Vous aimez les jeux de cartes ? De placement? De construction de tableau ? Je vous en présente un qui sort de l’ordinaire : Faraway, de Catch Up Games, un studio lyonnais habitué des pépites.
Un souvenir lointain, Faraway
La première illustration que j’ai vu passer de ce jeu m’a immédiatement séduite ! Un look hyper coloré, des personnages attendrissants, des formes rondes et des paysages chatoyants. Un trait unique et un univers qui sort de l’ordinaire. A l’heure où tout le monde (ou presque) se plaint des thèmes Nature et Espace, ça fait du bien de voir une nouvelle proposition.
Maxime Morin, le graphiste, on l’a déjà vu à l’oeuvre dans Codex Naturalis, ou dans Next Station London, on sait de quoi il est capable ! Quand à Catch Up Games, entre ça, The Loop, After Us, Sylve ou encore Dinosaur Island Rawr’n’write, on sent que le visuel des jeux est une priorité dans leurs éditions.
Quand en plus j’ai découvert qu’il s’agissait d’un jeu de construction de tableau avec des contraintes de scoring et un système de comptage légèrement casse-tête (hum hum)… Il n’en fallait pas plus pour me donner envie à mort !!!
Pareil mais tellement différent
Je sais ! Vous allez me dire que des jeux de placement il en existe plein ! Que moi-même je les collectionne déjà ! Qu’il n’y a absolument rien d’original dans le fait d’aligner des cartes en respectant leurs contraintes pour espérer scorer…je sais…mais vous vous trompez !
Le truc de ouf ici, c’est la dernière phase du jeu, j’y viens, mais déjà je vous explique un peu.
- Au centre une rivière de cartes à dispo (la base).
- Dans vos mains d’autres cartes parmi lesquelles vous en sélectionnez une par tour (bah tiens).
- Sur ces cartes différents éléments : numéros, couleurs, types, symboles, scoring, contraintes à respecter pour marquer les points (ouahou)
À chaque tour, chacun révèle en simultané la carte choisie qui vient s’ajouter à droite de celles jouées précédemment dans sa zone. Si le numéro est supérieur à celle posée juste avant, on récupère une petite carte Sanctuaire qui offre un bonus (couleur, symbole, type, scoring etc).
Puis, on choppe une des propositions de la rivière. Et on continue ainsi jusqu’à ce que 8 cartes soient alignées dans les zones des joueurs. Jusqu’ici ça change pas beaucoup. Sauf qu’on va alors tout retourner face cachée (sauf les Sanctuaires qui restent et comptent en permanence !). Puis on compte les points en partant de la fin.
La fameuse phase de Faraway
Oui vous avez bien lu ! On va révéler tour à tour nos cartes en commençant par la toute dernière que l’on a jouée pour vérifier à chaque fois si les contraintes sont respectées à ce moment précis ! A lire ça a l’air simple mais je vous garantis que vous allez vous péter les neurones pour essayer de positionner au bon endroit les éléments nécessaires au scoring d’une carte finalement pas encore sortie… Aaah tu vois, déjà ça rigole moins là!
C’est une sorte de pari sur l’avenir ce jeu. On prépare son terrain, on fait en sorte de récupérer des bonus, on prie pour un coup de pouce du destin, on réfléchit à l’envers et on espère que tout se combine à la perfection !
Évidemment que NON : tout ne se passe pas bien !
T’as pas respecté l’ordre croissant qui t’offre une carte Sanctuaire, tu te fais chiper la carte que tu convoites, t’arrives pas à récupérer cet espèce d’ananas que c’est même pas un ananas dans la règle (c’est un chardon) ! Et puis zut ! Tu pensais avoir réussi cette mission qui te donnait plein de points si tu avais une couleur de chaque sauf qu’au moment où tu la révèles tu n’as finalement que 3 couleurs sur 4 de disponibles ! Aaaaahhh !!!
Un plaisir méso(américain) !
Voilà, Faraway c’est ça : un jeu pour ceux qui aiment se faire du mal ! Les parties sont courtes alors on les enchaîne et puis cette frustration est si délicieuse qu’on veut forcément tenter de faire mieux. C’est un régal, une sucrerie légèrement acidulée… Vous ne savez pas tout de suite dire si vous l’aimez ou non tellement elle est piquante. En tout cas pour moi c’est validé ! Du tout bon, je pourrais enchaîner les parties toute la soirée sans jamais m’en lasser !
Faraway
- Un jeu de Corentin Lebrat et Johannes Goupy
- Illustré par M.Morin
- Édité chez Catch Up Games
- De 2 à 6 joueurs
- Dès 10 ans