Édité par Ice Makes et distribué par Pixie Games, Age of Galaxy prend le pari de proposer un jeu expert dans une toute petite boîte, mais est-il relevé ? C’est ce que vous allez découvrir à travers mon avis et ma critique de Age of Galaxy.
Un matériel minimaliste en demi-teinte
Avant de découvrir le gameplay d’un jeu, l’expérience ludique démarre toujours par l’ouverture de sa boîte. Et force est de constater que sur ce plan, la quantité de matériel est impressionnante : entre les cartes, les cubes, les figurines de croiseurs, les jetons et les plateaux, on retrouve tout l’attirail dont nous a déjà habitué tout jeu expert classique qui se respecte. Il est vrai que le studio Ice Makes et son designer Jeffrey CCH nous habitue à des folies : c’est à eux que l’on doit Eila et l’éclat de la Montagne par exemple, et bientôt les incroyables Terrorscape et Epochs.
C’est donc indéniablement un de ses atouts majeurs : un petit format de boîte qui cache un réel jeu expert (dont je vous garantis la complexité), afin de l’emporter facilement n’importe où ou tout simplement de convenir aux plus petites ludothèques. Mais cet atout incontestable s’accompagne malheureusement d’un défaut : la taille du matériel.
Et au-delà de la manipulation des petits cubes, ce sont surtout les petits plateaux fins qui nous ont donné le plus de fil à retordre, notamment au niveau de la lisibilité des différentes actions possibles. Ce souci finit heureusement par se gommer au fur et à mesure des parties.
Au niveau du thème, on reconnaît très vite l’espace inter-galactique de par les couleurs et les graphismes des cartes. Certaines actions sont aussi très thématiques et nous plongent dans cet univers spatial mais aussi dans l’aspect plus financier de la conquête spatiale.
Mais malgré des cartes plutôt réussies, les graphismes pêchent clairement au niveau des plateaux qui se rapprochent davantage d’un tableau excel, ce qui est dommage venant des éléments les plus utilisés du jeu. On aurait d’ailleurs sans doute gagné en lisibilité si les graphismes de chaque action étaient plus thématiques ou ressortaient davantage.
Le format de Age of Galaxy a donc ses atouts et ses inconvénients, mais son gameplay saura-t-il mettre tout le monde d’accord ?
Le gameplay : petit mais costaud
Dans Age of Galaxy, chaque manche se divise en quatre phases bien distinctes : la phase de production, la phase d’action, la phase de guerre et la phase galactique.
La phase de production, anecdotique, se résume à consommer un point de productivité afin de récupérer des crédits, monnaie essentielle du jeu. Chaque joueur récupère également trois cubes qui leur serviront à effectuer leurs différentes actions.
Vient ensuite la phase la plus cruciale du jeu, mais aussi la plus complexe : la phase d’action.
Les différentes actions : une profusion de choix
La phase d’action consiste à effectuer à tour de rôle une action parmi celles disponibles en consommant un cube de sa couleur. Il est également possible de jouer une carte faction pendant son tour, en plus de son action.
Côté actions, vous pourrez :
- Coloniser une planète du système en y plaçant un de vos cubes et récupérer les ressources qui s’y trouvent. Vous ne pourrez cependant coloniser que les planètes du même type que vos factions principales (mais nous y reviendrons plus tard).
- Développer une planète du système que vous avez déjà colonisée en y empilant un deuxième de vos cubes. Vous recevrez ainsi des ressources mais également du prestige, une source de points de victoire.
- Récupérer des reliques, une autre source de points de victoire, en transformant vos ressources et en payant les crédits requis.
- Fouiller afin de récupérer un crédit.
- Commercer en posant un de vos cubes sur un emplacement disponible d’une carte Commerce afin d’échanger les ressources indiquées sur la carte.
- Fabriquer des croiseurs en dépensant des crédits.
- Explorer un système en dépensant un croiseur et récupérer les ressources associées.
