En tant que fervente adepte de l’univers épique de The Witcher, que ce soit à travers les livres, les jeux vidéo, la série, les pantalons en cuir de Geralt et même les recettes de cuisine inspirées, je ne
pouvais tout simplement pas résister à l’appel du jeu de plateau The Witcher -L’Ancien Monde !
Alors ce mastodonte dont on dit qu’il dure 110 ans et tire son sel de centaines de quêtes toutes plus épiques les unes que les autres, qu’a-t-il dans le ventre finalement ? On en parle tout de suite. Dans The Witcher : l’ancien monde, on te propose ici d’incarner durant quelques heures un sorceleur, une brute épaisse aux yeux jaunes, un tueur de monstres intrépide qui cache un grand cœur (pas le sien), soucieux de protéger la veuve et l’orphelin mais surtout d’empocher le petit pactole qui suit toute élimination de nuisible. Et le but du jeu ? La course à la réputation : atteindre en premier les trophées qui mènent à la victoire. Tentant, non ?
Plus sérieusement, The Witcher – L’ancien monde, mais quelle est donc cette sorcellerie ?
The Witcher : l’ancien monde 2 C’est un jeu de plateau compétitif dans lequel chacun.e incarne un sorceleur qui devra s’illustrer en gagnant des trophées, en combattant des monstres, en méditant et en défiant les autres joueurs et joueuses, tout en résolvant les quêtes du coin qui vont du puit empoisonné à l’invasion de Nekkers.
On commence la partie en choisissant un sorceleur issu d’une des cinq écoles connues du Continent (l’école de la Manticore est un bonus dans l’extension Monster trail, pas encore sortie à ce jour) puis on reçoit son deck de base, sa figurine et son plateau. Ensuite, on place un monstre emblématique dans chacun des environnements du plateau, à savoir un monstre en forêt, un en montagne, et un en zone aquatique.
Ces monstres seront la cible à abattre de tout sorceleur qui se respecte, mais également la source de raclée magistrales, mais j’y reviendrai. Une fois le plateau installé, les joueurs et joueuses équipés, nous voilà prêt.e.s pour l’aventure.
C’est à qui de jouer, déjà ?
The Witcher : l’ancien monde 3 À son tour, on fera une phase de voyage, puis une phase de rencontre. Durant la plase de voyage, on pourra traverser le Continent, de Ban-Ard à Cintra, pour peu qu’on aie les bonnes cartes à dépenser ou la thune nécessaire, et réaliser tout ou partie des actions des villes sur le chemin.
Qu’il s’agisse d’améliorer ses compétences, en apprendre plus sur l’environnement d’un monstre, parier de l’argent contre les pécores locaux ou encore défausser les cartes de la rivière pour s’assurer un peu plus de contrôle à son tour, les nombreuses actions de villes sont capitales (pun intended) pour s’améliorer et être capable de défaire les vilaines bestioles du Continent. Quand on a vaqué à toutes ses occupations, on amorce la fin du tour avec une phase de rencontre qui consiste à explorer ou se battre contre un Witcher ou un monstre présent sur la même case.
Si on ne le sent pas, on peut éviter le combat et plutôt choisir d’explorer la ville ou les environs. Le ou la joueuse à droite piochera alors une carte rencontre dont il ou elle nous lire le texte avant de nous proposer deux choix dont les conséquences seront des récompenses, parfois des pièges frustrants, ou des quêtes importantes.
On est évidemment tentés de se battre pour tenter de récolter un trophée en gagnant le combat mais l’exploration est particulièrement utile pour se pumper et très chouette à jouer grâce à ses scénarios savoureux. On termine le tour en achetant une carte pour améliorer son deck (obligatoire) puis c’est aux autres de jouer.
Tu veux te battre ?
Récolter des trophées en méditant sur ses compétences, c’est une chose – une manière un peu plate de se faire une réputation. Mais décapiter des abominations, c’en The Witcher : l’ancien monde 4 est une autre : c’est ça, la vraie vie de sorceleur, l’essence même de toutes nos mutations. Et bien sûr, éclater ses rivaux, ça, c’est la cerise sur le gâteau.
Tu l’auras compris, le combat est au coeur du jeu The Witcher – L’ancien monde. Une victoire contre un adversaire humain ou monstrueux accorde à coup sûr un trophée. Et même une défaite apportera un petit lot de consolation.
Mais comment on combat ? Plus haut dans l’article, j’expliquais que tout le monde commençait avec un deck personnel. Ce deck sera amélioré au fil de la partie puisqu’à chaque fin de tour il est obligatoire d’acheter une nouvelle carte dans la rivière. Les cartes sont utiles pour réaliser de beaux enchaînements de combat si elles sont chaînées correctement, mais également comme stock de points de vie puisque 1 carte dans le deck ou dans la main = 1 PV.
Normalement, là tu commences à comprendre que combattre et aligner beaucoup de cartes pour réaliser des combos mortelles, c’est mourir un peu. (En fait, ce sont plutôt des points d’endurance, puisqu’on ne meurt jamais, on acquiert de l’expérience, même quand on perd un combat).
Et le combat alors ?! Facile. À son tour, on joue autant de cartes de sa main qu’on le souhaite pour peu qu’elles se combinent, ensuite on résout les effets desdites combinaisons. Il existe 5 couleurs de cartes dans le jeu qui ont toutes plus ou moins leurs propres effets. Les rouges sont agressives, infligent des dégats mais ne permettent pas souvent d’embrayer sur quelque chose (voyez ça comme une fin d’enchaînement, une espèce de coup de grâce), les cartes vertes offrent des boucliers et chaînent plutôt pour offrir un effet tactique redoutable, les violettes sont polyvalentes et se combinent bien, tout en tapant fort, etc.
