My City et Azul font assurément partie des jeux de société modernes connus et reconnus, on les cite à présent parmi les classiques du genre. L’un pour avoir permis au « tout public » de découvrir l’aspect Legacy et l’autre pour avoir sublimé et rendu accessible le jeu abstrait ! Je vous donne mon avis sur leur format « voyage ».
Viens faire un tour dans ma téci
My City est à la base un jeu de polyominos, tout ce qu’il y a de plus basique : on vient poser, agencer, des tuiles façon Tétris sur son plateau pour optimiser son puzzle et gagner des points ! Ce qui a renversé la foule, ce sont ses enveloppes secrètes à n’ouvrir sous aucun prétexte sauf quand on te le dit sinon tu meurs (nan j’déconne mais quand même t’attends qu’on te le dise !).
A l’intérieur, du contenu additionnel et des nouveaux points de règle qui viennent ajouter des contraintes et autres petites surprises énervantes mais que nous les joueurs on aime quand même parce qu’on a besoin de souffrir pour se sentir vivant !
J’peux pas vous en dire beaucoup plus parce que je n’y ai pas joué ! (Ah bah super ton article pauv’ naze !). Pour dire la vérité, quand je me suis décidé à l’essayer, la version roll and write est arrivée ! Mais alors quoi que qu’est-ce ? Et alors ???
Eh bien pour être franche : ce qui m’empêchait de craquer pour le jeu de plateau, comme pour tous les autres du même type avec ce système qui fait que le support change à tout jamais, pour toujours et de façon irréversible : c’est que j’avais peur de ne pas trouver les joueurs avec qui le partager ! Parce qu’il faut être honnête : le Legacy nécessite de s’investir sur quelques parties les plus rapprochées possible et avec le même groupe (pour éviter de rabâcher les règles de départ !).
Pourquoi la version « roll & write » ?
La petite boîte propose, elle-aussi, plusieurs chapitres évolutifs avec de plus en plus de règles, de difficulté, de challenge et d’interaction ! La différence c’est que tout ceci est présenté sous forme de feuillets détachables classés par chapitres et fournis en plusieurs exemplaires donc OUI ça se détruit mais on a la possibilité des les refaire quand même, on peut même les plastifier pour rejouer à l’infini (et au delà mais bon quand même ça fait long…).
Tout ça pour dire que si on a fait deux chapitres puis que le groupe s’est dissous (pour cause de divorce, tromperie, engueulade ou pire : naissance !), on peut reprendre à zéro avec des nouveaux potes mieux que les précédents !
Les polyominos à jouer, quant à eux, sont désignés par les dés bleus qu’on lance et qu’on accole et c’est le joueur lui-même qui va les dessiner sur sa p’tite feuille tout seul comme un grand ; le dé blanc proposant un style de bâtiment spécifique (plein, hachuré, avec des croix). A la première partie tu t’en fous un peu de la tronche qu’ils ont mais dès la deuxième, va falloir optimiser un peu mon p’ti gars !
Le tout est très astucieux, les nouvelles règles sont détaillées dans le livret et chaque feuillet contient un rappel sur comment marquer ou perdre des points. Le fait qu’il y ait si peu de matériel fait retomber la pression chez les novices. Je le constate assez régulièrement, dès que je propose un truc avec plus de deux éléments de jeu, les gens flippent et se disent « holala ça va être dur ça » (mais tais-toi donc !).
My City Roll & Write nous prend par la main et nous guide gentiment, on ne s’aperçoit même pas qu’on est en train d’apprendre une certaine quantité de règles tellement ça se fait en douceur. Et puis surtout, la taille fait qu’on peut l’emmener partout : dans un bar, en vacances, pour la pause au boulot etc.
Les inconvénients
Après il faut reconnaître que ce n’est pas non plus tout à fait la même chose que le jeu de plateau. Les gros joueurs lui reprocheront le côté hasardeux des dés là où ils pouvaient anticiper sur les tuiles à venir et je les comprends ! Par ailleurs, ces fameux dés sont creux et, là-encore, pour les passionnés qui ont plaisir à trifouiller ce qu’il y a sur la table (j’ai dit sur !), c’est la cata… Aucun plaisir à manipuler ces petits cubes tous légers mais bon… c’est vraiment un détail.
En vrai, on s’en fout un peu et puis ça a peut-être joué dans la baisse du prix alors bon, faut savoir ce qu’on veut aussi !
Mon avis sur My City Roll and Write
Perso je ne regrette pas cet achat, c’est parfait pour initier et découvrir le plaisir du jeu en campagne (mais non pas avec les vaches et tout ! Le mode campagne : découpé en chapitre). Le visuel est joli : genre vieilles cartes secrètes incomplètes, les lancers de dés apportent du suspens, la prise de risque est bien présente avec la possibilité de choisir si on continue ou si on perd des points pour délaisser une forme et continuer la partie, l’idée de faire mieux que les autres avec les mêmes données est challengeant.
Après l’idée reste quand même d’avancer avec le même groupe (si possible) pour ne pas rester bloqué indéfiniment au chapitre un et évoluer en terme de difficulté et d’interaction. Bref, c’est complet et adapté au public visé !
Quel plaisir de savoir que la gamme s’étend avec le tout récent My Island qui propose cette fois-ci d’assembler des hexagones ! Là encore, des enveloppes secrètes à ouvrir et, comme dans My city, deux faces de plateau : l’une pour le Legacy et ses changements irréversibles, l’autre pour un mode « éternité » qui permet de rejouer sans limite (mais sans surprise).
