Shogun no Katana… encore un jeu sur le thème du Japon médiéval ? Pas tout à fait car ici on nous propose d’incarner les artisans créant les meilleurs katanas… et même un katana ultime pour le shogun… Une entrée hyper intéressante
Quoi c’est ça mon Katana ?
Ce qui frappe d’entrée dans Shogun no Katana, ce sont ces épaisses tuiles carrés qui représentent vos Katana. Alors les esprits chagrins vous diront : “quoi mais c’est censé représenter un katana ça ?”, ils changeront vite d’avis en manipulant in game les tuiles incriminées. En effet, elles accueilleront les cubes de ressources qui composeront le katana et on pourra alors imaginer chaque lame prendre vie sous nos yeux en y insérant du bois, du métal, du galuchat (une sorte de cuir de poisson) et de la laque.
Vous retrouverez aussi une tuile pour votre Shogun no Katana : votre lame ultime destinée au Shogun.
Côté matériel on retrouve aussi des figurines détaillées et différentes pour vos ouvriers, vos moines, vos artisans et vos membres de famille. Le jeu en impose sur la table ! Je précise d’ailleurs que les 7 ouvriers ont une pose différente, dont un qui ressemble un peu trop à un moine à mon goût d’ailleurs (esprit chagrin me voilà).
Autre petit point qui a perturbé ma première partie : l’absence du signe “moins” devant les pièces à payer : le chiffre est juste écrit en rouge. Alors au marché c’était clair mais ailleurs cela a entrainé quelques erreurs (méfiez vous donc).
Le côté impressionnant du matériel se retrouve également dans le fait que chaque joueur aura 2 plateaux (le Washitsu et la forge). Vous vous rendez compte qu’on ne s’est pas fichu de vous pour vous plonger dans le jeu.
La forge, tu maîtriseras
L’aspect le plus original du jeu se retrouve dans la délicate maîtrise de la forge. Chacun de nos Katanas y sera placé et bougera selon la recette de celui-ci. Ainsi un katana bois-métal-métal-galuchat fera le chemin (à partir de la case bois la plus à gauche) droite-bas-droite-bas lorsque vous y placerez vos ressources.
Simple me direz-vous ! Alors oui tout à fait, mais comme un ouvrier peut activer tous les katanas d’une ligne ou d’une colonne il faudra lancer plusieurs chantiers de katana en même temps. Et il sera alors nécessaire de bien tout anticiper pour que les katanas forgés ne se bloquent pas. Ce petit puzzle-game imbriqué dans le jeu est ultra plaisant et toutes les autres mécaniques du jeu le serviront à merveille.
La maison fait crédit
Le cœur de la mécanique est, vous l’avez compris, la réalisation des sabres. Ce qui est pratique dans le japon féodal c’est que nos amis les Daimyos payent d’avance leurs katanas. Ainsi prendre un katana en chantier c’est recevoir quelques pièces utiles pour se lancer. Parfois on ne prendra un katana que pour ça d’ailleurs, sans rancune cher daimyo hein ! Cette première zone de sélection sera à envisager dès le départ car prendre les bons katanas et les bonnes cartes bonus associées est essentiel à un bon démarrage.
En effet, faire de petits katanas rapidement permet de débloquer d’autres ouvriers (c’est toujours une bonne idée) mais de gros katanas rapporteront de nombreux points s’ils sont bien décorés (voilà encore une bonne idée).
La deuxième zone sympa du plateau c’est justement celle où nos artisans peuvent décorer nos katanas. Je vous sors un peu du thème mais concrètement cela veut dire transformer un cube en bois en joli petit cube translucide (désolé mais c’est tellement cool à faire !). Et chose peu commune ici aussi les ouvriers vous donneront des pièces pour faire cette action : sympa le Japon féodal !
Ce qui ne vous oublieront pas niveau sous ce sont les fameux moines. Eux ils seront hypers chers mais en plus ils augmenteront leur tarif la partie avançant. Pour autant ils sont indispensables à votre victoire car non seulement ils fournissent une action de plus mais celle-ci est plus puissante qu’une action d’ouvrier (on appelle ça le moine-power ici).
Je donne l’impression de critiquer ces légères incohérences de thème mais en vérité j’ai trouvé le thème (à ces petits points près) très bien imbriqué dans le jeu. On ressent vraiment la fabrication des katanas et toutes ses étapes dans la forge. D’autant plus que le jeu est fourni avec un livret historique permettant de vous ancrer encore plus dans ce thème très original.
Un katana et puis s’en va ?
La rejouabilité du jeu se retrouve plutôt dans sa courbe d’apprentissage. En effet, n’allez pas croire que vous sortirez de la première partie avec un gros score. Il est très difficile de faire matcher ses katanas, et encore moins son katana ultime qui sera forcément commencé seulement quand vous aurez réalisé vos premiers katanas afin de pouvoir créer sa “recette”.
Chose très amusante le livret de règles vous rappelle cette difficulté en proposant de pouvoir modifier votre recette de Katana ultime si vous vous êtes trompé. Parce que c’est compliqué vous comprenez. Une bienveillance rare qu’il faut souligner ! Bon par contre vous prenez pour cela une carte déshonneur qui réduira les points de votre Katana ultime de moitié et vous empêchera de prétendre à toute récompense le concernant…parce que faut pas déconner non plus !
A la manière d’un Wingspan où vous ne feriez que pondre à la manche 4, ici vous consacrerez sûrement votre 4e manche à la réalisation de ce katana ultime, en y consacrant de nombreux ouvriers autour de la forge.
J’ai très envie de rejouer encore et encore pour réussir à mieux optimiser et faire la lame parfaite. En revanche une fois cette technique maîtrisée je ne suis pas sûr de revenir au jeu tout de suite car les objectifs de fin de manche pour chaque joueur ne permettent pas forcément de vraiment varier sa façon de jouer (il sera rare de renoncer à faire une action pour pouvoir prendre une carte de scoring avant les autres).
Shogun no Katana, le jeu ultime ?
Innovant dans son thème, satisfaisant dans le mini puzzle de la forge, ce Shogun no Katana a tout pour plaire. Il n’est pas très difficile à jouer pour un jeu expert mais l’optimisation nécessaire à la réalisation des katanas afin de le maîtriser le place dans de l’expert +.
J’y retourne d’ailleurs pour créer la lame parfaite…On se voit dans la forge ?