Déjà si vous avez la ref dans mes bras ! Iki n’a certes rien à voir avec Les chevaliers du Zodiaque mais il n’en demeure pas moins aussi plaisant. Enfin plaisant si vous arrivez à satisfaire en nourriture vos personnages… En plus ils ne veulent pas brûler ! Quelle exigence !
Les 2 vies d’Iki
Iki 2015
Iki sort en 2015 et connait un succès d’estime auprès des joueurs aguerris mais dans un design qui frôle celui d’un prototype. L’éditeur Sorry We Are French a la bonne idée en 2021 de ressortir le jeu dans un nouvel écrin et on ne peut que saluer leur travail admirable tant cette nouvelle version est magnifique.
Iki 2021
Et le succès ne se fait pas attendre pour le jeu ! Avec ce design incroyable (jusqu’à de belles illustrations dans la boite du jeu) les joueurs découvrent les mécaniques agréables d’Iki. Le jeu ne passe pas loin de remporter d’ailleurs l’As d’Or du jeu Expert 2022 mais se heurte aux 2 mastodontes que sont Les ruines perdues de Narak et Dune Imperium.
Un jeu à contraintes
J’ai faim
Iki est un jeu non permissif et j’apprécie beaucoup cela. Au rythme des 13 mois que dure le jeu, vous devrez constamment penser à nourrir les personnages qui sont sur vos cartes. Certes il faudra leur donner un riz 4 fois dans la partie mais je peux vous assurer que cela vous hantera (et vous empêchera de faire les dingueries prévues).
Brûle, babylon brûle
Nous allons devoir aussi protéger 3 fois nos personnages des incendies qui se déclaraient à l’époque de ce Japon féodal. Selon le placement de nos personnages dans les bâtiments nous devrons avoir un niveau sur la piste d’incendie suffisant pour éteindre le feu. À moins de compter sur un adversaire fort en incendie placé avant nous ou prier pour que le feu ne se déclare dans un autre bâtiment (une petite prise de risque agréable).
La phase Ikizama
De combien j’avance ?
Mais revenons sur notre tour de jeu. Vous devrez placer votre pion Ikizama sur une piste qui déterminera de combien vous allez avancer dans la rue (1, 2, 3 ou 4 cases). Cette simple décision est déjà ultra tactique. Déjà c’est votre avancée sur la piste incendie qui détermine qui se place en premier et autant le dire c’est mega important.
4 pièces ? Très peu pour moi
Non seulement cela détermine votre avancée dans la rue (et donc les actions que vous ferez) mais cela détermine aussi qui recrute son nouveau personnage en premier ! Au lieu de recruter vous pourrez prendre votre revenu de 4 pièces (4 mons). Chose marrante le jeu vient avec des pièces de 1 et de 4 pour faciliter ce revenu, c’est déstabilisant mais malin.
La phase Oyakata
Avancer, toujours avancer
Une fois votre Ikizama placé, vous avancerez votre pion Oyakata dans la rue et dans le sens des flèches du nombre de cases exact choisi. Et là vive les contraintes, vous vous trouverez en face d’une boutique et effectuerez son action et en face d’un personnage placé par vous ou par votre adversaire pour faire son action également. J’espère que vous avez bien calculé votre coup !
Une petite modularité
Si vous n’avez pas bien anticipé le move de votre adversaire qui vous a pris la case « avancer de 1 », vous pourrez toujours utiliser sur la piste Ikizama l’emplacement « 1 à 4 cases » bien pratique mais qui ne vous permettra pas de recruter un perso ou de prendre un revenu. Sinon vous avez aussi les pions savates qui permettent d’avancer plus que prévu (j’ai bien dit plus et pas moins snif).
L’importance des personnages
Une mécanique subtile
Les personnages que les joueurs vont recruter auront une grande importance. Ce seront les effets activables par l’ensemble des joueurs et qui feront que les parties ne se ressembleront jamais. Ces personnages sont placés avec l’un de vos kobun (petit personnage) sur une piste sur la droite de la carte et indiquera un revenu.
La retraite à 4 cases
Lorsque vos adversaires utiliseront votre personnage (ou quand votre Oyakata fera un tour complet de la rue) votre pion kobun progressera sur cette mini piste et finira par partir à la retraite. Ils vous rapportera son revenu maximal, ne devra plus être nourri et ne pourra plus brûler (ou protéger les autres des incendies). C’est très original !
Pas le droit à l’erreur
J’aime le poisson
Iki est exigeant et nous demande de bien penser nos actions. Un exemple parmi d’autres : vous pourrez collecter poissons différents (un par saison) pour scorer 15 points. Mais voilà il n’y aura que 2 poissons disponibles à chaque saison. 3 petits mois pour le prendre, avec les adversaires qui veulent faire de même et d’autres priorités dans notre partie… Voilà une partie déjà intéressante.
La diversité des personnages
Mais le jeu vous récompensera aussi en fin de partie selon la diversité de couleur de vos personnages (jusqu’à 25 points !)… mais voilà parfois vous recruterez des personnages pour leur pouvoir et non leur couleur… et puis vous aurez peut-être une belle diversité de personnages mais un incendie ou un manque de riz passera par là… dur dur !
Des PVs encore des PVs
Les (le) bâtiments
Dans Iki vous pourrez construire aussi des bâtiments, vous en verrez plein de bien au début de la partie et vous aurez plein de jolis plans en tête. Je vous ramène tout de suite sur terre, les bâtiments sont très chers, il vous faudra vous armer en bois et en Koban (pièce d’or) pour profiter de leur points ! Un plan à construire dès le début de partie.
Une vraie blague
Autre gros point de scoring vous pourrez acheter chaque saison des blagues à tabac qui offrent des PVs selon certains aspects du jeu (nombre de savates, de pièces, …) et des pipes offrant des bonus immédiats (mais surtout avoir une pipe permet de doubler les PVs de TOUTES ses blagues à tabac). Un scoring astucieux à ne pas manquer.
IKI reviendra
Je trouve peu de défauts à ce Iki je vous avoue, il est exigeant comme j’aime par contre alors attention sur vos premières parties. Si l’un de vos ouvriers périt dans un incendie ce sera un gros coup dur et vous crierez peut-être au scandale du hasard mais c’est clairement anticipable (à vous de doser le risque). Je reviens vous parler très vite de son extension sortie cette année.