Carnet de board : Diferencio un jeu à quatre qui fait toute la différence !

Comment une amitié vieille de quasi 20 ans a donné lieu à une création originale pourtant basée sur une mécanique connue de tous ? C'est l'histoire de Diferencio dans ce carnet de board exclusif !

Carnet de Board Diferencio

Diferencio est le fruit d’une réflexion à deux cerveaux : celui de Victor Saumont et d’Aymeric Duperray et de leur collaboration avec deux artistes bien connus du milieu qui se sont, une fois encore,  surpassés pour notre plus grand plaisir : Naïade et Pauline Detraz. Je vous emmène à la rencontre de ces quatre belles personnalités du milieu pour découvrir les étapes de création de Diferencio !

Tête à tête avec les auteurs

Bonjour Messieurs, merci de nous accorder un moment. Pourriez-vous vous présenter et nous expliquer comment vous vous êtes rencontrés ?

Bonjour, moi c’est Aymeric, j’ai 43 ans. Je suis originaire de Lille, j’ai fait 10 ans de bons et loyaux services à Paris, et maintenant je suis près de Nantes. J’ai fait des études d’informatique (pour faire plaisir aux parents !), puis une fac de cinéma. En arrivant à Paris, j’ai commencé à travailler en régie (logistique des tournages). C’est lors du tout premier court-métrage que j’ai rencontré Victor, on ne s’est pas quitté depuis !

Je m’appelle Victor, j’ai 41 ans, je suis originaire d’un petit village dans le Limousin, mais suis parti très tôt à Paris pour faire des études dans le cinéma avec le projet affiché de devenir réalisateur de films. Après quelques expériences dans le cinéma, beaucoup de montage, des tournages en tant qu’accessoiriste et des réalisations de courts-métrages (Invisibleue, En bas de l’échelle…), je suis tombé dans … le Poker en 2006.

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Passionné par ce jeu, j’en ai vécu quelques années, avant de devenir un travailleur de ce milieu en tant que « couvreur ». C’est-à-dire que je parcourais la planète pour raconter les tournois de poker. Petit à petit, mes deux passions se sont rejointes, et je me suis mis à faire des films sur le poker. Cela fait plus de 10 ans que je fais ça et j’ai quelques films à mon actif sur le sujet, dont le plus connu s’appelle « Nosebleed ».

Ma vocation a toujours été de réaliser des films. Après le BTS Audiovisuel de Montage, j’ai commencé à travailler comme monteur et j’ai aussi beaucoup fait de courts-métrages (en tant que réalisateur ou accessoiriste). C’est sur un film comme ça qu’on s’est en effet rencontré avec Aymeric. On s’est tout de suite super bien entendu et après, on a décidé de créer plein de projets ensemble.

Sacré parcours ! On dirait que le destin vous a placé sur le même chemin ! Et sinon, concernant le Jeu en général, quelle est votre relation à ce support ?

Aymeric : On a toujours beaucoup joué dans ma famille, surtout les jeux d’ambiance : Pictionary, Tabou… J’ai passé aussi énormément de temps sur Hero Quest enfant, avec un copain. Après un rendez vous manqué en 2006 avec mon frère qui m’a fait découvrir des jeux, je m’y suis vraiment mis en 2012, lors du 1er PEL (Festival Paris Est Ludique). Depuis, je joue dès que je peux !

J’ai commencé en 2013 à faire mes premiers protos, mais tout doucement, dans mon coin. Ça s’est accéléré quand Victor, avec qui j’écrivais des scénarios de séries/films, s’est enfin décidé à se mettre au jeu. Du coup, on est passé des scénarios à la création de jeux !

J’aime tous les genres : enfant, ambiance, stratégie, narratifs. J’aime jouer, donc je m’adapte aux joueurs qui veulent bien jouer avec moi, essentiellement ma famille, et mon groupe d’amis. J’ai une nette préférence pour les jeux plutôt interactifs. Le « chacun dans son coin », ça va un peu, mais pas trop.