- Nominer un leader du congrès galactique en dépensant de l’influence, une ressource rare, afin de gagner du prestige. Cette action ne pourra être réalisée que si vous avez au moins une planète développée.
- Rechercher une technologie sur votre plateau joueur (ou sur une carte faction) en payant les ressources requises et récupérer ainsi les gains et éventuels effets associés.
Vous avec donc ici un sacré panel d’actions, et donc de possibilités de stratégies différentes, qui sauront ravir les plus stratégiques d’entre vous. Il sera toutefois nécessaire de faire quelques parties avant de se sentir en pleine maîtrise du jeu. Une fois que tous les joueurs ont consommé leurs cubes, la phase de guerre arrive. (Sauf au premier tour, exempt de guerre)
La phase de guerre : on n’est pas seul
Et oui, après vos quelques actions, le jeu vous rappellera que vous n’êtes pas seul dans cet espace et qu’un seul d’entre vous pourra prendre le dessus militairement. Chaque joueur compare donc ses croiseurs en main et obtient des récompenses selon son classement.
Le premier devient également overlord et peut acquérir une planète atteignable, même si elle est déjà colonisée ou développée par un autre joueur. Les autres joueurs pourront cependant protéger leurs planètes s’ils possèdent autant de croiseurs que de planètes, permettant aux stratégies plus pacifiques de prospérer.
Puis tous les joueurs devront défausser leurs croiseurs afin de ne posséder qu’un seul croiseur par icône bouclier débloquée. (Et oui, la guerre fait des ravages!)
La phase galactique : l’exploration continue
Vient enfin la dernière phase de la manche : la phase galactique. Celle-ci consiste tout d’abord à avancer le jeton de flotte galactique sur la prochaine carte système afin de rendre atteignable de nouvelles planètes, ce qui dévoile également la carte système suivante.
De plus, les cubes présents sur les actions Fabriquer, Récupérer et Fouiller sont déplacés sur les cartes Commerce situées juste au-dessus de chaque action. Si tous les emplacements d’une carte se retrouvent occupés, un Âge d’Or se produit : la carte est alors retournée et les cubes sur celle-ci retournent à leurs propriétaires, qui bénéficieront d’actions supplémentaires pour la prochaine manche.
Ces actions, en apparence moins puissantes, peuvent donc devenir un élément stratégique crucial afin de récupérer un maximum d’actions supplémentaires pour les prochaines manches. Enfin, le joueur ayant le plus de prestige devient le premier joueur.
Et les cartes, alors?
Chaque joueur possède sept cartes au début du jeu. Il peut les jouer de trois façons différentes :
- En tant que faction principale (maximum trois cartes), afin de récupérer les bonus d’entrée de jeu et les divers effets et bonus (dont certains permettent de scorer en fin de partie). Pour rappel, ces factions déterminent aussi les types de planètes colonisables.
- En tant que véritable idéologie majeure. Chaque carte possède une icône d’idéologie en haut à gauche, et l’idéologie majoritaire de chaque joueur en fin de partie déterminera un scoring supplémentaire. Cette action permet donc de définir son idéologie majeure sans tenir compte des majorités.
- En tant que renfort ou adaptation unique, afin de coloniser une planète de même type ou récupérer le bonus de renfort. Ces cartes servent uniquement d’effet immédiat, et finissent donc défaussées.
Le scoring : simple et malin
Une fois toutes les cartes systèmes explorées, vient le décompte des points. Chaque joueur gagne des points de victoire pour son prestige, ses planètes colonisées et développées, ses reliques, mais aussi ce fameux scoring qui dépendra de son idéologie majeure.
Celle-ci donnera des points supplémentaires selon des conditions différentes, favorisant tantôt l’acquisition de reliques, tantôt le développement de planètes ou bien de nouvelles technologies recherchées. L’idéologie majeure est donc un point crucial à prendre en compte selon la stratégie suivie afin d’optimiser encore plus les points de fin de partie.