Si vous traînez du côté des réseaux sociaux, vous avez forcément vu les vedettes du monde ludique faire la promotion de ce petit jeu de cartes qu’ils disaient être inexplicable et pourtant canon ! Tous ont été séduit par son look punchy et l’ambiance qui s’en dégageait. Je relève aujourd’hui le défi de vous présenter et vous donner envie de jouer à Stop me or let me go !
Toujours prête à dégainer !
Vous devez commencer à le savoir : j’adore les petits formats qui contiennent l’essentiel et peuvent être trimballés partout ! C’est le cas ici, on a une toute jolie minuscule boîte qui tient dans la poche et ça, c’est le pied quand on a l’habitude de toujours emmener un jeu à l’apéro, pour la pause, en vacances, dans les repas de famille où on s’fait iech…
Niveau matos, pas de chichi, juste ce qu’il faut :
- 6 decks de 6 couleurs
- 10 cartes Gangster
- Jetons Récompense de valeurs différentes (0 à 3)
Commence pas à t’exciter tout seul, j’vais t’dire à quoi ça va servir très vite mais déjà tu m’écoutes.
Chez Kyf, on est sensible aux belles choses. Pas question de vous servir un truc amusant pour pas cher si c’est pour qu’il ait une tronche de vomi ou semble résulter de l’union d’un poulpe flasque et d’un insecte avec beaucoup trop de pattes à mon goût !
Non ! Chez Kyf, on vous sert un truc amusant, pas cher et beau nom d’un chien à trois têtes !
En même temps, dans l’équipe, faut dire qu’il y a Pierô qui veille ! Et Pierô mon gosse, mon frangin, mon poteau c’est pas un rigolo : c’est un p*#% d’illustrateur qu’on dirait Wolverine avec des fusains à la place des lames !
Tiens, d’ailleurs, sur certains des titres que la maison édite ; il y en a sur lesquels il a bossé lui-même, notamment les deux excellents jeux d’association d’idées Whaaat ? Et l’indétronable Lipogram. Ou encore les enquêtes sonores sous le nom de Tracks que je vous recommande vivement !
Tout ça pour dire qu’il n’est évidemment pas question qu’un robot de mes deux ovaires vienne foutre ses fils électriques là-dedans. Tu peux couper l’jus R2D2, c’est pas chez eux que t’auras du boulot !
Même que pour Stop me or let me go, l’équipe a fait appel à la talentueuse Maud Chalmel qui a donné un cachet incroyable à ce jeu et honnêtement, toutes les photos que j’ai vu ne lui rendent pas hommage ! En vrai ça tabasse sa maman !
Et Maud Chalmel, comme Pierô, et le reste du groupe j’imagine, luttent fort contre le sabotage proposé par les IA dans le milieu… La cause qu’ils défendent est largement entendable et d’ailleurs, même si t’as pas envie de l’entendre, eh ben tu le sauras quand même parce que la boîte est estampillée « Illustré à la main », eh pan dans tes naseaux !
Voilà, ça c’est dit, on passe à la suite parce qu’à ce rythme là, on va s’tirer une balle !
Comment on joue à Stop me or let me go ?
Allez go ! J’me lance dans les règles qui, soit dit en passant, tiennent sur quelques lignes bien organisées et tout à fait claires. Une petite aide de jeu n’aurait pas été de trop… Mais nan j’déconne ! J’ai dit qu’il y avait trois lignes, tu vas p’tèt’ t’en sortir non ?!
Eh bien pas si simple ! C’est ce que répétaient les joueurs après chaque partie dans les salons : Girl dot Game, Penelope Gaming, Hunivers Boardgame et plein d’autres ne cessaient de le dire : « il faut y jouer pour comprendre ! ». Alors, voyons voir si j’arrive à faire mieux :
Tu tires ou tu pointes ?
Chacun s’empare d’ un deck d’une couleur composé à l’identique : 4 cartes GO et 1 carte STOP. Ce sont les seuls éléments que vous aurez à manipuler durant la partie !
Au centre de la table, trône fièrement la pile des Gangsters face cachée. Leurs valeurs (de 1 à 10) ont une importance puisque le but du jeu consiste à arrêter les plus recherchés d’entre eux (valeur la plus haute) pour espérer marquer des points.
A chaque tour, on en révèle un et tout le monde mise dessus. C’est pas compliqué tu poses secrètement soit un Go, soit un Stop. T’as pas d’autres choix j’te signale…
On révèle un nouveau Gangster, eh bim ! La même… En tout, on fait ça quatre fois (donc sur quatre Gangsters ! C’est bien, tu suis !). Il te reste donc une seule carte en main chouchou.