Victor : J’ai beaucoup joué étant gamin avec mes frères et soeurs et aussi avec les enfants du gîte (on y revient plus tard !), mais c’était surtout sur des vieux classiques. Depuis 2018, je dévore les jeux, en essayant de découvrir toujours plus de choses. J’ai dû jouer à plus de 1 200 jeux depuis ce moment-là. J’aime surtout découvrir, pas forcément poncer un jeu jusqu’à tout en connaître.

En 2018 donc, après une partie de Codenames, ça a été la révélation ! Le pire, c’est qu’Aymeric me tannait depuis longtemps pour me faire jouer à des jeux, mais je devais être en mode monomaniaque sur le poker pendant toutes ces années.

Rapidement après cette découverte, j’ai voulu tout tester et commencer à faire des protos, je me suis même retrouvé au festival des jeux de Cannes un mois plus tard, ne connaissant personne mais voulant tout de suite découvrir ce nouveau milieu. J’ai été rapidement conquis par la bienveillance des gens du métier et ça m’a conforté dans l’idée d’essayer de créer !

Aujourd’hui, je joue à un peu de tout… Pas trop les jeux enfants et j’ai moins l’occasion de jouer à des jeux experts, n’ayant pas forcément toujours le groupe pour, mais j’essaye néanmoins de me tenir au courant et de tester quelques gros titres qui font beaucoup parler. Je joue aussi beaucoup avec ma compagne, à des petits jeux qui sortent facilement type Fantasy Realms, Splendor Duel, Sea, Salt & Paper…

Ok ! Je vous laisse reprendre votre souffle pour présenter l’aventure de Diferencio et je vous redonne le micro juste après !

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Comment tout a démarré ?

L’histoire commence il y a fort fort longtemps (sans vouloir vexer personne !), c’est Victor (oups !) qui, adolescent, partage des temps de jeux avec les enfants du gîte de vacances que tiennent ses parents dans le Limousin. Ensemble, ils s’amusent à observer des objets sous un drap pour tenter de les mémoriser. Quand le petit génie du groupe a l’idée de changer un peu la règle : désormais il faudra retrouver quel objet a été enlevé !

Voici la base de ce qui deviendra 30 ans plus tard (outch !) Diferencio !

Mollo les gars ! Qui va doux…

Nos deux compères (Victor et Aymeric) se rencontrent en 2005 lors d’un tournage de film et ne se quittent plus depuis. Ils bossent sur divers projets en lien ou non avec l’univers ludique d’ailleurs jusqu’à ce qu’un jour, Victor confie à Aymeric cette idée de jeu qu’il a toujours gardée au fond de lui. Ni une ni une deux, ils testent le truc à partir d’un paquet de cartes colorées aux personnages rigolos (piqué dans les jouets des enfants d’Aymeric !). Mais il faudra attendre 2020 pour qu’ils se décident à remettre le sujet sur le tapis !

Disparition sur Table Top simulator !

Victor propose une première version du jeu à sa famille juste après le 1er confinement : “Disparition”. Les cartes sont alors des pommes, des poires et des… nan j’déconne ! Ce sont donc des fruits par un, par 2, par 3 etc. On présente 16 cartes au centre de la table. Un joueur en retire une pendant que les autres ont les yeux cachés. Le plus rapide à retrouver ensuite la carte manquante gagne un point. Ça marche mais ça manque de fun…

Victor prévoit alors une deuxième version de “Disparition”. Cette fois-ci, les illustrations sont des moyens de locomotion de toutes les couleurs. Le jeu est  proposé sur la célèbre plateforme Tabletop Simulator. Le principe plaît bien, le niveau est un peu plus complexe mais l’envie d’y revenir n’y est pas…

C’est alors que le duo de choc pense à un truc qui va tout changer et donner naissance à Diferencio : “Et si on avait une grande illustration dont seuls certains détails changeraient ?”

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Dessiner c’est gagné… ou pas !

L’idée est bonne mais encore faut-il arriver à la retranscrire et donner envie de jouer au proto. Comme ni l’un ni l’autre n’est dessinateur, le jeu va passer par différentes étapes et divers looks avant d’apporter une pleine satisfaction à ses créateurs.

