Une murder party où même l’organisateur participe sans connaître le dénouement de l’histoire c’est tentant non ? Et c’est exactement ce que propose Culinario Mortale !
La gamme
Cela fait maintenant quelques années que d’étranges boîtes ont fait leur apparition dans les rayons des boutiques de jeux. Pas vraiment du jeu de rôle, pas non plus du jeu narratif ou du théâtre d’impro mais de véritables murder party à faire à domicile.
Chaque coffret se compose de la même façon : les règles du jeu, le contexte de l’histoire, des marque-places et des fichiers personnages à distribuer aux participants avant le jour J pour incarner au mieux son rôle et, si possible, se vêtir en fonction. Les infos sont courtes et nous mettent tout de suite dans l’ambiance : un crime sordide, des suspects, plein de questions en suspens. Et pour vous aider à vous imprégner de l’histoire et lancer la soirée : des idées de menu, une playlist adaptée, des conseils pour des costumes, accessoires, sujets à aborder etc.
Douce nuit
Dernier né parmi tous les scénarios de Culinario Mortale qui existent ! J’en possède moi-même une autre boîte achetée juste avant la période d’isolement liée au covid que je n’ai jamais osé proposer ensuite. Et puis celle-ci est arrivée avec son thème de Noël qui facilite la décoration et son nombre de joueurs un peu plus restreint donc plus aisé à regrouper (4 à 6 personnes).
Dolorès Courdeau, vieille peau à la tête d’une grande entreprise invite ses proches à célébrer les fêtes de fin d’année. Comme toujours dans ce type de réunion malaisante, personne ne peut se voir et les secrets brûlent les lèvres. Quand le corps de Dolorès est retrouvé sans vie, les différents protagonistes ont alors une bonne raison de laisser exploser leur rancoeur pour tenter de dénouer le vrai du faux (ou au contraire brouiller les pistes).
Le défi était lancé et mes amis ont répondu à l’appel, tous vierges de ce type d’expérience et curieux d’en faire la découverte. En tant qu’organisatrice j’ai donc prévu un repas un peu amélioré pour coller à l’ambiance de Noël ainsi qu’une décoration adaptée également à la période. Chacun a joué le jeu de lire les quelques lignes qui le concernaient avant la date ultime et, a ainsi pu prévoir sa tenue en conséquence.
La scène que nous jouons se déroule après les faits (le corps de la victime est déjà passé au bleu). Nous étions à la base censés faire le Réveillon de Noël tous ensemble or, après cette macabre découverte, nous voilà réunis dans un tout autre but : retracer les évènements de la journée et découvrir lequel d’entre-nous a buté la vieille commis ce meurtre ?
Parlons peu, parlons bien
Le déroulement du jeu est découpé en chapitres (ou manches). C’est extrêmement bien pensé pour nous guider et nous laisser libres de déterminer quand passer à l’étape suivante. Après que chacun ait relu sa partie dans son coin, l’un des participants est invité à lire le prologue à voix haute pour renforcer le climat et lancer la soirée. Puis chacun doit desceller la première partie pour découvrir ce qu’il a vu, fait, dit ou entendu durant les premières heures de cet étrange Réveillon.
Par la suite, chacun est libre d’interpeller qui il veut sur le sujet qu’il souhaite. Il n’y a pas de tour du jeu. Nous avons fait le choix de démarrer à l’apéro comme si on discutait d’un sujet lambda au cours d’un dîner ordinaire. Il faut dire que manger donne un peu de contenance et boire, désinhibe un poil ! En dehors du coupable, il est absolument interdit de mentir : toute réponse fournie doit être honnête même si elle semble nous inculper sur le coup. Libre à nous de tenter de nous justifier ou de ne pas trop en dire pour laisser planer le doute.
Si les échanges sont un peu timides au départ quand on n’a peu l’habitude, la conversation prend vite une autre tournure au fil du temps quand on recroise les infos et que l’on commence à dresser des hypothèses (parfois justifiées, souvent infondées !). On s’aperçoit qu’on se prend alors vite au jeu et que c’est plaisant d’avoir de l’assurance et s’affirmer quand on est habituellement discret ou, au contraire, d’apprendre à se faire tout petit et tourner sa langue dans sa bouche quand, habituellement, ça sort brut de décoffrage !
A vos votes !
Si vous craignez (comme nous à la base) de vite tourner en rond et de ne plus savoir quoi dire au bout d’un moment, soyez rassurés ! Ils ont tout prévu. Au bout d’une demi-heure, trois quart d’heure (vous verrez ça passe vite quand on est occupé), une deuxième partie sera à desceller et rebelote un peu plus tard. Quand la conversation commence à s’essouffler ou que vous sentez que vos engueulades n’ont plus trop de sens (ou dévient sur des problèmes personnels qui n’ont rien à foutre au milieu de la table à ce moment-là !), vous pouvez décider de passer au vote.
Libre à vous de compter jusqu’à trois et désigner le présumé coupable ou alors de l’écrire sur un petit papier ou que sais-jeu ! Mais en tout cas, il faut en passer par là avant de lire la résolution de l’histoire et découvrir si, oui ou non, vous avez démasqué l’individu concerné !
Je vais vous dire franchement, je suis absolument nulle dans ce genre de situation : je finis toujours par rire nerveusement et soupçonner tout le monde donc, inutile de préciser que je me suis plantée en beauté. Mais l’essentiel n’étant pas là, je ne regrette absolument pas et j’ai même hâte de remettre ça ! J’étais si inquiète à l’idée de mal faire, oublier un truc, foutre en l ‘air l’expérience (et cramer le repas) … Je suis à présent soulagée de constater que tout est bien ficelé pour vous intriguer sans trop vous en dire et vous guider sans vous contrôler. C’était vraiment un super moment ou on lâche un peu prise, on s’autorise à être différent puisque pas nous-même et on se laisse bercer par l’histoire, les détails, les évènements qui surgissent au fur et à mesure. A défaut d’avoir vécu le crime parfait, on a vécu une soirée d’enquête immersive absolument géniale !