Commence alors la phase d’intervention :
On revient au premier Gangster poursuivi. Les cartes des joueurs sont révélées et là, on a trois cas de figure :
- Il n’y a que des Go : le malfrat s’échappe et chacun récupère sa carte
de merde - Il y a plusieurs Stop : c’est la cohue, il s’échappe encore… Chacun récupère sa f$*= » carte !
Dans ces deux situations, après avoir nettoyé la zone (merci Léon), un autre Gangster apparaît et on mise à nouveau dessus face cachée avec le peu de cartes qu’on a en main (puisque les autres sont toujours en attente d’être révélées).
- Il y a un seul Stop ! Hourra ! Le joueur concerné pose le Gangster devant lui et la manche prend fin.
On révèle alors toutes les cartes précédemment misées et si d’autres Gangsters sont attrapés (avec un seul Stop sur eux, je le rappelle), ils rejoignent les joueurs qui les ont capturé. Celui qui a chopé la plus forte valeur gagne un jeton Récompense sans le regarder !
On remet ça ?
Tout le monde récupère son deck, on mélange les Gangsters et c’est reparti pour un tour, enfin quatre… enfin une manche quoi !
Si un joueur obtient 3 jetons Récompenses, peu importe leurs valeurs : il gagne immédiatement ! Sinon, on joue jusqu’à ce que mort s’en suive (la réserve de jetons est épuisée) : on les retourne et c’est celui qui a le total le plus élevé qui l’emporte ! Allergique au hasard : sauve-toi loin et ne te retourne pas !
De la chance … Pas seulement !
Dans Stop me or let me go, ce qui est difficile à faire passer sur papier, c’est l’ambiance qui s’en dégage. On est là à se regarder en chien de faïence, à tenter de deviner ce que va joueur l’Autre (guessing), à espérer qu’il ait déjà posé son Stop sur cette carte toute naze… Les noms d’oiseaux volent, on rigole nerveusement mais putain qu’on voudrait bien pouvoir lorgner là-d’ssous qui a mis quoi ?!!!
C’est sûr que ceux qui veulent tout maîtriser tout le temps auront du mal à l’apprécier… Il faut le prendre pour ce qu’il est : un pur jeu de comptoir ! Tu poses ça là vite fait, t’as quelques minutes devant toi, tu veux réfléchir un peu mais pas trop et surtout rire, et gueuler ! Mais rire vraiment… (et gueuler franchement ! Mouarf arf arf => rire un peu pas trop franc !).
Précisons tout de même deux ou trois trucs parce que sous ses airs faussement couillon, il en a un peu dans la caboche ! Si tu joues totalement au pif, pour sûr, tu vas passer à côté… Mais si tu veux passer un bon moment (et surtout gagner), tu vas vite t’apercevoir que l’observation est primordiale :
« Lui il a vite choisi sa carte, à mon avis, il veut me faire croire que c’est un Stop », « elle par contre, elle a pris la sienne au milieu de sa main donc pas n’importe laquelle »… « Est-ce que je ne me chopperais pas un petit numéro et je les laisse se battre sur ce 9 », « Le 10 est déjà sorti, à tous les coups l’un d’eux l’aura, si je chope le 1, je renverse la balance ! »
Quoi ??! Qu’est-ce qu’elle a dit la dame ? Oui bonhomme ! T’as bien entendu : Le 1 peut tout changer, parfaitement. En théorie, c’est la plus petite valeur : le truc de merde qui rapporte rien et que personne ne veut! Oui mais ! Si un autre joueur a le 10 devant lui au moment où tu récupères le 1, alors elle devient la carte la plus forte du game et tu lui passes devant à cet enc ce collègue adoré !
Avec ça t’as tout compris !
Normalement, arrivé là, tu devrais avoir saisis les infos importantes et être prêt à jouer. Non ? Bon bah j’ai pas fait mieux que les autres alors mais c’est normal ! Ils ont raison :
Stop me or let me go n’est pas un jeu qui s’explique : il se teste !
Moi-même, à la lecture des règles, me suis dis « bon ok… on verra mais je ne vois pas trop l’aspect malin du truc ». Et pourtant il l’est ! C’est un jeu de chance, on ne va pas se mentir. Mais pas que ! On va se jauger, bluffer, faire notre plus belle poker face et rire de façon diabolique quand notre pari se révèlera gagnant ! Niarf niarf niarf (rire diabolique)
Je l’ai fait jouer en pause au boulot donc pas forcément à des adeptes, il y avait des curieux, des amateurs et des « vas-y on verra bien ». Les premiers tours étaient timides, sans saveur, hésitants, on ne savait pas trop et puis certains ont commencé à grincer des dents, se vanner, s’étudier, s’insulter… bref, bonne ambiance quoi !
Je pense que ce jeu est parfait pour ce type de configuration et j’ai hâte de le faire découvrir en animation : les familles et les bandes de potes vont adorer se mettre sur la gueule en toute simplicité !