La base d’un château fort voit le jour. Les éléments qui changent et doivent être retrouvés ne sont pas assez variés, ce sont des ajouts que l’on devine trop facilement d’un tour sur l’autre. Victor et Aymeric reviennent donc à l’idée de départ, à savoir : que tous les éléments soient déjà présents sur l’image sauf un qui a disparu ! Et c’est celui-là qu’il faut retrouver (Façon Bazar Bizarre !). Le challenge est là mais cela manque encore de magie, c’est trop froid.

Les garçons décident plutôt de représenter chacun des éléments présents dans deux configurations différentes ce qui a pour effet d’inciter les joueurs à se raconter une histoire pour tenter de mémoriser ce qu’ils voient et ce qui change. Les séances de tests entre amis, familles, collègues commencent pour de bon !

Les auteurs se sentent prêts pour le présenter à l’éditeur Cocktail Games avec lequel ils travaillent déjà sur un précédent projet ! Le prototype porte alors le nom de “Diferencio-Le Château Déglingo” en référence au jeu des 7 différences auquel il fait évidemment penser !

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On dit merci l’covid !

Grosse claque dans la che-tron, alors que les essais se déroulent plutôt bien, le festival international des jeux de Cannes n’aura pas lieu ! S’il y a un événement à ne pas louper en tant que pro, c’est bien celui-là… Par ailleurs, Cocktail Games, qui apprécie pourtant l’idée, ne se sent pas en mesure d’accoucher de ce beau bébé. Quelle déception ! Le sort semble s’acharner…

Mais nos deux loustics n’ont pas dit leur dernier mot : ils ont l’idée de créer une vidéo de présentation qu’ils diffusent largement. Pierô de chez Kyf édition, lui-même illustrateur, ne pouvait pas rester insensible au charme de cette belle bête !

En avril 2021 : le jeu est signé chez Kyf édition !

Les négociations sont lancées, la transformation démarre : Diferencio aura pour support un plateau ! Il faut faire honneur au travail des illustrateurs. Et en parlant de ça… Deux noms ont filtré : Pauline Détraz et Naïade sont sur le coup ! Ouahou, quelle chance… Et surtout quelle impatience de devoir attendre les premières images !

Puis vient la douche froide…

Ericka (Kyf édition) a la lourde tâche d’annoncer au duo d’auteurs que le jeu n’a pas emballé le mastodonte de la distribution : Asmodée… Le coût de production est trop important, l’éditeur est en proie au doute et propose une refonte des règles pour les rendre plus familiales.

Et pourtant les premières images sont là et comblent de satisfaction les principaux intéressés ! Les palettes de couleurs sont sublimes, les univers suffisamment variés et riches en détails pour attirer l’œil, les éléments en perpétuels changement sont fascinants, on aurait envie de plonger dans l’image pour s’y perdre et partir à la rencontre de ces petits personnages intrigants !

Il faut dire ce qui est : le jeu séduit ! Kyf fait son max pour le “vendre” sur les festochs et les premiers testeurs sont ravis ! Plusieurs figures du milieu n’hésitent pas à donner un avis objectif sur cette découverte comme les talentueuses instagrameuses et créatrices de contenu Marie.grd.jeux, GirldotGame ou encore Penelope_gaming qui ont toutes un oeil aiguisé sur le sujet et assez de franc parler pour oser donner leur véritable sentiment.

Les premières images et les retours positifs circulent. Leur enthousiasme est communicatif, il y a une telle frénésie à leur table qu’on s’y croirait presque !

La petite touche finale !

Arf… Il manque un p’ti truc… Juste une petite touche de piquant pour conquérir le cœur de tous… Mais quoi ! Qu’est-ce qui pourrait bien donner suffisamment de satisfaction aux joueurs tout en apportant du mordant, de la prise de risque… Du stop ou encore bien sûr ! Il faut que les premiers tours de jeu permettent de s’accommoder des règles et habituer nos yeux aux détails mais il est nécessaire d’ajouter une deuxième phase où les joueurs prennent le risque de perdre leurs précieux points s’ils donnent une mauvaise réponse !

Le rythme s’accélère également avec la possibilité de changer au choix une, deux ou trois cartes qui composent l’image ! Ça bluffe sévère à table ! La voilà la part de fun qui en fait certes un jeu familial mais aussi d’ambiance et de prise de risque !

