbole présent dans le jeu (bonbon, araignée, léopard et étoile filante), vous essaierez de vous rapprocher d’un objectif de collection de ce même symbole. Par exemple, sur la face A leopard, vous marquerez 10, 20, ou 30 points si vous en collectionnez 2, 4, ou 6. Tout autre nombre de leopards vous rapporte zéro points. Les cartes objectifs ont une face A et une face B, ce qui changera radicalement la configuration de partie. Le jeu est d’ailleurs assez méchant, un peu à la manière de Danger ou de Luz, car chaque pli est l’occasion de faire perdre un adversaire.
Vous pourrez aussi tenter de ne faire aucun pli, un pari assez risqué mais qui peut payer, et qui en terme de gamedesign protège un peu la notion de tirage aléatoire.
3 lots
Le gameplay est assez malin, car il vous propose de séparer vos 9 cartes reçues aléatoirement en 3 paquets de 3 cartes. Chaque paquet correspond ainsi à un lot de 3 cartes à remporter (parmi bonbon, araignée, léopard ou étoile filante, appelées Fafrotskies (en hommage à un meuble Ikéa disparu)). Il y a donc des lots qui vont beaucoup vous intéresser, d’autres moins !
Car les objectifs récompensent souvent un certain nombre d’un symbole, mais vous punissent si vous avez trop ou trop peu.
Ensuite vient la phase de plis, un must follow à la couleur, avec le bleu comme atout.
Beau temps pour la saison
Avec ces deux twists, Candy…se révèle assez frais ! Son design naïf/enfantin semble super sincère et fidèle à l’une des traditions graphiques japonaises. Je l’ai trouvé assez convaincant pour quelques parties, et j’apprécie son côte très méchant sous des airs naïfs.
La rejouabilité est assez bonne avec le système d’objectifs variés. Seul bémol : je pense que la meilleure config est à quatre ou 5 joueurs, car en-dessous on a moins de cartes et le jeu devient très prévisible. De toute façon à 3 joueurs on joue à Robotrick ou à 12 Chip Trick non ?