Immergez-vous dans les croyances profondes des différents peuples rencontrés et tentez de tirer profit des atouts de chacun dans Mythologies, un jeu compétitif de construction de Panthéon !
Dieu que c’est beau !
Entre la couverture très épurée et évocatrice, les illustrations splendides et variées d’Arthur Boccard ainsi que le taf effectué pour offrir une parfaite cohérence entre les effets de cartes et les différentes religions explorées, on peut dire que c’est beau de sentir la passion qui transpire d’une telle oeuvre !
Huit mythologies différentes se côtoient dans ce jeu où les cartes interagissent entre elles pour la destruction comme pour la gloire ! Huit mythologies donc aux spécificités en lien avec leurs véritables rites : plus de sacrifices chez les Inca et de pillages chez les Grecs, des réincarnations chez les Hindoue et une grande mobilité chez les Chinois etc.
Huit mythologies dans la boîte mais seulement quatre à chaque partie selon le niveau de difficulté choisi, le degré d’interférence désiré ou les goûts personnels. Ce qui offre des sessions toutes plus différentes les unes que les autres (sans compter le verso des plateaux, les différents objectifs et le nombre de cartes assez conséquent !).
Chacun sa mille-fa
Dans Mythologies, chaque joueur dispose d’un plateau personnel appelé Panthéon qu’il cherche à développer en y plaçant des Créatures légendaires et Divinités puissantes pour gagner des ressources et déclencher leurs pouvoirs.
Le plus original, mais aussi le plus contraignant dans ce jeu, c’est le système de récupération des cartes. Au centre de la table, se situe le Sanctuaire formé par les quatre plateaux sélectionnés pour la partie et se référant chacun à une seule famille. Y sont disposés un certain nombre de Personnages en fonction de la manche en cours. A chaque tour, une carte Destinée est révélée et indique dans quel quartier vous pouvez réserver un Personnage . Pour ce faire, vous jouez un jeton face cachée et, au moment de le révéler, on découvre si vous avez choisi de passer ou de vous positionner.
Toute cette phase de Sélection se fait en simultané et heureusement car le temps de lecture est assez long et peu pratique. A deux joueurs, le problème sera moindre mais à quatre, il est courant de devoir se lever de sa chaise ou se tordre le cou pour arriver à atteindre l’autre bout du plateau. Ce défaut mis de côté, le jeu vous met face à plusieurs dilemmes qui vous font oublier vos cervicalgies et vous concentrer sur les pictogrammes et effets spéciaux.
En photo : le Sanctuaire composé de 4 plateaux avec, en son centre, la carte Destinée du tour.
Faites la Guerre pas l’Amour
Lorsque chaque joueur s’est positionné sur deux cartes, vient la phase de Placement durant laquelle, tour à tour, les adversaires disposent leurs nouvelles recrues comme ils le souhaitent dans leur Panthéon et dans l’ordre de leur choix.
A vous de voir sur quel niveau les faire atterrir, ce qui impactera vos gains en matière de ressources, ou bien si vous décidez de recouvrir une ancienne (seulement une Créature, jamais une Divinité ! )un pouvoir puissant se répercutera sur votre zone personnelle ou celle d’un ennemi ! Pour un jeu de cette envergure, c’est assez plaisant de pouvoir profiter d’une telle liberté de mouvement.
Mais je n’ai pas dit que c’était simple pour autant car tout se mesure : l’effet d’une carte impacte l’autre, la position d’un adversaire peut avoir un effet sur votre tableau, l’alignement de trois cartes déclenche un bonus … Il faut donc penser à tout !
Si les Créatures sont gratuites, les Divinités, elles, nécessitent de défausser quatre Gemmes pour pouvoir les ajouter chez soi. Leurs capacités sont elles-aussi immédiates ou permanentes mais bénéficient d’une force décuplée et offrent parfois même des possibilités de scoring supplémentaires. Les Gemmes étant également des points de victoire, il est tout à fait possible de privilégier les Créatures et le stockage de ressources sans rien dépenser mais vous serez sans doute tenté un moment ou un autre d’obtenir un terrible Dictateur Dieu dans votre camp.
Vous l’aurez compris la gestion de ressources, l’agencement de son tableau et la synergie des cartes sont les trois mécaniques qui forment la solide base du jeu. Les parties sont tendues, beaucoup de lecture donc peu d’échanges mais les sensations sont là, vous avez le sentiment de préparer vos troupes et les répartir au mieux pour contrer les attaques et foncer dans le tas au bon moment.
Pour autant, il ne faut pas oublier le but du jeu dans tout cela : obtenir des jetons Faveur. Je le précise car le jeu a tendance à nous distraire de cet objectif en nous faisant cumuler des Gemmes qui, elles, ne rapportent qu’un point par groupe de trois à la fin ! N’oubliez donc pas de placer, déplacer, recouvrir les Personnages qui vous permettent de cumuler des Faveurs et ne perdez pas non plus de vue les Missions à remplir en fin de 3ème et dernière manche !
Photo 1 : Poser un Centaure au centre donne 1 gemme. L’alignement de 3 cartes verticales offre 1 Faveur. Puis l’effet est déclenché.
C’est pas des mythos
Prévu pour le 1er trimestre 2026, Mythologies a tout pour entrer dans la légende ! Passé ce coup du lapin torticolis désagréable et un ou deux mots de vocabulaire à retenir, le jeu est vachement fluide et hyper prenant. On saisit assez vite les histoires de gains dépendants de l’étage d’accueil dans notre Panthéon ainsi que les pouvoirs plus ou moins puissants des cartes et la façon de les faire interagir entre-elles.
Les parties sont courtes et assez dynamiques malgré quelques longueurs dues à la lecture (et re-lecture) des cartes mais ce « défaut » devrait se gommer au fil des sessions d’autant que les phases de Sélection se font en simultané je le rappelle.
La complexité réside surtout dans le fait de bien choisir ses Personnages et de les activer dans le bon ordre en tout cas pour ce qui est du jeu de base puisque je n’ai pas encore eu la chance de découvrir toutes les factions de la boîte qui nous réservent apparemment de dangereuses surprises. Je me garde le plaisir de la découverte à sa sortie car il est évident que, pour perdurer, les mythes doivent être contés et rejoués encore et encore …