Succès garanti !

Diferencio fait le tour des festivals en 2023 (y-compris Cannes cette fois !), une vidéo lui est même consacrée sur la chaîne youtube d’Un monde de jeux, les réseaux sociaux en font l’apologie…

Sa sortie a enfin lieu en septembre 2023, tout le monde peut à présent souffler et profiter d’un repos bien mérité après toutes ces péripéties affrontées pour nous offrir ce petit chef d’oeuvre qui met à l’honneur le travail unique et inimitable de ces artistes, le courage et la ténacité de ses auteurs, sans oublier la détermination d’un jeune ado qui a conservé, bien cachée, sa petite pépite d’or pour finalement nous offrir, quelques années plus tard, un véritable trésor à partager !

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La parole est donnée aux illustrateurs :

Bonjour Pauline et Xavier (Naïade). Merci à vous d’accepter de nous dire quelques mots sur votre parcours et vos expériences dans le monde ludique. Merci aussi de nous faire voyager et rêver à travers votre travail, permettez-moi de vous souhaiter le meilleur dans ce domaine comme dans les autres !

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur vous qui travaillez souvent dans l’ombre et que nous aimerions mettre ici en lumière :

Bonjour. Je suis Pauline Détraz. J’ai découvert le monde du jeu de société grâce à un couple d’amis (Simon et Emilie Caruso ! Merci à eux !) qui nous ont fait tester à l’époque Les Aventuriers du Rail à mon mari et moi. Cela a marqué un tournant dans notre histoire ! Mon chéri* s’est lancé en tant qu’auteur de jeux et j’ai eu la chance d’intégrer le métier d’illustratrice ludique depuis 2015 ! J’ai illustré une 20aine de jeux pour des publics assez variés.

J’aime particulièrement illustrer des paysages ou dessiner des objets. Avec Diferencio, j’ai été comblée !

Bonjour, je m’appelle Xavier, je suis né il y a fort longtemps (tiens lui aussi…?!) au milieu des vaches ! J’ai commencé à travailler en 2007 mais c’est en 2009 que j’ai illustré mon 1er jeu de société “Isla Dorada” de B.Faidutti et Allan R Moon chez Funforge. Depuis j’ai dû illustrer une 40aine de jeux. J’aime bien travailler sur des jeux familiaux mais avec des univers très différents de l’un à l’autre.

Quels types de jeux préférez-vous ?

Pauline :  Moi j’aime beaucoup les jeux narratifs, immersifs. Mes jeux du moment c’est Dune, Fantasy Realms, les Unlocks bien sûr mais il y en a tellement d’autres encore…

Naïade : J’ai toujours joué, depuis petit. J’ai commencé avec Labyrinthe, Hippofolies, Space Crusade et autres Qui est-ce ? Mais je me suis vraiment intéressé au sujet quand j’ai commencé ce métier. On m’a alors fait découvrir Les colons de Catane, 7 Wonders et à partir de là, j’ai cherché par moi-même. Maintenant je joue régulièrement avec mes enfants, ma famille, mes copains, copines : Sobek 2 joueurs, Azul, Top Ten ou King Domino font partie de mes jeux favoris !

Pouvez-vous nous raconter votre histoire avec Diferencio ?

Pauline :  Pierô m’a contactée pour ce jeu alors que j’étais en vacances à la montagne. Il m’a parlé du projet en précisant que ce serait une collaboration à quatre mains avec Naïade. Youpi !!! Difficile de se sentir à la hauteur mais j’étais aux anges ! Ça s’est vraiment bien déroulé. La co-illustration est un processus très intéressant et enrichissant. On avait carte blanche ce qui offre un environnement idyllique pour la création.

Nous avons veillé à ce que nos univers soient complémentaires notamment au niveau de la palette mais aussi sur l’aspect lyrique. C’était vraiment amusant de s’inventer des histoires au fur et à mesure de la création des cartes, de faire évoluer l’intrigue de chaque scénette et de guider le joueur dans une aventure lorsqu’il commence à s’intéresser aux détails subtils de l’image. Un grand merci à Kyf et Naïade pour ce super projet !

