Risk of Rain: The Board Game a fait un démarrage fulgurant sur Kickstarter. Lancé le 12 août, le projet a pulvérisé son objectif initial d’environ 42000€ en quelques heures, et dépasse déjà les 439000$. Mais derrière l’avalanche de figurines, on peut se demander à quoi on va vraiment jouer ?
Ca sent le pétrichor
Le jeu se présente comme un roguelike coopératif pour 1 à 4 joueurs, avec des parties d’une heure et une structure en trois stages, avant un boss final. Le système repose sur des phases d’action où joueurs et monstres jouent selon la vitesse de leurs cartes, suivies d’une phase météo qui renforce les ennemis. Entre chaque run, les joueurs peuvent améliorer leurs capacités. Die & Retry comme on dit.
Ce n’est pas un jeu legacy : chaque session est indépendante, mais avec une progression à l’intérieur de la partie. Un peu à la Dead Cells. L’ambiance et les mécaniques cherchent à retrouver le rythme frénétique de Risk of Rain 2, en version plateau. Et bon sang qu’on l’aime ce Risk of Rain ! Avec son OST époustouflante signée Chris Christodoulou, et son gameplay à pouvoirs exponentiels, le jeu vidéo indé a marqué des générations.
De quoi justifier un jeu de plateau, car le gameplay rogue-like est assez facilement transposable en jeu de société. Avec plus ou moins de succès, car à mon sens l’adaptation de Dead Cells, un jeu vidéo au gameplay très dynamique, est moins réussie que celle de Slay the Spire, un jeu vidéo de deck-building.
Des figurines partout
C’est clairement le point fort mis en avant par la campagne : les figurines. Rien que la boîte de base en contient 81, représentant survivants et monstres. L’édition deluxe en ajoute quelques-unes, notamment des boss, et les extensions Survivors of the Void et Seekers of the Storm en rajoutent encore plus.
Les amateurs de peinture de figurines y trouveront largement leur compte. Une profusion de plastique ne suffit pas à rassurer tout le monde : pour quel gameplay ? Ce sont un peu les limites des projets KS pensés pour le marché américain : un gros teaser, une licence adorée, une profusion matérielle, mais on joue à quoi derrière ?
Et surtout, comment arriver à la cheville du jeu-vidéo, insensé de rejouabilité, de variété et de fun, dans un gameplay jeu de société plus séquencé, plus découpé ?
Une campagne qui interroge
Malgré le succès financier, certaines critiques commencent à apparaître. Peu d’infos concrètes sur les règles, pas de review indépendante, et une structure de pledge jugée confuse par certains contributeurs. Le tout laisse un goût d’inachevé, surtout pour un projet autour d’une licence aussi ambitieuse.
L’éditeur, Nerdvana Games, est encore jeune. Après avoir lancé un unique autre jeu de plateau (Everbloom), il s’attaque ici à une licence culte. La campagne est portée par Kristy Pitchford, épouse du patron de Gearbox, éditeur du jeu vidéo original. J’aimerais y croire mais à 200€ le pari, j’ai un peu du mal à me lancer dans le vide.
Avec une livraison estimée à août 2026, le projet a encore du temps pour convaincre. Mais les attentes sont à la hauteur de la promesse.