Alors que l’hiver s’approche et que les soirées s’allongent, rien de tel que de se réunir autour d’un bon jeu de société. Comment ça on le fait déjà toute l’année ? Tous les prétextes sont bons non ? Cette saison offre en tout cas l’occasion parfaite de découvrir ces univers glacés et inhospitaliers, dans le confort de nos lieux de vie alimentés à l’électricité nucléaire. Je vous ai donc mis au chaud une petite sélection !
Dead of Winter : tous ensemble contre le froid (enfin sauf le traître)
Dead of Winter : À la Croisée des Chemins, développé par Plaid Hat Games, s’impose comme l’un des meilleurs jeux semi-coopératifs, dans un univers post-apocalyptique peuplé de zombies. Problème : les zombies ne sont pas la menace principale, car le manque de ressources, le froid où les problèmes de jalousie entre humains vous donneront beaucoup plus de fil à retordre.
Les joueurs devront toutefois s’entraider pour atteindre un objectif commun, avec un petit bémol : chacun poursuit secrètement son propre objectif. Dont un traître, épris de nihilisme, prêt à saboter les efforts du groupe pour se sentir exister.
Dead of Winter c’est avant tout une ambiance unique et des mécaniques basées sur les conséquences de vos décisions. Chaque joueur dirige un groupe de survivants, et chaque décision prise peut avoir des conséquences dramatiques pour la colonie. Les cartes « Croisée des Chemins » ajoutent une dimension narrative en déclenchant des événements imprévus : dilemmes moraux, incidents, situations critiques.
Riche en interactions, Dead of Winter mixe avec bonheur coopération et suspicion, chaque joueur devenant louche même pour aller chercher du pain. Ah mais non, y’en a plus ! Tant pis c’est louche quand même !
La gestion des dés pour effectuer des actions, le risque de perte des survivants et l’équilibre délicat entre l’accomplissement des objectifs personnels et collectifs donnent à Dead of Winter une bonne profondeur stratégique. Plein de scénarios vous attendent, et donc une bonne rejouabilité aussi.
Endless Winter : viens dans ma grotte on est déjà 4
On prend la Delorean pour se rendre dans les temps préhistoriques, plus précisément en -10000, avec Endless Winter. Un bon gros jeu expert fomenté par l’auteur du futur Minos ou encore de Resurgence. C’est une période glaciaire, et malheureusement, vous êtes chef de clan. Vous aurez la lourde tâche de guider votre tribu à travers des étendues glacées impitoyables.
Le jeu brille par sa capacité à recréer les défis authentiques de cette période : la chasse aux mammouths devient une entreprise périlleuse mais nécessaire, tandis que l’érection de mégalithes symbolise la naissance de la civilisation humaine (et ça occupe les gens de la tribu, au lieu d’essayer de vous destituer). Vivre c’est déjà dur, mais survivre déguisé en écureuil avec pour seule distraction tailler des silex, encore plus.
La force d’Endless Winter réside dans son système de gestion de ressources. Faut-il privilégier le nomadisme pour exploiter de nouvelles ressources, ou la sédentarisation pour développer votre culture ? L’interaction entre joueurs est bien présente lors des négociations pour les zones de chasse ou les sites de construction. Les alliances se font et se défont au gré des saisons, et vous pouvez compter sur vos « amis » pour ne pas honorer leurs promesses. Les mécaniques principales mixent placement d’ouvriers et deckbuilding.
Frosthaven : l’immense dungeon crawler
Frosthaven représente l’aboutissement ultime du genre dungeon crawler, avec une ambition qui dépasse l’entendement : 16 kilos de matériel, 2500 cartes, et 138 scénarios offrant potentiellement des centaines d’heures de jeu. La boîte est littéralement un T2 avec mezzanine, on peut habiter dedans. Frosthaven est la suite du légendaire Gloomhaven, et Cephalofair, son studio de développement, ne s’est pas contenté de bourrer plus de contenu. Il a réinventé et affiné chaque aspect de son prédécesseur.
L’histoire se déroule dans l’avant-poste glacé de Frosthaven, où votre groupe de mercenaires doit non seulement survivre mais aussi contribuer au développement de la colonie. Le système de combat tactique, déjà brillant dans Gloomhaven, atteint ici de nouveaux sommets de sophistication. Chaque personnage dispose d’un deck de cartes unique représentant ses capacités, créant des synergies.