Naïade : C’est Pierô qui m’a proposé le jeu. On se connaît depuis longtemps, j’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour lui. J’y serais de toute façon allé les yeux fermés mais il m’a en plus présenté le jeu et précisé qu’il faudrait collaborer avec Pauline dont j’adore le travail donc j’étais encore plus impatient et motivé ! On s’est d’ailleurs très bien entendu tant sur le caractère que sur le travail, on était raccord et on a réussi à travailler chacun de notre côté tout en mélangeant nos idées. Je pense que le résultat est homogène.

Il existe deux illustrations de couverture pour ce jeu : une première qui, je le pense, nous ressemble davantage… Et l’officielle qui plaît à plus de gens qui ont le bras longs, on ne maîtrise pas toujours tout ! Une dernière chose importante : surtout méfiez-vous de Pierô… Tout ce qu’il peut dire à propos de Pauline et moi est faux !

Ah ah ! On en doute pas ! Sacré personnage !!!

* Ce que la discrète Pauline ne m’avait pas dit lors de nos premiers échanges, c’est qu’elle partage sa vie avec l’auteur à succès : Johan Benvenuto qui est, entre autres, le créateur de Cortex, Secret Identity, Lost seas, Hiroba, Cheese Master, Cowboy Bebop …

Quelques jeux sublimés par ces deux talentueux artistes :

Pauline : Akropolis – Au creux de ta main – Nimalia – Dicycle race – Archeologic etc.

Des dessins tout en finesse et poésie.

Naïade : La gamme Tokaïdo – Sobek 2 joueurs – Les Similo – Château aventure – Snow time et encore bien d’autres.

Des univers variés et fascinants !

Comme promis, je rends le micro aux deux auteurs pour conclure :

Aujourd’hui le jeu est sorti depuis quelques mois. Etant donné les obstacles, j’imagine le soulagement ! Qu’auriez-vous envie de nous dire de plus sur cette expérience ? Ce que vous en retirez ? Une anecdote, un regret peut-être ou un souhait ?

Aymeric : C’est un premier jeu donc c’est vraiment super de voir les gens y jouer, l’apprécier. J’ai fait beaucoup de présentations, pas tant pour vendre le jeu (vu ce qu’on gagne par boite : ça ne payait même pas le parking !) mais plus pour profiter de ce moment, sachant que je n’aurais pas d’autres occasions. J’ai été très impressionné de voir aussi comment le jeu pouvait être utilisé par les psychomotriciens, orthophonistes et autres… On a eu beaucoup de retours dans ce sens, je trouve ça génial !

J’aurais bien aimé qu’avec victor, on soit plus impliqué dans la partie illustration, puisqu’elle est directement intégrée dans la mécanique du jeu. Avec notre proto moche, on a passé beaucoup de temps à réfléchir aux changements. Je pense que sur cette partie, on aurait eu matière à discuter avec Naïade et Pauline sur les changements possibles à partir des univers qu’ils avaient créés. D’ailleurs, j’appréciais déjà beaucoup le travail de Naïade auparavant, je connaissais moins celui de Pauline.

Quand on a reçu les plateaux, c’était vraiment un moment fort ! Le jeu prenait vie, et c’était vraiment TRÈS beau !! Évidemment, j’aimerais voir une suite avec d’autres artistes notamment issus de la littérature jeunesse (style Amélie Fléchais qui a fait Les bergères guerrières) mais ça n’a pas l’air parti pour…

Une anecdote ? Lors de la présentation du jeu dans la boutique « Sur la route du jeu » à Ste Pazanne, une fille de 7 ans suit sa mère à contre-coeur. Elle se pose à ma table, mais juste pour s’asseoir et attendre, posant sa tête entre ses bras. Comme elle est là, je lui propose d’essayer le jeu tant qu’à faire. Elle accepte, et s’amuse beaucoup. Elle appelle sa mère qui vient jouer avec elle, et à la fin de la partie, elle demande pour avoir le jeu, mais sa mère lui dit qu’on verra, que ça pourrait être une idée de Noël. Elles s’en vont, mais 20mn plus tard, elles reviennent. La petite fille est allé chercher son argent dans sa tirelire, et achète le jeu elle-même, toute fière. J’avoue que c’était très touchant, j’ai fait ma plus belle dédicace !

