Ce tout nouveau puzzle game dans l’univers du très bon petit jeu à cocher Trails of Tucana nous vient de chez l’éditeur norvégien Aporta Games. S’il reprend l’esprit du flip and write, la proposition est suffisamment différente pour en faire un jeu à part avec sa propre identité. En route, je vous donne mon avis sur Tucana Builders !
Tiles of Tucana
Il faut savoir que je vous présente ici une boîte en anglais fraîchement rapportée du salon international du jeu d’Essen par Girl Dot Game. Dès l’ouverture et installation du matériel essentiellement composé de tuiles, elle me dit : “ce jeu a raté l’occasion de s’appeler Tiles of Tucana !” (Tile voulant dire tuile pour les nuls en english comme moi !).
Mais carrément car, si dans Trails of Tucana on dessinait des chemins pour tenter de les faire se connecter, ici ce sont des tuiles que nous allons devoir agencer pour créer des liaisons et espérer récupérer un max d’icônes au passage ! Ah oui, commençons d’ailleurs par le commencement : De quoi il en retourne ?
Le Toucan Constructeur
Dans Tucana Builders, chacun dispose d’un plateau perso qui ressemble à une espèce de patchwork d’hexagones représentant les différents paysages que l’on peut trouver :
- le volcan
- la forêt
- le désert
- et la montagne.
Des petites huttes sont disposées sur les bords, 2 de chaque couleur : rouge, bleu, jaune. A chaque tour, un joueur révèle une carte indiquant dans quel type de paysage tous les joueurs doivent poser la tuile qu’ils ont pioché.
Sur ces fameuses tuiles apparaissent des chemins, des embranchements, des icônes “animaux” de la même couleur que les huttes (tiens tiens…). Et d’ailleurs, sur le plateau aussi on voit des animaux par-ci par-là : des pumas jaunes, des serpents rouges, singes bleus et… des toucans (ah oui ?! !).
Chacun sa route, chacun son chemin !
Si tout le monde possède les mêmes contraintes à tout moment : configuration du plateau, type de paysage imposé, et huttes placées aux mêmes extrémités. C’est tout autre chose concernant la tuile piochée. Ici, pas de temps mort, on joue en simultané ! Une fois la carte révélée, on attrape donc une tuile et on vient la placer chez soi.
L’idée, vous vous en doutez sûrement, c’est de créer des réseaux pour relier les animaux d’une couleur à la hutte qui lui correspond. Vous comprenez mieux l’emploi du mot builder : on va venir construire ces chemins en pleine nature pour tenter de les optimiser au mieux et c’est là que l’aspect casse-tête entre en jeu !
On sait qu’il y aura deux manches et que chaque élément est susceptible de scorer deux fois si on s’y prend bien. Mais les dilemmes sont coriaces : “Est-ce que je relie tout de suite cet animal à sa hutte en sacrifiant celui-là ? Est-ce que je crée plusieurs embranchements ? J’utilise celle-ci juste pour sa trajectoire qui m’arrange ou je tente de jouer là pour chopper les toucans mais il faut alors se grouiller de les rattacher à ma route ?”…
Et les Toucans tiens, parlons-en ! Ce sont en réalité des jokers qui peuvent compter comme n’importe quel animal ! Il peut donc rejoindre toutes les baraques sans distinction et rapporte toujours des points. Niveau bonus, on a également une carte qui nous permet, une fois par manche, d’ignorer le Paysage imposé pour pouvoir jouer où on veut… Mais attention de l’utiliser à bon escient car une seule fois, c’est peu !
Sur le droit chemin
Tucana Builders reprend plusieurs principes déjà vus et appréciés pour en faire un savoureux mélange.
- un peu de Carcassonne dans l’idée de poser des tuiles et connecter des chemins
- un esprit Karuba où chacun part avec les mêmes éléments de départ et doit faire au mieux
- du Savannah Park aussi en plus accessible
- et, bien sûr, une touche de Trails of Tucana puisque notre carte se dessine au fil des placements et que l’on cherche toujours à relier des points et récupérer des p’tits trucs en route !
Pour les plus stratégiques d’entre-vous, sachez que la répartition des types de tuile est représentée en bas de chaque plateau pour une meilleure anticipation. Ce qui diffère du premier opus, et pourra manquer à certains : ce sont les combos. Ici il n’y a que des “actions simples”, pas d’effet en cascade : on pioche, on pose. On est plus sur un jeu de réflexion, tranquille, on observe, on évalue , on perd le côté fun mais c’est plaisant aussi d’avoir quelque chose de varié tout en gardant une base qu’on connaît et qui nous rassure.
Mon avis sur Tucana Builders
Alors tout d’abord, il faut dire que le visuel est canon ! Perso, je vois la boîte, j’ai envie de jouer (oui je sais : je suis faible !). Le matos est quali : les plateaux plastifiés (façon dessous de table) ne gondolent pas, les cartes sont suffisamment épaisses, les picto sont clairs et tout cela contribue à une bonne prise en main et une intégration des règles assez intuitives.
Le hic, c’est la lisibilité… Le paysage qui se dessine est vraiment superbe, j’adore cet esprit d’exploration , la nature, la prise de risque mais je dois reconnaître que c’est un peu au détriment du comptage des points. Celui-ci me paraît laborieux pour les plus jeunes car il n’est pas évident de détecter en un clin d’oeil le trajet qui conduit (ou non) un symbole d’une tuile à sa maison mère sans compter ceux qui sont déjà représentés sur le plateau et qu’il faut tenter d’aller prendre au passage.
Mais bon… Ce serait dommage de s’arrêter à ça. Quelque part, ça pousse aussi à travailler la concentration, les repères dans l’espace et la patience !
Je dirais que Tucana Builders est bel et bien une proposition à part du célèbre jeu à cocher, il ne faut pas s’attendre à ressentir les mêmes sensations, c’est différent mais tout aussi agréable. Idéal en famille ou en animation pour faire découvrir la pose de tuiles. Une bonne recette de tout ce qu’on peut aimer dans ce type de jeu avec en prime, une petite variante qui ajoute des objectifs pour ajouter un peu de piment à ce Toucan !
Restez à l’écoute, mon petit doigt me dit que Trails of Tucana revient bientôt dans nos boutiques avec une extension intégrée !
