Test de TUNIC : un jeu d’aventure très affûté sur Switch

Tunic est un jeu d’aventure indépendant, sortie sur pc en Mars 2022, puis sur consoles de salon en Septembre de la même année. Fin Juillet 2023, une édition physique est arrivée sur le marché, l’occasion de revenir sur ce titre marquant.

Pour ce test, je vais essayer de vous en dire le moins possible sur le jeu, ses environnements, ses mécaniques et ses objets. En effet, un des grands bonheurs que procure Tunic se trouve dans la découverte de tout ce qui le compose. C’est aussi pour cette raison, que les screenshots qui se trouvent dans cet article, se limitent à la première heure de jeu.

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Téma la taille de l’édition de base

Soyons honnête : le jeu étant sortie il y a plus d’un an, ce qui motive l’existence de ce test, c’est son édition physique.

ET QUELLE ÉDITION !

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A l’heure où certains jeux AAA se privent purement et simplement d’une sortie physique (coucou Baldur’s gate 3), Tunic, un jeu développé par un unique acteur de l’industrie (Andrew Shouldice, aidé par l’éditeur indépendant : Finji, mais aussi par les sociétés Fangamer, et Just For Games) se fend d’une magnifique édition physique.

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La boite est superbe, le contenu est incroyablement bien fichu et pertinent. A des années-lumière des éditions collectors à la va-vite que l’on peut trouver pour chaque nouveau titre.

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Ici nous pouvons trouver la boite dans un fourreau rappelant les cartouches NES. Elle est accompagné d’un manuel utilisateur à la Zelda 1, d’une notice d’utilisateur, d’une superbe carte et d’un code de téléchargement pour l’OST du jeu. Il parait qu’il y a des autocollants, mais… J’ai pas déplié la carte pour pas me spoiler, du coup, je les ai pas vu !

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Un avertissement pour celles et ceux qui ne connaissent pas le principe du jeu : vous pouvez survoler le manuel et la notice, mais ne vous y attardez pas tant que vous n’avez pas terminé le jeu, vous risquez de ruiner votre expérience.

Tunic, du mystère et de l’aventure.

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Le jeu débute sur une plage, avec zéro équipement.

 

En effet, dans Tunic, on incarne un petit renard qui doit progresser dans un environnement, visiblement nouveau pour lui. On démarre désarmé, sans la moindre indication, mais bien vite on trouve un bâton pour se défendre contre les quelques adversaires qui trainent çà et là.

 

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Votre premier coffre

 

Le mystère reste entier et s’épaissit même, lorsque l’on trouve, sur le sol, ce qui s’apparente à une page du manuel du jeu. Dedans, quelques indices sur les commandes, une langue inconnue (que l’on retrouve sur les panneaux qui parsèment l’environnement de jeu), et on comprend bien vite qu’il va falloir explorer, trouver des indications, et que rien ne sera donné gratuitement.

 

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Les environnements fourmillent de détails, tout en étant extrêmement dépouillés

 

Tunic prend donc la forme d’un jeu d’aventure en vue isométrique. A la manière d’un Zelda 2d, on incarne un personnage qui doit trouver de l’équipement pour se frayer un chemin dans son environnement de jeu, s’opposer à des adversaires divers et variés, et résoudre des énigmes. L’originalité du titre, proviens de sa dimension méta : la langue utilisée dans le jeu nous est inconnue, rien ne nous est expliqué, ni le but, ni les commandes, ni l’utilité des objets, et il faut trouver ces fameuses pages de manuel pour comprendre le système de progression. Une progression qui se fait en parallèle de notre compréhension. Le manuel rappelle les grandes heures de la NES et la SNES avec ses illustrations rétro, ses explications détaillées et surtout, ses annotations au stylo-bille que l’on pourra trouver sur certaines pages.

 

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Vous trouverez régulièrement des pages de manuel, qui vous éclaireront sur votre quête

 

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Pour les spoils : pas d’inquiétude, il s’agit ici de la toute première page, que vous trouvez dans les premières minutes de jeu.

 

Chaque zone est une petite bobine à démêler afin de passer à la suivante, parfois partiellement, parfois en intégralité.  Le level-design est malin, chaque zone est bourrée de secrets et on prendra plaisir à revenir sur nos pas pour mettre la main sur ce coffre inaccessible, ou à l’occasion d’un déblocage de raccourci dans la plus pure tradition des Souls.