My City Roll and Write
- Un jeu de Reiner Knizia
- Illustré par Michael Menzel
- Edité chez Iello
Gaffe au carrelage Caralho !
S’il y a un jeu abstrait qui fait l’unanimité c’est bien Azul ! Dans ce jeu de placement tactique, les joueurs récupèrent à tour de rôle des petits carreaux de faïence (Azulejos) typiques du Portugal (bah voilà, on fait un jeu sur ce Pays, il faut que ça parle travaux !). Ces éléments (très jolis au passage !) sont disposés par quatre sur des Fabriques. A chaque tour, un joueur peut prendre tous les carreaux d’une même couleur d’une de ces Fabriques pour venir les placer sur une des lignes de son plateau perso.
Chacune de ces lignes ne peut contenir qu’un seul type d’Azulejos et en nombre restreint. Une fois que toutes les Fabriques ont été vidées, on passe à la fin de manche : Si une ligne est complète, on envoie un des carreaux qui la constitue en décoration sur le mur final de notre plateau perso et on compte les points de cette manche. Les lignes incomplètes, elles, restent en attente pour le prochain tour et les éléments reçus en trop (plus de place sur une ligne par exemple) font des points négatifs.
Mis à part quelques petites subtilités laissées volontairement de côté ici, c’est à peu près tout ! Et c’est passionnant et addictif. Agréable à manipuler, clair et sans chichi, inutile de retourner dans la règle 36 fois !
Pourquoi la version « Mini » ?
J’ai longtemps résisté à l’euphorie autour de ce jeu, j’ai eu plaisir à y jouer mais ne souhaitais pas investir autant (une quarantaine d’euros) dans quelque chose qui risquait de rester dans l’armoire. Même si je l’apprécie, le style fait que ce n’est pas le genre de jeu que je sors le plus régulièrement.
Toutefois, j’ai souvent regretté de ne pas l’avoir pour son côté hyper intuitif qui le rend accessible à tous. Et puis surtout, après y avoir rejoué récemment, je me suis aperçue qu’il gagnait à être poncé pour espérer un apprentissage et une évolution dans ses choix : est-ce que je prends ce carreau unique qui me manque ? Ou est-ce que je l’empêche de compléter sa couleur ? Est-ce que je tente une collection d’un même motif ou je mets fin à la partie tout de suite ?
Je commençais à me dire qu’il manquait sérieusement à ma petite ludothèque moi qui fais plus souvent découvrir l’univers du jeu à d’autres plutôt que d’en profiter moi-même ! Et c’est à ce moment précis qu’est arrivée la bonne nouvelle : Une version « mini » de ce grand classique pour la moitié du prix avec un matériel adapté à l’utilisation dans les transports en commun et même un petit sac pour le trimballer facilement !
Que demander de plus ?! Et alors le comble… Ce qui m’a fait craquer complètement… Qui ne pouvait que faire pencher la balance en ce sens… (Les vrais joueurs l’ont deviné j’en suis sûre !) : le compteur de points avec son petit système cranté qui ne peut pas voler en pleine partie ! Ouiii ! S’il y a un défaut dans la grande version, c’est bien ce petit cube pour compter les points sur une piste plate (et glissante !) et qui peut bouger à tout moment à cause d’une fausse manip’ ! Ici, plus de traquas, le marqueur reste en position tout du long, quel bonheur !
Les inconvénients
Alors bon, il faut reconnaître qu’au niveau esthétique, les grands plateaux sont superbes comparés aux petites planches recouvertes de plastique mais cependant ces dernières sont hyper pratiques avec leurs emplacements à reliefs pour fixer les Azulejos !
Niveau manipulation, c’est pareil, les gros carreaux un peu plus lourds en main offrent un plaisir comparable à celui des jetons de poker qu’on tourne et retourne (#Micheldumas), soupèse, empile… Ici, les petits pions sont choupis bien que moins quali j’ai l’impression ? En tout cas plusieurs des miens commencent déjà à se rayer (mais bon ça reste discret, faut pas exagérer non plus !).
A part ça, je ne vois pas bien ce qu’on pourrait lui reprocher.
Mon avis sur Azul Mini
Tout a été très bien pensé sur cette version miniature d’Azul. Pour ceux qui y joueraient très souvent ou en structure, je recommanderais plutôt la version classique qui offre un plaisir tactile et visuel en plus ! Mais pour ceux qui voudraient faire une partie de temps en temps et comptent le faire découvrir un peu partout alors optez pour cette petite boîte sans hésitation !
Tout y est, y-compris la version un peu plus corsée: il vous suffit de tourner le support carton dans l’insert en plastique et hop ! Et si vous ne voulez pas vous encombrer, il suffit de tout glisser dans le sac, y-compris d’autres jeux d’ailleurs comme, par exemple, les fiches de My City R&W que vous avez soigneusement plastifiées, et vous êtes prêt pour un voyage sans ennui !
Azul est un jeu qui a remporté l’As d’or en 2018, il a tellement marché que plusieurs versions ont vu le jour depuis sa création : des dérivés avec de nouvelles formes à placer ou encore des modes plus experts avec beaucoup plus d’infos à prendre en compte pour optimiser ses placements mais je crois pouvoir dire qu’aucune n’a réussi l’exploit de détrôner la version de base épurée et appréciée pour cela…
Jetez tout de même un oeil à la la version Chocolat présentée par Laurent. Si les règles restent identiques (avec une petite variante en supplément), le matériel devrait séduire les réfractaires à la pose de carrelage !
Azul Mini
- Un jeu de Mickaël Kiesling
- Illustré par Quris Quilliams
- Edité chez Next Move (Plan B)