Victor : C’était vraiment super de vivre une telle expérience. C’est un premier jeu, on avait eu une épreuve malheureuse avec un jeu annulé l’année d’avant et on a eu peur à plusieurs reprises que l’histoire se répète. Alors, quand on a vu pour la première fois Diferencio dans les magasins, ça faisait vraiment un petit quelque chose de difficile à décrire, une petite fierté. Les présentations en boutiques étaient très sympathiques aussi, j’ai eu moins l’occasion d’en faire qu’Aymeric mais à chaque fois, rencontrer le public était vraiment incroyable.

J’ai trouvé ça très chouette d’accompagner le jeu à sa sortie, de comprendre la manière dont un produit sortait, était mis en avant ou non, de discuter avec les boutiques. Ce n’est pas forcément quelque chose qu’on imagine, les problématiques des professionnels de la vente et c’était intéressant de découvrir l’envers du décor.

Au niveau des regrets, j’ai un peu le même qu’Aymeric : le fait qu’on n’ait que très peu participé au développement au niveau des illustrations. Évidemment, on est ravi de voir les illustrations de Naïade et Pauline, ils ont fait un super travail mais certainement qu’on aurait pu plus les aiguiller pour coller aux mécaniques de notre jeu…

Une suite ? On en rêve, c’est sûr ! On kiffe imaginer quels illustrateurs pourraient amener leur patte à ce projet : Aymeric rêve d’en voir un fait par Vincent Dutrait, moi par Weberson Santiago ! On aimerait aussi pouvoir décliner le concept dans d’autres univers, comme Harry Potter, Marvel, Astérix, ce genre de choses, mais tout n’est pas si simple …

Je n’ai pas forcément d’anecdote précise mais je retiens surtout le fait d’avoir fait jouer plein de gens qui, à la base, n’avaient pas forcément d’appétence pour ce type de méca. Tes potes sont toujours contents de t’aider en achetant ton premier jeu et quand ils te font des retours après, en disant qu’ils se sont fait ratatiner par leurs enfants, ça fait sacrément plaisir! J’ai eu beaucoup d’amis qui sont venus aux présentations ou ont acheté Diférencio pour Noël, et cette forme de solidarité m’a beaucoup touché.

Un dernier mot sur d’éventuels projets en cours ?

Aymeric : Comme je me traine un gros jeu depuis des années, je me dis que je préférerais des jeux plus simples à l’avenir… Mais souvent, rien à faire, ça se complique quand même (sauf pour Diférencio) ! J’aime bien quand il y a un univers propre au jeu.

Victor : Je travaille pas mal sur un jeu que j’ai signé en 2022 et qui sort chez Iello l’année prochaine : Popcorn (de la gestion de salles de cinéma !). Ce qui est assez amusant, c’est que c’est mon tout premier proto que j’ai commencé à faire en 2018, la passion du cinéma me poussant vers ce type de thématique. Il est toujours en cours de développement actuellement. J’ai peu de nouveaux protos en route par manque de temps hélas.

Allez, c’est fini ! Tout l’monde dehors !

Quel privilège pour moi d’avoir pu échanger avec ces quatre talentueuses personnes aux parcours variés mais avec une passion commune qui les anime et surtout : le goût du travail bien fait ! On leur souhaite une belle réussite avec cette création (pour laquelle ils n’auront finalement jamais eu l’occasion de se rencontrer tous ensemble !) et dans tous leurs futurs projets ! En attendant retrouvez mon avis sur Diferencio ici.

J’espère que vous aurez apprécié découvrir leurs confidences et retours d’expérience. D’autres Carnets de Board arrivent prochainement ! Restez connectés !

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https://www.ludum.fr/jeux-de-societe-famille/diferencio-4723?aff=67


Mélanie Fragata


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Etiquettes : Aymeric Duperray | Diferencio | Kyf Edition | Naïade | Pauline Détraz | Victor Saumont

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