Nous sommes en 2008, l’auteur Donald X. Vaccarino s’apprête à poser les bases d’une des mécaniques de jeu les plus addictives : le deckbuilding et va retourner le monde du jeu de société avec son nouveau jeu, Dominion, qui sera nommé à l’As d’Or et vainqueur du Spiel des Jahres 2009 !
Qu’est-ce que c’est Dominion ?
Je vous dirais bien que c’est un nom donné aux États indépendants membres du Commonwealth mais je sens que ce n’est pas là-dessus que vous m’attendez…Comme je vous le disais plus haut, c’est un deckbuilding. Le terme ne fait pas rêver, je vous l’accorde et pour ceux qui n’ont pas les pieds dans le jeu de société moderne depuis très longtemps, ça doit vous rebuter.
Le deckbuilding ou construction de paquet de cartes en français, est une mécanique bien ancrée dans nos jeux de société modernes depuis quelques années. Généralement, vous démarrez avec un paquet de cartes identique aux autres joueurs et vous cherche à jouer du mieux possible pour acheter de nouvelles cartes dans un marché, qui viendront enrichir votre deck et vous mener à la victoire finale (la défaite n’est pas une option).
Le contexte de Dominion
Dans Dominion, vous êtes le souverain d’un paisible royaume où affluent rivières et arbres verdoyants. Vous avez des rêves grandioses et vous désirez étendre votre royaume ! Vous allez construire votre deck qui représente votre Dominion. Il est constitué de vos ressources, de vos points de victoire et des nombreuses actions que vous pouvez effectuer.
Au départ, ce n’est qu’un piètre ramassis de propriétés et de pièces de cuivre, mais vos ambitions feront en sorte qu’à la fin de la partie, votre deck fourmillera de pièces d’or, de provinces et des nombreux citoyens et constructions qui constituent votre château et votre royaume.
Comment on joue à Dominion ?
La typographie d’une carte est très lisible. Vous avez en haut son nom, au centre sa valeur (pour les cartes Trésors, Victoire et Malédiction) ou sa fonction (pour les cartes Royaume), en bas à gauche son coût et en bas son type (Trésor, Victoire, Action etc.)
La mise en place est simple, il faut constituer la réserve. Au centre de la table :
- 3 piles de cartes Trésor (Cuivre [1], Argent [2] et Or [3])
- 3 piles de cartes Victoire (Domaine [1pt], Duché [3pts] et Province [6pts])
- La pile de cartes Malédiction
- Un espace pour les rebuts
- 10 piles de cartes Royaume (il y en a 25 dans le jeu et le livret vous propose plusieurs recommandations)
Le + : Cette édition 2013 est très bien pensée et facilitera votre mise en place. En effet, vous trouverez un thermoformage + un séparateur, conçu pour ranger tous les types de cartes séparément. Vous n’aurez qu’à sortir les paquets avec lesquels vous souhaitez jouer, distribuer les cartes et c’est parti !
Au départ, un deck de 10 cartes pour tous les joueurs composé de 7 cartes cuivres et 3 cartes domaine. A votre tour, vous effectuez 3 phases de jeu dans l’ordre :
- Action : Vous pouvez jouer une carte Action
- Achat : Vous pouvez acheter une carte.
- Ajustement : Vous devez défausser les cartes jouées et non jouées puis piocher 5 nouvelles cartes.
Ensuite une liberté de choix et de combos s’offrent à vous !
Lors de la phase Action, vous pouvez jouer une carte Action et parfois les enchaîner si ces cartes indiquent +1 Action. Durant les deux premiers tours, cette phase est ignorée car votre deck de base ne contient pas de carte Action.
Après plusieurs tours, votre deck contiendra plus de cartes et vous ferez comboter vos cartes Actions comme un chef. Grand sentiment de satisfaction et de montée en puissance tout au long de la partie.
Vos cartes auront divers effets : piocher des cartes, faire des actions supplémentaires, des achats ou des pièces supplémentaires pour la phase Achat, des défausses de cartes…
Lors de la phase Achats, vous ne pouvez acheter qu’une seule carte SAUF si vous avez débloqué des achats supplémentaires lors de la phase précédente. La ou les cartes acquises vont dans votre défausse.
IMPORTANT : C’est également lors de cette phase que vous allez acheter les cartes Domaine, Duché et Province qui seront vos points de victoire en fin de partie ! N’oubliez pas d’en acheter mais à juste dose pour ne pas surcharger/polluer votre deck.
Enfin, lors de la phase Ajustement, toutes les cartes jouées devant vous et restantes dans votre main, vont rejoindre vos cartes achetées, directement dans votre défausse. Piochez ensuite 5 cartes de votre deck qui forment votre nouvelle main pour le prochain tour.
Comment on gagne à Dominion ?
La fin de partie intervient de 2 façons :
- la réserve de cartes Province est vidée OU
- 3 piles de la Réserve sont vides.
Chaque joueur compte alors les points de victoire qu’il a, autrement dit : les points de ses cartes Domaine, Duché et Province acquises.
Mon avis sur Dominion
Dominion est une formidable porte d’entrée dans le deckbuilding. Il est accessible, les règles s’expliquent rapidement et le jeu est dynamique. Les tours s’enchaînent vite et une partie tourne autour d’une trentaine de minutes.
Il se joue parfaitement à deux et n’oublie pas d’être stratégique :
- Qu’est-ce que j’achète pour garder un deck équilibré ?
- Comment je peux ralentir mon adversaire ?
- Est-ce que j’achète des points de victoire ou est-ce que j’attends encore ?
Cette superbe réédition de 2013 trônera parfaitement chez vous et si son thème est relativement éclaté au sol, vous serez à coup sûr embarqués dans sa mécanique addictive. 500 cartes pour une rejouabilité de dingue + une flopée d’extension (certes difficiles à trouver de nos jours) si vous en voulez toujours plus. Bref, lorsque vous jouerez à un jeu qui a pour mécanique le deckbuilding lors de vos prochaines soirées jeux entre amis, rappelez vous que sans Dominion, il n’existerait peut-être pas.
Longue vie au roi !