MJ débutant ? Découvre comment dynamiser tes sessions de Dungeons & Dragons en maintenant un rythme fluide. J’ai réuni 4 conseils essentiels pour t’aider à capter l’attention de tes joueurs et à éviter les digressions et les moments de stagnation.
1. Lire la table
Le maître du jeu (MJ) de D&D a un contrôle total sur le déroulement de la partie, et il en dicte le rythme, par le choix des scènes et de leur résolution. Mais plutôt que de vouloir imposer absolument un rythme effréné, le MJ expérimenté saura lire la table et ce qu’il s’y passe. Donc cette lecture de table sera le pilier du rythme que vous souhaitez donner. Adaptez votre maîtrise en fonction de l’ambiance et des réactions de vos joueurs.
Si la concentration et le roleplay sont là, ne changez rien. En revanche, si vos joueurs sont dissipés et font des digressions toutes les 30 secondes, c’est que le contenu proposé manque de rythme. Incorporez une description ou une scène à ce moment-là qui remobilise vos joueurs. Un combat, un indice sur l’intrigue, un PNJ qui débarque…
Lisez le langage corporel de vos joueurs et interagissez particulièrement avec ceux qui semblent perdre de l’intérêt. Posez des questions au joueur qui a la tête ailleurs. Pas pour le coincer, mais pour le remobiliser.
2. Ne vous arrêtez pas dans les règles toutes les 5 secondes
S’arrêter pour lire les règles toutes les 5 minutes est ce qui peut tuer votre session. Bon, accordez-vous une session ou deux de réglages quand vous vous lancez, bien sûr, mais les règles de D&D ne doivent pas nuire au rythme de vos parties. D’autant plus que les règles de ce jeu de rôle en particulier sont assez limpides dans l’ensemble.
Les règles définissent ce qu’est D&D, mais se laisser submerger par elles peut ralentir le jeu lorsqu’une incertitude survient. Sauf en cas de situation de vie ou de mort, prenez une décision qui vous semble juste. Si un joueur n’est pas d’accord, tenez compte de son avis, mais rappelez-vous que le MJ a le dernier mot. Après la partie, vous pourrez consulter la règle et ajuster si nécessaire. En cas de doute, faites des choix fair mais favorables aux joueurs.
Autre chose : le manque de précision dans les règles traduit souvent un manque de préparation de votre part. Potassez un peu plus vos règles, ou mieux, écrivez un support pour les joueurs. Vous verrez, en écrivant le déroulé d’un combat, ou en créant votre support pour n’importe quelle partie des règles, ça vous aidera à mieux les intégrer vous-mêmes.
3. Ne vous précipitez pas
Le MJ peut se sentir obligé de tout gérer, mais il est simplement un acteur parmi d’autres à la table. Aussi si vous essayez à tout prix de mettre du rythme, et de précipiter les évènements, les joueurs auront l’impression que vous avez lancé le jeu sur des rails et que peu importe leurs actions, tout est écrit d’avance.
Donc laissez du temps aux joueurs pour qu’ils co-créent l’histoire avec vous, laissez-les s’impliquer dans vos scènes et les faire vivre à leur façon. Si vous donnez l’impression de rusher les évènements, vous leur enlevez le pouvoir narratif qu’ils ont, et qui est l’objectif du jeu de rôle.
Certaines des meilleures scènes de D&D se déroulent sans l’intervention directe du MJ. Ca fait partie du job, et quand ça arrive, c’est grâce à vous aussi. Donc step back and enjoy ! Ca me fait penser au gameplay émergent dans le jeu vidéo : des moments et du gameplay absolument pas prévu par les développeurs, qui sont inventés par les joueurs à la marge. Quand les bons joueurs font du roleplay et font évoluer l’histoire ou leurs relations d’eux-mêmes, c’est un nectar pour le MJ !
4. Utilisez des scènes narratives pour rythmer les transitions
Pour améliorer le rythme de vos sessions de Dungeons & Dragons, intégrez des scènes (on pourrait dire des scènes cinématiques dans un jeu-vidéo) afin de rythmer les transitions entre les lieux, les moments de la journée, et les phases de l’histoire. Ces descriptions détaillées ne vont pas enlever du pouvoir aux joueurs, mais vont vous faire gagner en rythme, et accentuer leur implication dans l’univers du jeu.
Exemple : Vos joueurs quittent une forêt sombre où ils ont affronté des monstres, wargs et harpies (rien que ça), et s’apprêtent à entrer dans une ville animée. Décrivez une scène cinématique de transition. Par exemple :
« En sortant des bois épais, vous êtes éblouis par la lumière du soleil qui se reflète sur les toits de tuiles rouges de la ville. Des marchands crient leurs offres sur la place animée, et l’air est empli des arômes de nourriture fraîchement préparée. Vous êtes à peine remis de votre combat, mais vous approchez des contreforts de la cité. Les tourtes généreuses d’un vendeur nain attirent votre regard, quand soudain un enfant vous tire la manche… »
Cette description transporte les joueurs d’un lieu à un autre de manière fluide et immersive. Et vous gagnez du temps et du rythme en ne laissant pas les joueurs broder pendant 20mn pour rien. C’est à vous d’enchaîner les scènes, de relier les maillons de la narration, spécialement quand il n’y a aucun enjeu.
Les scènes cinématiques peuvent aussi marquer des fast-forward temporels. Par exemple, après une longue journée de voyage, vous pourriez dire :
« Alors que le soleil se couche derrière les montagnes, le ciel s’embrase de teintes orangées et pourpres. Vous montez le camp et sentez la fraîcheur glaciale de la nuit tomber, accompagnée par des cris d’oiseaux lointains. Vous passez ainsi quelques jours à arpenter les sentiers escarpés de cette montagne, affrontant le blizzard et les sentiers escarpés en silence. Au soir du 4e jour, vous voyez au loin la reflet de la lune sur les remparts blanchis de Bryn Shander. Vous avez atteint Icewind Dale »
Cela aide à signaler un changement de rythme et à préparer les joueurs pour la suite. C’est un outil narratif à utiliser. Après si vous voulez jouer ces 4 jours de voyage sans enjeu narratif pour renforcer les liens entre vos personnages, libre à vous. Ce n’est qu’un exemple.
En utilisant des scènes cinématiques pour rythmer les transitions, vous enrichissez l’ambiance et vous prenez soin du rythme narratif. Car un rythme, c’est des hauts et des bas, de l’action et du chill. C’est une sinusoïde.
J’espère que ces conseils rendront vos sessions de Dungeons & Dragons plus fluides et captivantes. Lisez votre table, ne laissez pas les règles ralentir le jeu, bossez vos descriptions et transitions et laissez de l’espace à vos joueurs pour qu’ils puissent s’exprimer. Ainsi, chaque campagne deviendra une aventure mémorable, pleine de rebondissements et de moments inoubliables.
Tout le matériel pour commencer à jouer à Donjons & Dragons !
La boîte d’Initiation
Elle contient :
- un scénario
- un set de dés
- un résumé des règles
- des personnages pré-tirés
Idéale pour commencer à jouer !
Le Coffret 5e Edition
Le coffret ultime pour jouer à Donjons & Dragons ! Il contient :
- Le Guide du Maître
- Le Manuel des Joueurs
- Le Manuel des Monstres
- L’écran du MJ