Le duo d’auteurs Christine Alcouffe et Ludovic Maublanc avaient déjà oeuvré ensemble en 2021 chez Grrre Games avec le titre Les Contes Emerveillés qui proposait aux parents et jeunes enfants de partager un moment magique autour de l’imagination et de la mémoire. Ils reviennent en force chez Kyf édition avec une proposition toujours familiale mais beaucoup moins tendre : Les Toits de Paris.
Caquetons un peu
Vous incarnez le gang des pies voleuses qui, à la nuit tombée, se ballade de toit en toit dans les rues de la Capitale pour entrer chez les gens et dérober leurs richesses.
Le but ? Collectionner les différents types de butins pour crâner comme un paon dans la basse-cour et surtout gagner de précieux points.
Mais attention ! L’inspecteur Rossignol est à vos trousses et entre petits malfrats, vous ne vous ferez pas de cadeau.
Voyons un peu le matériel. On l’a dit, le jeu est à destination des familles, aussi, il est important de ne pas trop se disperser. Pour avoir fait pas mal d’animation, je sais que la quantité effraie systématiquement. Ici, on a l’essentiel :
- Un simple plateau à mettre au centre de la table
- Des cartes Butin de 5 couleurs différentes
- Les jetons Récompenses aux couleurs des cartes
- 1 jeton Inspecteur
Vas-y mollo avec mon oeuf de Fabergé
Les Toits de Paris est présenté dans un bel écrin que l’on ouvre avec délicatesse pour se délecter des trésors qu’il contient.
Les détails dorés que l’on retrouve ça et là apportent une touche d’élégance et de cohérence avec le sujet non-négligeable. Je suis très sensible au visuel dans un jeu et, même si la beauté est subjective, je crois pouvoir dire que personne n’est resté insensible devant ces sublimes dorures.
Le petit plateau est ultra ergonomique ! Il prend peu de place et indique clairement, et sans surplus, les informations à connaître :
- Combien de cartes peuvent être jouées sur un tour : les emplacements sont pré-dessinés
- D’où part l’Inspecteur : une encoche permet de le deviner
- Combien de richesses on empoche quand on décide de stopper son tour
Ecoute-moi bien mon coco
Dans Les Toits de Paris, les tours de jeu sont aussi simples que le matériel le laisse deviner : Piocher et poser une carte sur le plateau puis décider de s’arrêter ou continuer.
La couleur de la carte est importante puisqu’elle rejoindra potentiellement votre collection.
Mais il y a également deux autres informations essentielles : tout d’abord le symbole de l’Inspecteur qui apparaît parfois au bas de la carte avec 1, 2 ou 3 flèches. Si c’est le cas, le jeton Inspecteur en question, situé pour le moment sur le bord opposé du plateau, va avancer d’1, 2 ou 3 cases.
Dans le coin supérieur gauche, peuvent apparaître des symboles Cloches… Et ça… ça pue ! Personne n’aime les Cloches… Les Cloches c’est con ! C’est nul ! C’est chiant ! Parce que suffit qu’une de tes collections en contiennent trois et paf ! Elle saute ma poule ! Tu l’as dans l’oeuf ! Bref tu l’as plus, tu la perds quoi… Et comme il faut être majoritaire à la fin pour gagner des points, bah tu peux t’assoir dessus et couver !
Tu l’as pas volé !
On reprend : Piocher, poser une carte. Si l’Inspecteur apparaît il avance. Puis on décide de piocher à nouveau ou pas.
Si la police atteint une carte révélée, le joueur actif se retrouve le bec dans l’eau : il ne gagne rien ! Les autres récupère obligatoirement 1 carte du plateau dans l’ordre du tour (il n’y en aura peut-être pas pour tous !).
Si la dernière carte retournée s’arrête au nez de l’Inspecteur, c’est un coup d’éclat ! Et le joueur actif repart avec autant de cartes qu’il le souhaite. Puis, dans l’ordre du tour, chacun en récupère obligatoirement une.
Dernier cas possible : le joueur actif décide de ne pas révéler de nouvelle carte parce que c’est une poule mouillée. Il récupère alors 1, 2 ou 4 cartes selon le niveau atteint (tout est indiqué en doré brillant hyper méga cool sur le plateau souviens-toi !). Les autres récupèrent obligatoirement une carte parmi celles qui restent.
Défendez-vous bec et ongles
Ca l’air gentil cette histoire de récupérer des cartes même quand c’est pas son tour hein ? Ouais ouais mais j’ai bien précisé « obligatoirement » ce qui veut dire même quand ça t’arrange pas, même quand il y a une Cloche et que si tu la chopes ça t’en fera trois dans ta collec’ verte et que tu l’auras dans le croupion !
Aaaah mais alors c’est pas un jeu gentil ?? Non non, pas du tout. C’est tranquille, posé, accessible à tous et charmant à l’oeil mais c’est pas pour autant que ça va pas piaffer à table !
Voyez par vous-même la présentation en vidéo de Girl dot Game (Oui je sais là c’est Terraforming Mars mais vers 10min40 très précisément on cause du même sujet) :
Un jeu brillant
Quand je joue aux Toits de Paris, j’ai toujours une pensée pour les petits orphelins d’Oliver Twist qui commettaient ce genre de larcins et ne finissaient au final pas plus riches ! Oui je sais c’est triste, mais je repense surtout au dessin-animé qui, au-delà du caractère dramatique de la chose, mettait en lumière la malice des petits voleurs !
Je trouve que le jeu donne cette sensation : d’être une petite frappe qui se la joue Robin des bois (je vole aux riches pour satisfaire mon ego c’est bien ça ?). L’aspect prise de risque est vraiment bien rendu, on est toujours tenté d’en piocher une petite dernière mais ultra frustré quand l’Inspecteur Rossignol vient nous voler dans les plumes !
Je le disais plus haut, il n’y a ici pas de fioriture avec des capacités particulières et des exceptions qui alourdissent la règle, non, non. Ce qu’on récupère se range par couleur et terminé ! Au mieux j’ai un symbole Carte et j’en pioche une nouvelle, au pire j’ai une Cloche et je veille à ce que ça ne se reproduise pas (Inch Allah !)!
Pour les points c’est pareil, pas de prise de tête : celui qui a le plus de cartes violettes gagne le jeton violet avec les plus gros points et le deuxième l’autre. Idem pour chaque couleur et pour le joueur qui a une majorité de plumes dans toute sa collection.
Pour l’avoir fait jouer à différents publics, je peux affirmer que ce jeu passe bien à tout âge. On peut jouer avec les plus jeunes sans s’ennuyer ou se taquiner entre adultes sans problème ! Parfaitement adapté aux pauses ludiques dans la journée : compréhension immédiate et amusement garantit ! C’est beau, limpide ; on peut enchaîner les parties avec plaisir !
Autre intérêt, et pas des moindres : Les Toits de Paris se veut accessible à tous. C’est pourquoi les couleurs sont aussi représentées discrètement par un picto. Il est également universel : pas de texte sur les cartes, la barrière de la langue n’est donc plus un frein pour participer : en deux ou trois tours de tables, c’est compris !