Odin est un petit jeu de cartes que j’ai eu le plaisir de recevoir dans ma box party de Ludum. Un jeu que j’ai pu tester avec ma femme et ma fille (9 ans au moment des faits). Je vous propose un petit avis détaillé sur ce jeu mignon et accrocheur.
Un jeu de défausse
Le but du jeu est assez simple : on possède 9 cartes en main, et il faut terminer la manche avec le moins de cartes possible. Pour ce faire, il va falloir se défausser de cartes, selon des modalités que nous allons détailler plus bas.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’Odin est un jeu pour les 7 ans et plus, qui propose des parties rapides, très rapides, il faudra poser une stratégie en très peu de coups et jouer face à un bourrin ne fera qu’accélérer la manche. Il va donc falloir s’adapter au jeu adverse, voir dicter le rythme, en fonction de la main que l’on a.
Des règles simples
On commence par distribuer 9 cartes par joueur. On désigne celui qui commence de façon aléatoire et ce dernier va poser une carte qui servira de point de départ.
Le joueur suivant va devoir poser une valeur strictement supérieure à celle de la carte précédente (dans l’exemple ci-dessus, il faut poser 8 ou plus, car le premier jouer a posé un 7 rouge). Pour ce faire, il a le droit de poser autant de cartes que le précédent joueur ou autant de cartes + 1 (au premier tour : 1 carte ou 2)
Cependant, pour poser plusieurs cartes, il faut qu’elles soient, de la même couleur ou de la même valeur.
Lorsque l’on pose plusieurs cartes, les valeurs ne s’additionnent pas, elles composent un nombre total. Dans l’exemple ci-dessus : je pose un 6 et 4, cela ne donne pas une valeur de 10, mais une valeur de 64. On part toujours du plus grand chiffre vers le plus petit. Avec cet exemple, il est donc impossible de poser 46.
Quand le joueur pose sa valeur, il doit ramasser une carte déjà présente sur le plateau de jeu. On passe ensuite au joueur suivant.
Il devrait lui aussi, poser une valeur strictement supérieure, toujours en posant autant de cartes que le joueur précédent, ou autant de cartes +1 (dans le cas présent : 2 ou 3 cartes) et il devra aussi ramasser 1 carte déjà présente sur le plateau de jeu.
Une fois qu’il a pioché, il défausse le reste, ne laissant que ses propres cartes sur le plateau de jeu (dans l’exemple ci-dessus, il pose 976, il peut ramasser un 4 ou un 6 bleus, et doit défausser la carte qu’il ne prend pas).
Plus les tours avancent, plus il y a de choix de cartes à piocher, mais plus la valeur et le nombre des cartes augmente.
Quand on ne peut pas poser de cartes, on peut passer son tour (lorsqu’on ne pose pas de carte, on ne pioche pas).
Quand tout le monde se retrouve à devoir passer son tour à l’exception d’un joueur, la manche se termine et on compte combien les joueurs ont de cartes en main. Chaque carte compte pour 1 point.
Pour la manche suivante, on distribue de nouveau 9 cartes par joueur, et c’est le dernier à avoir posé une carte qui démarre le tour.
Lorsqu’un joueur arrive à 15 points, on termine la partie, et c’est celui qui a le plus petit score qui gagne.
Un système simple…
Une fois qu’on a cerné les mécaniques, les parties vont vite, très vite et plus on avance, plus les choix se restreignent. Lorsque l’on a pas l’habitude de jouer à des jeux qui ne prennent que quelques tours pour résoudre une manche, on peut être frustré de voir une victoire ou une défaite se décider aussi rapidement, mais on prend rapidement le plie et les parties s’enchainent.
Tout le sel de ce jeu consiste à sentir à quel moment ralentir le rythme et à quel moment mettre un coup d’accélérateur. Car on a tôt fait de se retrouver avec une main morte.
… Qui peut se montrer frustrant.
C’est ici que l’on touche aux limites du jeu : la moindre erreur peut tuer une manche, surtout au début. Un oubli et c’est toute la dynamique d’une main qui s’en trouve transformée. Il est nous est ainsi arrivé d’oublier l’ordre des chiffres déterminant la valeur d’une pose de carte (toujours le plus grand chiffre en premier) et de poser un 81 au lieu d’un 18. Ce qui accélère d’un coup l’action et ferme tout un tas de portes.
J’ai pu constater que durant certaines parties, ma fille pouvait montrer des signes de frustration : elle avait élaboré un mini plan de jeu et celui-ci s’est fait plusieurs fois anéantir par un de ces adversaires (souvent sa mère d’ailleurs…), la condamnant à garder ses cartes en main jusqu’à la fin de la manche. Rien de grave, c’est le métier qui rentre, comme on dit.
Le matériel
En terme de contenu, on ne peut pas faire plus minimaliste : Une jolie petite boite, 54 cartes (9 valeurs déclinées en 6 couleurs) assez mignonnes et une notice en 3 exemplaires (pour 6 langues). Le jeu occupe une place quasi-inexistante, les couleurs sont chatoyantes, les illustrations sont ultra mignonnes et les textures sont agréables.
La mise en place et le rangement sont instantanés, on peut jouer sur un coin de table et le jeu ne coute pas grand chose, bref, un jeu parfait pour les voyages.
Je me montrerais bien plus positif sur le ressenti. En fait je suis d’accord sur tous les aspects du « J’aime » et je confirme le côté frustration sur le « J’aime moins ». Mais on peut gommer cette frustration je pense en faisant un tour de jeu ou deux pour que les nouveaux joueurs prennent bien en main les mécanismes. Il ne sont pas forcément compliqués mais il est facile d’oublier un point de règle sur les premières manches et ça permet de voir les différents cas de figures. En tout cas mon père a eu un peu de mal sur les premiers tours et a ensuite bien compris le fonctionnement.
Par contre je ne m’inquiète pas du tout pour la rejouabilité, cela correspond à tout autre jeux de défausse que l’on ressort facilement pour lancer une partie. Et vu la taille de la boite il peut être emmené partout avec soi. Depuis que je l’ai fait jouer c’est ce jeu qui est toujours sollicité.
C’est fort possible en effet. Cependant, nous avons rejoué plusieurs fois, en ayant intégré les règles, je pense que ce qui frustre le plus, c’est le faible nombre de tours de jeu pour chaque manche. J’apporte une nuance à mon propos, il est fort possible que ce soit la nature même du jeu qu’il faut considérer. Dans le cas de ma fille, c’est son premier jeu du genre et elle ne semble pas avoir trop d’affinité avec.
Je valide l’aspect compact du jeu. C’est une très bonne chose.