Profitant d’une soirée initiation organisée par mon shop, j’ai pu jouer à Altered, et tester plusieurs factions différentes afin de me faire un avis plus solide sur ce TCG. A quelques jours de la livraison du kickstarter, et à quelques mois du lancement officiel du jeu en boutique (on espère septembre, mais les problèmes de livraison et la crise de production frappent tout le monde), il était temps de vous donner un petit aperçu supplémentaire et mon retour d’expérience du TCG d’Equinox.
Le jeu est bien entendu jouable depuis un moment en ligne, et les modèles de cartes sont disponibles aussi à l’impression. C’est ce que nous avons fait, en imprimant deux decks de cartes de chaque faction (merci Ochazuke), en sleevant et en mettant une carte random derrière l’impression pour avoir un peu de consistance.
Altered, c’est beau ?
Alors il y a toujours la notion de goûts personnels et la reconnaissance d’un travail de qualité. Donc je dirais que le travail est d’une extrême qualité, et les illustrations sont issues d’artistes incroyables. Globalement, Altered a mis la barre très haute. Après, personnellement, je trouve que la variété des factions (et la multitude d’artistes employés) nuit un peu à l’expression d’une identité forte pour le jeu. Certains visuels sont à tomber par terre et me comblent de satisfaction, et d’autres me parlent moins.
Pour caricaturer, Altered alterne entre poésie, peintures et graphismes à la Miyazaki d’un côté, et de l’autre de la 3D et des traitements ou textures digitales très marquées qui diffèrent radicalement et qui me touchent moins. J’attends donc de voir ce que le jeu aura à proposer pour forger son identité, même si on peut imaginer de multiples univers selon les extensions à venir.
Au niveau de l’iconographie et des bords de cartes, qui constituent l’autre point important d’une lecture de carte, je suis mitigé. Le point positif c’est que tout est clair et lisible, en revanche que ce soit la typo, les encadrés et les cercles pour la mana, je trouve ça un poil générique. Probablement que l’intention était de ne pas empiéter sur la force des illustrations.
Altered doit encore me convaincre sur sa direction artistique, même si elle pourrait être extraordinaire très vite. Après c’est vrai aussi que sur les cartes de base on a eu ni full-art, ni uniques, ni foil. Ca c’était mon avis, autour de moi les joueurs étaient eux très convaincus par l’ambiance graphique, avec un peu d’inégalité et des préférences aussi. Mention spéciale à la faction verte Muna qui a plu à tout le monde.
Les decks de départ
Nous avons pu tester tous les decks de départ d’Altered, qui offrent vraiment des sensations différentes. Je vais vous donner mes points positifs et mes points négatifs. Mon avis reste à prendre avec des pincettes car je n’ai pas joué assez pour affirmer des vérités. C’est un simple retour d’expérience, à chaud.
Points positifs
Les factions ont vraiment une identité et un gameplay propres. Avec Muna on met des créatures destinées à rester plusieurs tours avec Ancre, avec Yzmir on va jouer des sorts pour contrôler les avancées des expéditions, voire les faire reculer, avec Ordis on va swarm le board avec des tokens 1-1-1 et les booster. Cette mécanique de deck apparaît assez vite, on comprend ce qu’on doit faire.
Les decks sont faciles à jouer, ils sont prévus pour initier les joueurs à Altered, donc il n’y a pas de combos trop durs à comprendre ou pléthore de mots-clés. Le gameplay est assez déroutant comme ça pour ne pas y ajouter de la complexité quand on veut inviter le public dans son univers.
Ces decks sont aussi assez bons pour donner envie de goûter aux sensations du jeu, et ces rencontres sur deux côtés de notre board : héros et compagnon. En quelques cartes on saisit la profondeur du jeu : attaquer ou défendre, cibler des terrains, joueur avec l’expédition et la réserve. Gérer sa mana.
Points négatifs
J’ai trouvé les decks un peu limités, probablement par mon envie d’en découvrir plus. On comprend le combo principal assez vite, et j’ai peur que les decks soient un peu mono-dimensionnels. C’est un peu abusé de reprocher ça à un deck de départ, c’est vrai. Et ça veut probablement dire que l’effet escompté a fonctionné : j’ai envie d’autres cartes pour rendre ce deck plus performant, plus varié !
Le gameplay
J’en viens au point principal de cet article, le gameplay d’Altered. Pour résumer, c’est excellent, en tous points. J’ai vraiment adoré ces parties, et cette sensation de course.
Pour vous expliquer brièvement ce qu’on fait dans Altered, c’est un TCG d’affrontement dans lequel vous essayer de faire se rejoindre votre héros et son compagnon. Deux tokens les représentent, et ceux-ci sont disposés sur une ligne de 5 cartes de terrains, à l’opposé l’un de l’autre. Pour avancer l’un ou l’autre de vos tokens, vous devrez remporter la victoire, à chaque tour, sur leur côté respectif, en comparant des valeurs sur la tranche des cartes jouées. Les cartes ne s’affrontent donc pas directement comme dans un combat, elles ajoutent de la valeur à un type de terrain pour le traverser.
Le type de terrain (multiple, forêt, eau ou terre) donnera des contraintes sur le type d’élément pris en compte pour remporter la victoire. Vous aurez de la mana à dépenser pour jouer vos cartes, dont le coût sera indiqué en haut à gauche de chaque carte. Une autre valeur, en dessous, indique le coût pour les jouer depuis votre réserve, une zone dédiée aux cartes posées le tour d’avant.
Plusieurs phases de journée (aube, midi, crépuscule…) rythment un tour d’Altered. Combinées aux différentes zones et leurs interactions, ces phases s’ajoutent à des mécaniques que l’on devine riches et pleines de potentiel. Vous devrez choisir quelles cartes de votre expédition vous mettrez en réserve à la fin du tour (sauf si elles ont le mot-clé Ancre) et la plupart des cartes ont un effet déclenché depuis la main, ou depuis la réserve.
Les sorts permettent de renvoyer des cartes dans la main ou la réserve, de bannir des cartes de la réserve. Les points d’intérêt du gameplay sont assez nombreux, à voir comment Altered saura se complexifier et s’enrichir au fur et à mesure des extensions.
Le seul aspect qui manque pour l’instant c’est de voir l’apport des cartes uniques du jeu, et comment Régis Bonnessée et son équipe ont réussi à rendre cette nouveauté viable. Car les cartes n’ont pas 50 données différentes à proposer, donc les uniques devraient fortement impacter un deck. Je suis très confiant sur le fait que ce sera assez jouissif, car les bonus-malus imaginables sont assez dingues.
Au final, tous les joueurs qui ont participé à cette initiation Altered ont apprécié l’expérience, moi le premier. Et les points négatifs ne gomment pas tout le positif. D’autant plus que le matériau servant à émettre cet avis ce sont les decks de base, qui par essence sont…basiques.
Hâte de découvrir le jeu et d’ouvrir mes displays de financement participatif pour voir ce qu’Altered a vraiment dans le ventre, mais ça sent bon !
