Discordia est un jeu de “débarrasse toi de tes ouvriers mais non ils reviennent c’est pas vrai”… Oui c’est un vrai genre je ne veux rien entendre ou je vous envoie les ouvriers restants hanter vos nuits comme ils ont hanté les miennes.
J’ai réussi à avoir mon ouvrier supplémentaire !
Que d’heures passées dans des jeux experts à réfléchir à récupérer notre ouvrier supplémentaire le plus tôt possible…Un move synonyme quasiment de victoire ! Et bien Discordia va vous retourner le cerveau dans le sens où ici avoir de nouveaux ouvriers vous rapprochera plutôt de la défaite ! En effet, il faudra se débarrasser le plus intelligemment possible de vos ouvriers.
Car ne plus en avoir entraîne la victoire immédiate ! Thématiquement, il s’agit d’employer ces marins, soldats, marchands et fermiers piochés avant la venue de l’impératrice qui ne saurait vous récompenser devant une population oisive. Alors hop au boulot tout le monde !
The Walking Romain
En jouant à Discordia, vous aurez l’impression d’être face à des vagues successives de zombies, revenant inlassablement devant vous ! À chaque année vous piochez des nouveaux zomb… ouvriers pour chaque symbole visible sur votre plateau personnel et chaque bulle vide de vos bâtiments. Ca peut faire beaucoup !
Alors comment on leur trouve un emploi à ses ouvriers ? Lors de chaque saison un joueur lancera 3 dés et vous sélectionnerez ainsi une des actions disponibles dans la colonne du dé : remplir une bulles avec les ouvriers, construire une fondation, faire un bâtiment, prendre une étoile ou monter sur la piste d’amélioration (aka chopper du bon petit bonus).
Plusieurs bonus sont disponibles lors de votre tour (oui dans la règle on dit “actions secondaires” mais je suis un rebelle qui trouve que ça ressemble plus à des bonus) :
- vous avez choisi un dé qui correspondant au dé sur votre bâtiment ? bam des ouvriers dans la bulle de ce bâtiment
- vous avez fait votre 4e ou 6e fondation ? bam une tuile privilège qui donne des cadeaux
- vous avez choisi le dé placé au même endroit que le bateau des saisons ? bam un autre bonus
Vous l’aurez compris au-delà de la sensation d’enfer sur terre en voyant les ouvriers revenir encore et encore, vous déclencherez des petites cascades d’actions vous permettant de placer plusieurs (parfois plein) d’ouvriers ! Vous construirez ainsi au fur et à mesure un moteur de plus en plus efficace d’élimination des ouvriers (oui à la fin de la partie vous parlerez sûrement comme ça d’eux).
En fin d’année vous affronterez les barbares qui vous rapporteront selon votre défense (vos ouvriers rouges placés) un malus ou un bonus. C’est une partie que j’ai trouvé assez anecdotique mais c’est lié à ma manière de jouer je pense.
À noter dans la partie interaction (mais si vous suivez mes articles vous vous êtes sûrement rendu compte que ce n’est pas le point que je recherche le plus), vous retrouverez une course aux objectifs à ne pas négliger et la possibilité pour le 1er joueur de réserver un dé (il prendra toujours celui qu’il vous faut bien sûr).
J’aimerais ajouter que dans mes lectures concernant ce jeu j’ai retrouvé des joueurs rager concernant la pioche des mauvaises couleurs d’ouvriers… Je trouve cela au contraire très intéressant : vous serez à un moment très fort pour défausser vos ouvriers d’une certaine couleur, il faudra donc penser aussi à avoir des pistes pour poser ces fameux ouvriers de la mauvaise couleur ou viser les actions d’échanges d’ouvriers.
Un antique opportunisme
Pour un jeu de son calibre Discordia se joue plutôt rapidement et l’envie d’y revenir est très forte. Chaque partie permet d’exploiter une des pistes du jeu car on ne pourra jamais tout faire. Il faudra se concentrer sur les combos qui marchent à un instant T : vous serez plus dans de l’opportunisme que dans de la planification au long terme. Vous vous retrouverez également dans un renouvellement permanent selon les dés, les objectifs, les bâtiments disponibles, la position du bateau et les couleurs d’ouvriers piochés.
Veni, vidi, (presque) vici
Le matériel est incroyable et très réussi ! Bravo ! Un sans-faute ? Ah non, j’y reviens.
Commençons par tout ce qui m’a plu :
- une foison d’ouvriers
- des plateaux double-couche particulièrement bien réalisés (mention spéciale à la piste de l’aqueduc où vous déplacez une petite roue en longeant la bordure du plateau…c’est ultra satisfaisant)
- des bâtiments dont la forme laisse apparaître s’il est placé sur une pelle
- des tours dont la forme permet de se rappeler qu’ils sont liés aux ports !
Et là c’est le drame : le pion premier joueur est tout petit et ne ressemble à rien ! Quel dommage ! Et c’est tout me direz-vous ? Oui c’est tout le mot drame est peut-être un peu …dramatique ahah.
Le jeu de la discorde ?
J’ai lu des reviews négatives sur ce jeu qui me surprennent quelque peu. J’ai adoré détester les ouvriers de Discordia. J’ai plein de nouveaux plans pour les élimi… employer. Venez donc me rejoindre mais faites vite, nous n’avons que 4 ans avant la visite de l’impératrice !
Si vous souhaitez poursuivre vos recherches sur le jeu, Mélanie a écrit son avis sur Discordia ici.