Zelda-like, mais pas que

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Tunic a l’odeur d’un zelda classique

En effet, si Tunic tire son inspiration de zelda 1, en ce qui concerne le fondement du système de progression et d’exploration, il lorgne aussi du côté de Dark souls :

Le personnage est doté d’une roulade, d’une barre d’endurance, les combats sont un poil exigeant, il n’est pas rare de mourir et lorsque c’est le cas, on perd une partie de son argent, qu’il faudra récupérer en revenant sur les lieux de son trépas. Les combats de boss sont des moments marquants (voir traumatisants) et la zone de jeu est parsemée de raccourcis que l’on débloque et qui donne de la substance à la zone de jeu, mais aussi de points de réapparition qui, comme dans les souls, rechargent la vie lorsqu’on les active, tout en faisant réapparaitre les monstres vaincus. Ils ont aussi d’autres fonctions que je tairais ici…

 

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L’ambiance du jeu est incroyable

L’esprit des souls ne se trouve pas qu’au niveau du système de combat, ce serait passer à côté de ce qui fait le sel de cette série de jeux. Tunic emprunte aussi la narration aux titres de From Software :

  • L’environnement est en ruine et raconte beaucoup de choses, si l’on prend le temps de l’observer.
  • Les objets dont on explique rien.
  • Le manuel qui lève le voile sur le jeu et l’histoire.

 

Tout cela ressemble fort aux descriptions d’objets des souls qui servent à raconter l’histoire par fragments de savoir, dispersés un peu partout. Un développement organique des connaissances qui passe par l’exploration et un peu de curiosité.

Un principe de jeu qui se rapproche encore une fois du premier Zelda, qui est une des sources d’inspiration de Dark Soul, la boucle est bouclée, c’est formidable.

Comme énoncé plus haut, soyez prévenus : le jeu demande un peu de compétences pour aborder les combats, les adversaires font mal, sont souvent en surnombre et mourir n’est pas rare. Rien d’insurmontable cependant. Par contre, les boss sont des épreuves. Ils font excessivement mal, sont assez résistants, mais obéissent à des patterns qu’il faudra mémoriser pour espérer les vaincre. Une philosophie à l’ancienne parfois un peu frustrante, mais qui rend les combats mémorables.

Un joli jeu, bien qu’imparfait

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L’exploration tient une place primordiale dans la boucle de gameplay

 

Tunic bénéficie d’une direction artistique sacrement sympathique. Les environnements sont fouillés et les adversaires bien caractérisés visuellement, tout en adoptant des graphismes assez dépouillés.

Les musiques sont somptueuses et ajoute une aura de mélancolie à l’ensemble.

Le sound-design n’est pas en reste et l’ensemble est toujours agréable à l’oreille.

Cependant, la version switch (sur laquelle j’ai fait mon test) n’est pas dénuée de défauts techniques :

  • L’aspect visuel est légèrement dégradé par rapport aux autres plateforme de jeu. Les graphismes sont moins nets et le bord de l’écran affiche un flou prononcé.
  • Le framerate est bloqué à 30 images par secondes et n’est pas toujours stable, là où le pc et la ps5 affichent un fier 60 fps constant.
  • Quelques effets de lumière sont moins propres, mais on est sur du point de détail.
  • Des temps de chargement interviennent régulièrement et cassent un peu le rythme de jeu.

 

Pour le reste l’expérience de jeu est tout à fait plaisante, la possibilité de jouer en nomade est un plus et les quelques problèmes techniques ne sont pas des freins à l’expérience de jeu (sauf si vous êtes un maniaque de la technique). Si le côté portable de la version Switch n’est pas un argument pour vous (et que vous en avez la possibilité), préférez la version Steam (démat’ obligatoire) ou la version ps4/xbox.

Un mot sur les autres versions : elle donne accès à la version ps5. Si vous possédez un ps4 classique ou slim, l’expérience sera proche de celle sur Switch. Si vous avez une ps4 pro, une ps5 ou une Xbox serie, par contre, vous aurez une version optimisée en 60 fps.

Conclusion

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Obtenir une épée sera un soulagement

 

Tunic est une petite perle indé, désormais disponible en boite. Je ne peux pas vous affirmer dans quelle mesure cette édition sera rare, mais, étant donnée l’éditeur et le contenu (et le prix finalement assez faible) il ne serait pas étonnant qu’elle ne reste pas longtemps en magasin.

Le jeu est très agréable à parcourir, la sensation de découverte est constante, et il devient très vite difficile de lâcher la manette. Je ne peux pas encore me prononcer sur la durée de vie, mais après renseignement, il semble que le jeu bénéficie d’une bonne rejouabilité, notamment grâce à l’existence d’un mode orienté Speed-run (pour les amateurs).

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