Sous ses apparences de jeux familial, Balloon Pop, distribué par Iello, propose un gameplay plus stratégique qu’il n’y paraît. Choisissez, combinez et faites comboter vos différents ballons afin de vous envoler vers la victoire ! Tentez une envolée au septième ciel, mais ne négligez pas les explosions, ou vous pourriez bien vous perdre dans l’immensité des nuages. Voici mon avis et ma critique sur Balloon Pop.
Le thème et le design : la qualité tout en couleur
Balloon Pop a un atout charme indéniable : son matériel.
Les éléments centraux du jeu sont de magnifiques petits cubes colorés translucides, que l’on placera dans un joli sac en tissu. Mais ses autres composants ne sont pas en reste : des plateaux à double couche pour minimiser les risques de renverser les cubes, aux petits pions de ballons et d’animaux pour compter les points. Tout est présent pour nous mettre des étoiles dans les yeux.
Côté illustrations, on est immédiatement plongé dans l’univers coloré du jeu et on n’a qu’une envie : lâcher tous nos ballons et illuminer le ciel de couleurs.
Petit aparté sur la forme cubique des ballons qui, bien que faisant écho au matériel du jeu, est assez surprenante et ne correspond pas vraiment à ce qu’on attend d’un ballon au premier coup d’œil. Mais cela reste un détail tant on prend de plaisir à manipuler ces petits cubes glacés. Iello, c’est décidé : je veux des ballons carrés dans ma vie !
Le gameplay, quant à lui, retranscrit plutôt bien la sérénité et la légèreté des ballons qui s’envolent, tout en exprimant ce petit peps en plus traduit par ces explosions de ballons à venir.
Je déplore tout de même l’absence d’un fil rouge introductif pour relier l’histoire au gameplay du jeu afin de rajouter encore plus d’immersion. Pourquoi faire voler et éclater ces ballons? Incarne-t-on un genre d’artificier du ballon, comme semblent l’illustrer les explosions de la couverture du jeu ?
Les tours de jeu : des choix explosifs
Balloon Pop est un jeu plutôt familial, mais une seconde lecture lui confère plus de stratégie et d’interaction. Son objectif principal est d’éclater un maximum de ballons en huit tours afin de gagner le plus de points de victoire.
À chaque tour :
- On dispose autant de lignes de quatre cubes colorés qu’il y a de joueurs, tirés au hasard du sac. Leur ordre ne pourra pas être modifié.
- Chaque joueur va ensuite choisir à tour de rôle une carte comportant une valeur. Ce choix peut aussi être fait simultanément en suivant la variante, pour plus de rythme et de rebondissements.
- Enfin, dans l’ordre décroissant de leur valeur de carte, chaque joueur va choisir et placer sur son plateau une des lignes de cubes encore disponibles.
Les cartes : un équilibre des forces
Chaque joueur a dix cartes en main allant de 1 à 10.
Chacune de ces cartes a un effet spécifique qui va conditionner la pose des lignes de cubes.
Les cartes de valeur plus élevée permettront de choisir une ligne de cubes avant les autres joueurs de par leur valeur, mais auront des restrictions de poses en ligne ou en colonne, là où celles de valeur moins élevée laisseront le choix de l’orientation de la ligne, voire même la possibilité d’éclater un ballon à un endroit spécifique pour les plus basses valeurs.
Elles ont donc toutes leurs avantages et leurs inconvénients. Mais attention : une fois jouées, elles ne seront plus disponibles de toute la partie. Les choix vont donc progressivement se réduire au cours des huit tours de jeu.
Mais comment on marque des points dans tout ça?
Une fois la ligne de cubes choisie, chaque joueur va la placer en bas de son plateau, selon une des positions autorisées par sa carte (en ligne ou en colonne).
Il pourra au préalable éclater un ballon si sa carte l’indique, mais l’ordre des ballons dans la ligne est définitif. Puis il pourra enfin lâcher ses ballons, en remontant chaque cube au plus haut du plateau.
Et c’est là que la magie opère :
- Si au moins quatre ballons de même couleur se touchent, ils éclatent et rapportent un nombre de points égal au nombre de ballons éclatés moins deux. Les ballons blancs étant de toutes les couleurs (merci mes cours de physique), ils sont considérés comme des jokers.
- Si au moins deux ballons avec le symbole “Pop” se touchent, ils éclatent et rapportent un nombre de points égal au nombre de ballons moins un.
- Si plusieurs cas se produisent, le joueur choisit l’ordre d’éclatement. Mais une fois éclatés, les trous créés sont immédiatement comblés par les ballons du dessous qui remontent (maudit hélium!). Cela peut ainsi entraîner des combos d’éclatement (ou l’inverse, si vous calculez mal. Oui, ça sent le vécu).
Une autre variante du jeu permet de gratifier les combos en leur octroyant un point supplémentaire, de quoi récompenser les plus stratèges.
À la fin des huit tours de jeu, aux points accumulés par chaque joueur pendant la partie, viennent s’ajouter un point par colonne vide du plateau personnel et trois points par ligne vide du plateau personnel parmi les trois plus hautes.
Favoriser les combos, c’est bien. Mais nettoyer avant la fin, c’est mieux.
Mon avis sur Balloon Pop
L’univers et les illustrations rendent le jeu très immersif. On ressent vraiment ce lâché de ballons qui s’envole irrémédiablement dans le ciel lorsque l’on remonte nos cubes. Le système de cartes à usage unique rajoute du piquant et de la stratégie au jeu.
À chaque tour, le tirage aléatoire des cubes oriente le choix de la carte selon les besoins de chacun, mais il faudra économiser au maximum ses meilleures cartes afin de ne pas se retrouver dans l’embarras pour les derniers tours.
Pour les plus stratèges, une vraie réflexion s’installe progressivement puisqu’on voit les plateaux des adversaires se remplir. Les choix deviennent donc de plus en plus prévisibles et les stratégies de blocage finissent par prendre le pas sur la stratégie personnelle, pour encore plus d’interaction.
Les cartes permettant d’éclater un ballon peuvent ainsi servir à se tirer d’affaire d’un tirage malheureux ou d’un adversaire offensif.
La mécanique de scoring, semblable au bon vieux Tetris, demande une certaine vision dans l’espace quand les ballons remontent, et surtout quand ils combotent. C’est pourquoi la variante qui récompense les combos donne, à mon sens, tout l’intérêt à ce jeu.
Planifier ses coups à l’avance pour faire une série importante de combos sera la clef de la victoire, car les parties se jouent généralement à quelques points près.
Mais comboter demande de l’espace et du temps, là où la fin de partie récompense les plateaux les plus vidés, d’où l’intérêt de ne pas être trop gourmand en combos et surtout de ne pas gaspiller toutes ses meilleures cartes trop rapidement.
Balloon Pop allie donc brillamment accessibilité et stratégie, pour des parties efficaces en famille ou entre amis. Les joueurs plus experts pourraient cependant rester sur leur faim car le gameplay reste tout de même assez simple.