L’éditeur Origames cartonne avec ses titres ultra connus comme l’excellent deckbuilding Clank, l’étrange Alice is missing à la frontière du jeu de rôle, l’incroyable Planet Unknown à la station centrale tournante et les combos à gogo (coeur coeur !). Mais depuis PEL (le festival réputé Paris Est Ludique), cette équipe nous vend du rêve à travers une nouvelle gamme de jeux au thème fort et au visuel incroyable : Ecosystème ! Je vous parle ici du petit dernier qui se déroule dans l’Océan : Ecosystème Océan.
Commençons par le commencement
L’ambition de cette série est de proposer des jeux de placement tactiques et logiques. En effet, comme d’autres trucs du même genre, l’idée reste d’agencer correctement son tableau de cartes pour optimiser au mieux les scorings de chaque type. On a déjà vu ça, oui c’est vrai MAIS !
Ici, vous ne pourrez pas dire que le thème est totalement surfait et ne sert qu’à attirer l’oeil et vendre des boîtes ! NON ! Tout est hyper cohérent : on fait au mieux pour que l’équilibre naturel soit respecté. Votre mission (si vous l’acceptez) est donc de recréer un véritable écosystème où chaque élément a sa place au sein de la joyeuse chaîne alimentaire ! On ne joue pas les gros bras pour fracasser tout le monde inutilement mais on se prend un peu pour le Seigneur tout puissant le temps d’une partie (ou deux, ou trois, ou plus en général…).
Autre chose de très original : pas de texte sur les cartes. Juste de parfaites illustrations trop méga incroyables et fascinantes ! Alors oui, c’est un peu déroutant au départ parce qu’il faut utiliser l’aide de jeu pour se souvenir de qui score quoi, comment et où ?! Mais bon, il y a 11 types de cartes différentes alors c’est quand même pas la mort à mémoriser ! Si ? Rappelle-toi que c’est bon de lutter contre Alzheimer avec ce genre de proposition justement.
Ce choix un peu audacieux donne une véritable identité au jeu qui met en lumière le travail incroyable des illustratrices : Lindsay Falsone et Mesa Schumacher. On a non seulement plaisir à observer les animaux et leur environnement mais on se prend en plus à s’intéresser à leurs besoins pour vivre en harmonie avec la Nature.
La première fois : Dieu créa la Forêt
Les joueurs avaient alors la possibilité de faire cohabiter des ours, des abeilles, des cerfs, des lapins et j’en passe et de les répartir tout prêt de ruisseaux ou de champs.
On l’a dit, le jeu est essentiellement composé de cartes réparties en 11 types différents (que je préfère vous laisser découvrir à l’ouverture de la boîte pour ne pas vous gâcher cet instant de stupéfaction devant tant de beauté !). Vous en recevez chacun 10 en début de partie, les autres étant laissées de côté pour la seconde et dernière manche.
Tour à tour, vous allez drafter ces cartes? Quoi ? Qu’est-ce qu’elle dit la dame ?
Le draft, pour ceux qui ne connaîtraient pas : c’est choisir une carte de sa main pour la conserver devant soi face cachée avant de passer le paquet à son voisin (et recevoir celui de l’autre…voisin !).
La carte conservée est alors révélée et posée devant soi pour commencer à constituer son paysage. Puis on recommence un nouveau tour de table en sachant que les cartes suivantes doivent être jouées de façon adjacente à une précédente. Petit à petit, le terrain de jeu prend vie et vous serrez des fesses pour qu’arrivent les spécimens tant attendus afin de compléter au mieux votre petit écosystème qui devra non seulement vous permettre de scorer un max mais en plus exige de bien respecter l’aspect biodiversité que les règles du jeu de la vie exigent !
En effet, vous ne pourrez pas vous satisfaire de placer 2 ou 3 types d’animaux en vous contentant d’optimiser leurs localisations autour des environnements adéquates ! Non non ! On vous l’a dit : le thème est ultra présent et la Nature est seule maîtresse ici. On attend de vous que vous diversifiez un minimum le nombre d’espèces présentes dans votre tableau de 4 par 5 pour que la vie puisse perdurer.
Et les points dans tout ça ?
Je vous le disais plus haut, pour le reste, ça marche un peu comme d’habitude :
- Les ours rapportent des points s’ils sont à côté d’abeilles ou de truites
- Les truites elles-mêmes si elles sont au bords des ruisseaux ou proches des libellules
- Les diplodocus s’ils sont loin des T-rex (mais non j’déconne, on a dit Forêt ! Mais qui sait, un jour peut-être…)
- Bon, j’ai précisé que je ne dirais pas tout alors je ne dis pas tout et c’est tout !
Puis Dieu créa le lamantin
My God ! Qu’est-ce t’as fait là ? Pourquoi ?
Ca va, ouvrez les yeux, j’déconne : pas d’ça ici ! Par contre y a des putains de requins blancs sa mère Aaaahhh !
Dans la dernière boîte fraîchement débarquée chez Origames, du même auteur : Matt Simpson, nous voici au coeur de l’Océan (Jaaaacques !). Pas de gros machins poilus ni de tulipes allergisantes cette fois-ci mais bien des poissons visqueux et des récifs de corail incroyables (montrez les images à vos enfants parce que bientôt ça n’existera plus).