Bien sûr une énorme progression de votre personnage est à prévoir, et les scénarios vous emporteront très loin, avec parfois des choix impossibles pour le bien de votre campement/ville. Une tonne de figurines, de décors, de plateaux vous attendent, encore faut-il trouver la boîte. Moi je l’ai pledge et elle trône fièrement dans mon salon. Sous cello. Shame.
Le jeu sera dispo un jour via Asmodée j’imagine, pour l’instant votre meilleure solution c’est l’occasion ou la VO.
Frostpunk : mamie c’est du compost
Adaptation du jeu vidéo magistral d’11 bit studios, Frostpunk : Le Jeu de Plateau transpose l’atmosphère oppressante et les dilemmes moraux déchirants de l’original dans cette grosse boîte. On reste dans un set-up post-apocalyptique, où vous avez eu la mauvaise idée de vouloir diriger votre petite colonie de survivants. Vous dirigez une ville, nichée autour d’un réacteur à charbon, l’un des derniers bastions de l’humanité face au froid mortel.
La mécanique centrale du jeu repose sur un équilibre précaire entre survie et moralité. Sauver des vies à court terme c’est sympa, mais ça peut avoir des conséquences désastreuses : plus de bouches à nourrir, de logements à fournir…
Faut-il imposer le travail des enfants pour augmenter la production de charbon ? Est-il acceptable de rationner la nourriture au risque de créer des tensions sociales ? Tout ça s’ajoute à un jeu de gestion de ressources coopératif, et chaque joueur aura à gérer le réacteur, ou les bâtiments, les expéditions…
Si le jeu de société a du mal à égaler l’excellence du jeu-vidéo, pris par quelques lourdeurs inhérentes à son média, il vous laissera quand même d’excellents souvenirs. Le jeu est dur, très dur même, et il vous faudra lutter, en coop, pour arriver à bout des scénarios proposés.
Le jeu est en rupture partout (jusqu’à mi-décembre), j’ai juste ma boîte à moi avec générateur peint que je vends en occasion (contactez-moi).
The Thing : tiens, Roger a 8 bras ?
Last but not least, je voulais vous parler aussi (à mon goût), du meilleur jeu de cette sélection grand froid : j’ai nommé The Thing, adapté lui de l’immense film de John Carpenter. Dans The Thing, vous arrivez sur une base scientifique en Antarctique, qui est sensée être tranquille. Problème n°1 : votre hélico s’est à moitié crashé en se posant. Problème n°2 : les scientifiques en question ont découvert un alien métamorphe affamé.
Le jeu vous propose un gameplay absolument génial à base de rôles cachés : vous jouez des humains, qui essayent de réparer la base et l’hélico pour se barrer. Un joueur jouera lui « la Chose » (dès le début) et essayera de buter tout le monde. Pour les humains, il s’agit de ne pas mourir de froid, ne pas mourir mordu par un chien contaminé, ne pas mourir de faim, ne pas mourir mordu par la Chose.
Chaque fois que vous souhaitez aller dans une pièce, vous allez échanger des jetons avec l’autre joueur. La Chose pourra décider de contaminer, ou pas ce joueur. Pour se fondre dans la masse ou pour recruter…La suspicion sera à son max, la parano horrible. Les tests sanguins, comme dans le film, seront présents…
Vraiment The Thing c’est très cool, il peut être hyper subtil et tout en finesse, trahisons et parano. Ou alors devenir pulp et partir en baston à coup de kérosène, de lance-flammes et de grenades. Jouissif !
Voilà pour cette sélection ! Pendant que certains regarderont des matchs de foot nuls, iront scroller le néant de Tik-tok sous un plaid ou regarderont la F1 avec ExpressVPN pour Mac, vous aurez 5 jeux à vous mettre sous la dent sur le thème de l’hiver ! Affrontez des hordes de zombies dans le froid, guidez votre tribu préhistorique, explorez des donjons gelés, gérez une cité steampunk de survivants ou survivez à la Chose… Une bonne immersion garantie par Campustech, et des moments mémorables entre coop et trahison. Winter is coming !