Une science des couleurs et des styles de combat que l’on apprend au fil des parties. Une fois les effets de cartes résolus (piocher, infliger des dégâts, augmenter sa défense…) on reconstitue sa main en piochant dans son deck et c’est à l’adversaire de répliquer. Si c’est un ou une joueuse, il jouera exactement de la même manière, en infligeant des dégâts qui te feront vider ta pioche ou ta main.
Si c’est un monstre que tu combats, c’est un autre joueur qui piochera la carte d’un deck monstre construit au préalable et qui annoncera l’effet charge ou morsure avant de révéler l’effet sur ton personnage. Les monstres ont également un deck qui sert à la fois à combattre et symboliser les PV, à la différence qu’ils ne réalisent pas d’enchaînements, par contre, ils tabassent fort. Les tours vont s’alterner jusqu’à ce qu’un des deux adversaires s’épuise et si c’est le ou la joueuse qui a initié le combat qui s’en sort, il ou elle recevra un trophée.
Le combat, c’est capital, mais rappelez-vous, dans l’univers The Witcher, il n’y a pas que la baston ! Il y a aussi les quêtes infiniment stupides ou mortelles ou les deux qui te font traverser le Continent à la recherche de trois baies et quatre poissons, puis les PNJ qui te crachent dessus alors que t’as rien demandé, les trolls géants qui t’attaquent à vue pendant que t’es justement en train de ramasser deux pauvres herbes, ou encore les imbéciles qui cherchent la bagarre dans un bar alors que t’as seulement envie de faire une partie de Gwent et boire ta bière.
Ben ici, c’est la même chose. Ça s’appelle L’EXPLORATION.
Que la nature est belle !
Au lieu de combattre, je l’ai dit, on peut explorer la ville où l’on se trouve, ou la nature environnante. Ce sont deux paquets de rencontres différenciés dans lesquels on va trouver de charmantes (non) petites aventures qui seront lues par un ou une autre joueuse. Un choix se présente à chaque fois, mais on ne découvre ses conséquences qu’après l’avoir fait, et parfois, ces petites explorations de rien du tout t’amènent à une quête plus longue qui nécessite de braver bien des obstacles pour obtenir une super récompense.
Ces interludes donnent du corps au jeu et permettent aux joueuses et joueurs de doucement monter en compétences jusqu’à être prêts à en découdre. C’est en tout une centaine de rencontres qui te seront proposées, de la veillée funèbre ultra-sérieuse au vol de cire d’oreille de troll complètement débile.
Une immersion totale dans l’ambiance sombre et pleine d’humour absurde de cet univers riche et passionnant et si on ne peut pas explorer de romances flamboyantes dans le jeu de plateau, c’est seulement parce qu’on est trop occupés à mettre une rouste à ses adversaires en combattant et méditant comme des fous. Y a des priorités dans la vie de mutant ! Petite particularité du jeu, outre les combats et les explorations, on nous propose aussi de… jouer de l’argent !
Les combats que nous gagnons nous rapportent de l’or, mais il également possible d’en gagner via tout un tas d’événements ou les paris qu’on fait sur les combats entre sorceleurs et les actions des villes. Exit le Gwent (au grand dam de ma fierté de championne invaincue du Continent) ; ici, c’est un poker aux dés qui est proposé. D’ailleurs, on parle de dés gravés particulièrement jolis et à la hauteur du reste du matos qui est de très belle facture.
Des graphismes clairs et compréhensibles, du carton épais et résistant, des plateaux double-couches et des figurines pour chaque sorceleur. Le jeu tourne autour des 80€ pour la boîte normale, mais il existe une version deluxe avec des figurines pour chaque monstre. Rien de hors-norme, mais un matériel solide et fiable ! Oh, et j’ai failli oublier ! Il y a même un mode solo que je n’ai pas encore essayé, mais c’est clairement sur ma to-do list, tant j’ai adoré le jeu.
D’ailleurs, parlons-en des joueurs. À moins que tout le monde ne maîtrise déjà parfaitement le jeu, je te déconseille de commencer à 4 ou 5. Opte plutôt pour des parties à 2 ou 3 si tu veux vraiment profiter à fond de l’expérience.
J’achète ou pas, alors ?
Derrière ses airs compliqués, The Witcher – L’Ancien Monde se révèle être un jeu pas si difficile à prendre en main. Il offre une satisfaction constante à chaque tour de jeu (tu as toujours l’impression de faire quelque chose) et une richesse narrative grâce à ses nombreuses quêtes et explorations qui ajoutent une couche d’histoire des plus agréables.
Sans apporter de mécanique particulièrement révolutionnaire, il y a tout d’abord l’utilisation très plaisante des enchaînements de cartes qui donne des combats qui ne s’éternisent pas, ensuite le jeu a ce parfum un peu oldschool qui est très plaisant, dans une ère où se multiplient les jeux épurés, gentiment calculatoires et pas fort interactifs, ici celui-ci fait office de surprise des temps passés. Pour ma part, je suis complètement sous le charme et malgré le downtime assez long, j’attends impatiemment les extensions ! Alors, si l’idée de devenir un Sorceleur et d’explorer le Continent te titille, plonge dans cette aventure compétitive !