A quelques détails près, c’est la même chose mais il faut avouer que c’est tellement beau et intéressant comme système, qu’on a envie d’avoir les deux, nom de … !
Mais alors pourquoi ?
Parce que c’est fantastique (comme le plastique… pfff c’est vraiment pas le moment !). Très honnêtement, c’est réellement un argument que je mets en avant et pourtant je suis plus attirée par le milieu terrestre que maritime à la base mais là… Ces couleurs vives, ces créatures si réalistes, c’est simple : on dirait des photos… Impossible de rester de marbre devant. Obligé, vous vous liquéfiez devant toute cette flotte splendeur !
Autrement on fait tout pareil : on distribue, on drafte, on compose une grille de 20 cartes, on fait une deuxième manche et on compte les points ! Là encore, les différentes cartes Organismes scorent selon leurs emplacements et leurs interactions avec les cartes voisines et, ici aussi, on fait en sorte de respecter l’équilibre naturel des choses.
Mais ! Dans Ecosystème Océan, il y a trois catégories d’organismes, différenciées par des icônes pour faciliter la prise en main :
- Les Producteurs
- Les Proies
- Les Prédateurs
Et cette fois-ci on va devoir, en plus de gérer tous les paramètres comme dans le premier opus, tenter de gagner un max de points en créant la plus belle chaîne alimentaire de tous les temps ! Oui ! Pour chaque catégorie, vous ferez les totaux des points et gagnerez un bonus équivalent au total le moins élevé des trois.
Argh ! Ca a l’air incompréhensible comme ça mais rassurez-vous, le carnet de score est super bien fichu et vous aidera à saisir ce détail en un clin d’oeil ! En gros, dites-vous que le jeu vous pousse à jouer sur les trois familles !
Heureusement, comme le Lapin dans la Forêt, ici, la Pieuvre, permet d’interchanger de place deux cartes ! Ouf ! Du coup, il y a moyen de contrer le hasard qui fait souvent bien ch#*% ! On peut dire que ce petite Ecosystème Océan a l’air un poil (écaille) plus exigeant que celui sur la Forêt. Reste à l’essayer pour le confirmer !
Pourquoi je vous bassine avec ça ?
Si vous lisez un peu mes articles, vous savez que les trucs de placement, de combo, d’optimisation, c’est ma came ! Et vous savez aussi que je suis faible et que dès que je trouve ça joli, j’en veux ! Eh ben voilà, c’est pour ça que j’en parle : C’est tellement beau qu’on a envie d’en faire la collection, avouez !
Mais je ne suis pas sensible qu’aux apparences (brave fille !), on nous offre ici la possibilité de faire fonctionner nos méninges sur des parties courtes mais suffisamment riches et diversifiées pour donner envie de les enchaîner. En plus, on nous éduque un peu à travers des petites infos sur chaque espèce, organisme, milieu… Et on nous sensibilise sur ce précieux sujet que nous tentons tous et toutes d’éviter de regarder en face tant il nous culpabilise…
On peut d’ailleurs saluer l’effort de ne mettre aucun insert ni plastique à l’intérieur de ces p’tites boîtes (encore un peu grandes pour leur contenu toutefois…).
Du point de vue de la méca c’est rôdé, certes, mais je trouve que la proposition apporte sa petite touche suffisamment originale pour la rendre unique. On a un peu d’interaction offerte par le draft et par des cartes qui scorent sur un principe de majorité ou encore de façon exponentiel (plus t’en as, plus ça paye !). Le jeu nous pousse donc à surveiller ce que font les autres pour éviter de leur laisser l’animal tant attendu qui va matcher à merveille dans ce petit creux douillet qu’ils lui ont préparé !
Autre atout : il n’y a pas de temps mort, c’est dynamique puisqu’on joue en simultané et ça c’est canon !
Et comme si tout cela ne suffisait pas, sachez que vous pourrez vous entraîner aussi en solo avec un mode créé par Richard Wilkins qui vous propose de drafter avec vous-même wahou ! En gros vous choisissez une carte pour vous et une que vous placez dans le tableau d’un joueur fictif. Le but est évidemment de faire plus de points que cet enf automa qui, pour le coup, n’aura pas le choix de ses emplacements. En revanche, il vous imposera une limite de main sans doute assez frustrante par moment !
Mais encore ?
Pour les instagrameurs nés que vous êtes, imaginez un peu les photos tape-à-l’oeil que vous allez pouvoir faire ! En parlant de cela, je vous invite à aller consulter la page de @danslaboite_studio qui fait des shootings pour les éditeurs (ses photos ont été bien utiles pour mon article). Un compte incroyable qui fait pétiller les yeux (et donne envie de tout acheter, c’est l’enfer !).
Allez, je vous laisse digérer toutes ces infos… Vous ferez bien comme vous avez envie : acheter l’un ou l’autre ou les deux… Ou alors vous attendrez un peu… Parce que vous vous doutez qu’ils n’en resteront pas là… Et il se pourrait bien que le prochain thème soit la Préhistoire la Savane ! Je sais pas vous mais moi, si c’est du même acabit, je suis charmée d’avance !