Je vous présente ici le p’tit dernier de chez Kyf édition, j’ai nommé : Diferencio ! Qui n’a jamais passé son temps à explorer les illustrations durant une partie ? Perso, j’adore ça ! Moi qui suis nulle en dessin, j’ai une admiration totale pour ces artistes capables de donner de la vie dans tous les détails qui composent une image ! C’est un jeu dans un jeu. Allez, je me livre : dans Kingdomino par exemple, j’attends (que dis-je, je trépigne d’impatience) jusqu’à ce que sorte le domino où apparaît Frodon brandissant la lumière d’Eärendil face à Arachne ! Alors là ça pétille j’vous dis pas !
Diferencio : mémoire et observation
Bon revenons à notre sujet : les illustrations, les détails, les différences tout ça tout ça !
Parce que oui ! C’est bien le coeur de la mécanique de Diferencio ici :
- l’observation
- la mémoire
- la rapidité
Dans Diferencio on a 2 faces de plateau et 1 jeu de cartes pour chacune d’elles. On commence déjà par choisir avec quel côté on joue. Sur ce plateau, des emplacements numérotés où l’on vient déposer une carte (même numéro) pour la mise en place. Toutes les autres sont mélangées et on en distribue 3 à chaque joueur. Tous ferment les yeux sauf 1 (oui comme Les Loups Garous de Thiercelieux mais ne fuis pas j’ai pas fini ! ). Ce joueur échange une carte du plateau avec une des siennes (même numéro si t’as suivi ! ). Tout le monde ouvre les yeux et il faut être le plus rapide à retrouver la carte échangée !
Facile ? Essayez un peu pour voir !
Matez moi cette mignonitude des personnages ! Et surtout le nombre d’exemplaires par numéro qui existe ! On est déchiré entre l’envie de tout regarder/retenir et l’empressement de marquer des points ! Eh bien, c’est pas si simple ! D’autant que quand 1 joueur atteint 3 points (ça veut dire qu’il a réussi 3 fois, logique non ? ), on peut désormais modifier de 1 à 3 cartes par tour (petite touche de BLUFF) et là on se met à loucher sévère ! Pire, les fouineurs prennent le risque de perdre des points en donnant de mauvaises réponses (aaah ça fait moins le malin là ! )
Je vous laisse constater par vous-même (photo) combien certaines cartes sont similaires et paraissent difficiles à capter direct ! Ca va couiner autour de la table (à ce propos, je conseille de prévoir une bonne lumière et peu de distance entre les joueurs et le plateau central. Ah oui et dites à mémé de bien mettre ses lunettes aussi ! ).
Le souci du détail : tout a été très bien pensé notamment au niveau des emplacements des plateaux et contours des cartes qui ne permettent pas de distinguer les changements effectués par les joueurs et joueuses.
Mon avis sur Diferencio :
Une pépite! Tout simplement… Je n’aime pas les jeux de mémoire en général, je suis naze et ça m’ennuie mais là c’est l’observation qui prime ! Et le boulot des 2 illustrateurs est tellement splendide que c’est un régal de passer du temps à regarder, re-regarder, re-re-re… (bref t’as saisi !). Je ne m’attendais pas à être autant emballée, je le fais jouer à tout le monde : collègues, amis, famille, enfants, gros joueurs. Tous sont unanimes : c’est malin ! C’est fun ! On a envie d’y revenir ! L’ambiance qui se dégage du jeu est canon : chacun trouvera sa technique pour retenir et décrypter les différences (mais chuuuut, je ne dis rien, ce sera à vous de trouver la vôtre !). Un plaisir à partager absolument en famille, en animation, en groupe, à école etc…
Et selon Nenette ?*
C’est trop beau ! Un p’tit peu dur aussi parce qu’il faut aller vite et moi, j’aime bien prendre le temps de regarder les images. Alors finalement, l’idée, pour en profiter un max : c’est de s’adapter ! On peut très bien se dire qu’on cherche ce qui a changé sans être le plus rapide. Et ça, ça plaira aux professionnels de l’éducation spécialisée, aux psychomotriciens, aux enseignants. Car on travaille la motricité fine (en échangeant les cartes délicatement) et les notions de repères spatio-temporaux en s’amusant: dessus/dessous, avant/après, devant/derrière…
*Nenette c’est ma soeur, Ombeline, avec qui on a décidé de partager nos passions : elle, elle m’apprend à poser comme une star devant l’objectif et moi je lui fais découvrir des jeux ! Elle a un p’tit machin en plus sur la 21ème paire chromosomique dans son p’tit corps, des fois c’est cool parce que ça lui donne des qualités que les autres n’ont pas mais des fois c’est chiant parce que ça ralentit sa compréhension et la limite dans ses actions, désirs, réflexions. Toutefois, on trouve ça important de rappeler qu’il est possible de faire pleins de choses comme n’importe quel autre adulte. Il faut juste un soupçon de patience, une note d’adaptabilité et surtout beaucoup d’amour !
Kyf Edition
Un éditeur dont je risque de vous reparler prochainement pour la qualité de ses jeux, l’originalité associée à la touche minimaliste mais aussi pour leur côté humain : les échanges en festoch’ ou par message sur un ton d’égal à égal dans ce monde de brutes, ça fait du bien !
Diferencio
- Une création de Victor Saumont et Aymeric Duperray
- Illustrée par Pauline Detraz et Naïade
- 2 à 6 joueurs, dès 7 ans
- Environ 15 minutes
Mes autres avis :
2 jeux de société narratifs simples pour raconter des histoires
Trop bien ton article, ça donne grave envie de tester ce p’tit jeux ! Pourtant il ne me donnait pas du tout envie, il part de loin ! x)
J’adore Kyf édition, surtout pour les personnes derrière, et le seul jeu auquel je n’ai pas accroché chez eux c’est Tracks.
Hâte que tu nous parles des Toits de Paris x)
La dernière partie avec ta sœur, est super touchante, et c’est super important de le rappeler, YOU ROCK GIRLS <3