Plutôt convaincu par la tronche du jeu et son gameplay coopératif qui semblait bien fonctionner, j’ai enfin pu jouer à Bomb Busters. Un jeu qui vous met dans l’armure de démineurs de bombes, édité par Cocktail Games en France. Et ça a été une énorme claque dans ma tronche. Une claque qui a mis un terme à une espèce de dépression ludique dans laquelle j’étais plongé depuis quelques temps. Voici pourquoi.
C’est quoi Bomb Busters ?
Bomb Busters est un jeu coopératif, dans lequel les joueurs sont des démineurs, chargés de désamorcer des bombes. Et pour ça, il ne faut surtout pas couper le fil rouge ! Chaque joueur a une réglette devant lui, sur laquelle il place des tuiles montrant des fils de valeur 1 à 12. Ces fils sont principalement bleus, parfois jaunes, et selon les missions, il y a un ou plusieurs fils rouges.
L’objectif du jeu est de couper tous les fils sauf le fil rouge. Et pour ça, vous devrez défausser les fils de tous les joueurs. A votre tour, vous désignerez un fil et sa valeur chez un autre joueur, et si vous ne vous êtes pas trompé, chacun dévoile son fil ainsi coupé.
Attention à ne pas désigner le fil rouge, sinon la bombe explose et la partie est perdue ! Le jeu propose 66 missions (!) qui vont jouer avec ces règles de base. Je ne vais rien vous spoiler, mais la variété et le renouvellement du gameplay est inouï.
Le choc
Cet article n’est pas un avis, car je vais prendre le temps d’avancer beaucoup plus dans les 66 missions que propose le jeu. En revanche, je peux vous parler des mes premières impressions, et de mon vécu sur les quelques premières parties.
J’ai ouvert la boîte en soirée jeu samedi dernier, je n’ai joué qu’à ça pendant 4 heures. Et hier, nouvelle soirée jeux au shop Le Décompte à Gap, et j’y ai rejoué pendant 5h. Pendant ma pause ce midi, encore une heure. Cela fait donc 10h de Bomb Busters. Je n’ai plus envie de jouer à quoi que ce soit d’autre.
Par un cumul de qualités éditoriales, de gameplay, et de ce qui se passe à table, Bomb Busters est addictif. Très. Son gameplay limpide, 2 pages de règles, ses possibilités et sa courbe de progression…le jeu est incroyable. Et encore, je dis ça sans le connaître dans sa globalité, car Bomb Busters propose une rejouabilité ébouriffante de 66 missions. J’en suis à la mission 7. La fin du tuto, c’est la 8 ! La taille du contenu me foudroie à l’avance.
Je ne sais pas encore si j’ai raison de penser ça, il me manque des heures de vol sur Bomb Busters pour être à ce point catégorique. Mais une idée commence à germer dans mon cerveau : Bomb Busters est un chef d’oeuvre absolu.
Le dit et le non-dit
Pourquoi un chef d’oeuvre ? Parce que Bomb Busters emploie une grammaire dont la profondeur se révèle progressivement et collectivement. Je ne vais pas pousser l’analogie très loin car je la réserve pour ma critique, mais Bomb Busters pousse à l’extrême les mécaniques présentes dans les grands jeux que sont Hana-bi et Sync or Swim.
Chaque erreur doit être un enseignement. Chaque info que vous donnez a une importance capitale, dans ce qu’elle dit, et surtout dans ce qu’elle ne dit pas. Bomb Busters gravit les marches de la montagne de la déduction avec panache, et chaque élément du gamedesign pousse dans ce sens.
Quand on prend une tuile et pas une autre, c’est important. Quand on choisit une valeur, le fait que l’autre joueur l’ait ou pas est quasiment secondaire. Vous allez couper et recouper des infos, et devoir faire confiance aux indices des autres joueurs. Parfois le jeu vous poussera à faire un choix cornélien.
Une pression s’installe, sourde et puissante, et chaque tour devient une énigme. Quel play dois-je faire en premier ? Dois-je ou puis-je prendre un risque ? Ai-je bien recoupé toutes les infos ?
Fraîcheur et intensité
L’auteur Hisashi Hayashi rajoute donc cette pépite à une ludographie bien cool, qui comporte des bangers comme Yokohama, Trains ou encore le fabuleux jeu de plis Gummi Trick ! Bomb Busters est un vrai coup de frais sur la production ludique actuelle, pour plusieurs raisons :
- l’édition n’est pas deluxifiée pour rien
- le contenu est colossal
- le jeu n’est ni consensuel ni complaisant
- le gameplay est original, nerveux et profond
- le jeu fait des ponts avec des éléments numériques
- le format legacy c’est la vie
Je vous parle bientôt en détail de Bomb Busters dans un avis complet, mais je ne pouvais pas résister à vous en toucher deux mots. Merci à missmeeplebg pour les photos, j’étais tellement pris à jouer que j’ai même oublié d’en prendre ! Je crois qu’elle est assez obnubilée par Bomb Busters elle aussi, allez voir son contenu !