Planta Nubo, qui a concouru au diamant d’or 2024, est le fruit du processus créatif de 3 auteurs dont un monstre du jeu de société : Michael Keller (La Granja), Andreas « ode. » Odendahl (Cooper Island), et monsieur Uwe Rosenberg (Agricola, Hallertau, Patchwork…). Je parle de processus car le jeu est venu d’une idée : faire une version jeu de dé du hit de 2009 Aux portes de Loyang… et pourtant il ne reste à ce Planta Nubo qu’un dé par joueur, qui ne sera jamais lancé.
L’humanité a fait encore n’importe quoi

La course aux points d’oxygène
Planta Nubo nous place dans un futur où l’humanité se reconstruit dans la cime d’arbres géants après avoir détruit la surface… Dans cette version de nous où l’on apprend de nos erreurs nous rebâtissons donc le monde à l’aide de technologies vertes et de notre fidèle Jardi-Bot dans le but de produire des points d’oxygène qui seront les points de victoire du jeu.
Des fleurs contre de l’oxygène
On va donc créer des fleurs que nous livrerons à bord de dirigeables en forme d’abeilles afin d’exploiter cette biomasse. Et pour un jeu expert, j’ai bien été immergé dans le thème… peut-être à cause du temps passé à regarder les détails des illustrations pendant le tour de mon adversaire.
2 plateaux individuels à gérer
Le Jardi-bot
Chaque joueur possède 2 plateaux individuels nous mettant bien dans le thème. Nous avons déjà le Jardi-bot qui nous permettra de suivre une piste de points de Bot à dépenser pour des bonus et nos objectifs de partie. On y trouvera également nos conteneurs personnels à livrer pour gagner de l’énergie une fois par tour (très utile).
Notre ville dans les arbres
L’autre plateau personnel est un double couche très sympa. Celui-ci représente notre ville dans les arbres autour duquel on va placer nos technologies et sur lequel on va cultiver nos plantes en plaçant des polyominos chers à Uwe Rosenberg. Nous allons y retrouver également la très importante piste d’énergie sur laquelle nous allons déplacer le dé.
La gestion de l’énergie
Ma mécanique préférée du jeu
Cette piste d’énergie est ce que j’ai préféré dans ce jeu (et pourtant ce que plein de joueurs ont détesté). On va pouvoir récolter de l’énergie de plein de façon différentes et chaque point collecté fera de suite avancer le dé ce qui nous donnera des jetons à placer sur les cartes et des points de victoire. Bien optimiser cette avancée du dé est capital vers la victoire.
De la micro gestion d’actions
Alors oui pour certains cette micro gestion d’action peut être pénible mais j’ai au contraire aimé moi le fait de chercher ces points d’énergie afin de faire tourner le dé le plus vite possible et charger mes actions bonus. Même si attention votre tour ressemblera à : « j’ai fait cette action qui me donne points d’énergie…ok j’avance de 4 donc…. 1, 2, je pose un jeton je prends 1 PV, 3 , 4, je pose un jeton »… et ne comptez pas sur le dé pour vous aider dans cette micro gestion sa valeur ne sert qu’à indiquer votre revenu de PVs. Cette micro gestion a aussi le mérite de guérir vos joueurs qui aiment faire des rollbacks (là c’est juste impossible du coup).
Pose ton outil
4 manches à optimiser
Mais la mécanique principale du jeu n’est pas celle là : nous disposons de 4 outils de couleurs différentes dans le jeu. À notre tour on placera 1 outil entre 2 actions et nous ferons 1 action (avec la possibilité 1 seule fois par manche de faire les 2). Les adversaires ne pourront pas placer la même couleur d’outil autour de cette action. Une mécanique qui marche mais assez anecdotique pour le coup.
Et le 4e ?
Le vrai intérêt de cela est que le 4e outil qu’il nous restera (et souvent ce ne sera pas forcément celui que l’on avait décidé au départ) sera placé sur le spécialiste du plateau commun représentant le même outil et nous offrant un joli petit bonus (et en fin de partie un bonus de points de victoire). Viendra ensuite une phase de forêt récompensant les joueurs ayant bien optimisé le placement des polyominos et une phase de revenu.
Une séquence de tour très sympa
De l’énergie encore
Même si ce n’est pas l’amour fou avec la pose d’outils j’ai trouvé la séquence du tour de jeu très satisfaisante. On pose d’abord donc un outil : on fait une action (où on l’on va souvent gagner de l’énergie) ou on pose un polyomino. Ensuite on va livrer des fleurs à nos conteneurs personnels pour gagner encore de l’énergie… Et enfin on active l’une de nos technologies (parce qu’elle aura eu des jetons d’action grâce à notre rotation du dé énergie).
De l’optimisation comme j’aime
À noter que certaines cartes vous donneront des bonus plus elles seront chargés en jeton, que les jetons non utilisés seront de précieux points en fin de partie et que vous aurez aussi à récupérer les traditionnelles cartes qui font scorer différents éléments en fin de partie… Ce Planta Nubo comblera donc les fans comme moi d’optimisation… mais attention les fans qui le joueront à 2 seulement.
Un jeu à 2
Car au final il y a tellement à optimiser à votre tour et à gérer que vous ne devriez pas prendre le risque de le jouer à plus de 2 (ce qui limite donc ça rejouabilité pour certains joueurs)… parce qu’attendre un adversaire faire sa gestion de toutes ses petites actions c’est chouette mais à plus vous allez tellement attendre que cela va nuire à votre expérience de jeu (et encore plus avec un joueur qui est soumis à de l’Analysis Paralysis). J’ai vraiment beaucoup aimé ce Planta Nubo mais je comprends les joueurs qui n’ont pas su trouver en lui un jeu plaisant…. Je vous le recommande chaudement à 2 (et pas à plus).