Laissez-moi vous embarquer dans un voyage avec deux destinations de rêve… La première étant la ville du bonheur où se côtoient foyers gourmands, usines charmantes et autres bâtiments tout mignons. La seconde, une petite île italienne connue pour ses maisons de pêcheurs multicolores qui bordent les canaux. La douceur sucrée de ces paysages ne sera réservée qu’à vos yeux car pour le reste, vous vous livrerez une guerre sans merci pour viser des objectifs avant les autres et recevoir un max de points !
Happy City
Chaque joueur démarre avec un Happy Market qui lui assure un revenu en début de manche. Un tour de jeu offre la possibilité d’acheter de nouveaux bâtiments ou récupérer une pièce supplémentaire mais en fin de partie, chacun ne pourra posséder au total que 10 cartes !
L’action d’achat se déroule ainsi :
- Le joueur actif choisit s’il souhaite défausser une carte de la zone centrale (voir photo) où les bâtiments sont séparés en trois tas de plus en plus chers mais aussi de plus en plus intéressants (un peu à la Splendor).
- Il en dévoile ensuite jusqu’à avoir le choix entre 3
- Puis il paye le coût de la carte choisie pour venir la placer chez lui et bénéficier par la suite de ses avantages
Ce qui est super malin, c’est qu’au dos des cartes se trouve la répartition des différentes couleurs et le coût potentiel ce qui permet d’anticiper ou d’embêter un peu les autres. Bâtissez la ville du bonheur qu’ils disaient.
Sur les cartes on trouve le coût, le revenu (qui sera gagné à chaque début de manche), des couleurs qui seront nécessaires pour espérer gagner des bâtiments spéciaux (objectifs) et aussi des p’tits coeurs et des p’tits bonhommes. Ce sont ces deux derniers éléments qui détermineront le gagnant en fin de partie puisque chacun multipliera son niveau de bonheur (nombre de p’tits coeurs) par son nombre d’habitants (p’tits bonhommes).
Les bâtiments spéciaux, eux, ne coûtent pas d’argent, on les récupère (en plus de son action du tour) à condition de posséder le nombre et les couleurs de cartes demandées. (Comme les nobles dans Splendor !). Elles offriront en général plus d’argent ou plus de p’tits coeurs ou plus de p’tits bonhommes.
Ca c’est pour les roses, dans la version familiale. Mais pour ce qui est de la version experte avec les cartes rouges, si la manière de les obtenir ne change pas, elles apportent une nouvelle façon de scorer qui modifiera un peu votre stratégie.
4
Happy City
- Un jeu de A. et T. Sato
- Illustré par M. Takami
- Edité chez Cocktail Games
- De 2 à 5 joueurs
- Dès 10 ans
Balade à Burano
Là encore un marché central avec 3 piles de cartes de niveaux différents représentant le rez-de-chaussée, l’étage et le toit des maisons. Sur chacune des cartes, différents éléments importants : la couleur, les points, le type, les personnages, la décoration, les fenêtres closes.
En plus de ces cartes, on trouve également 2 types de personnages: les touristes que l’on peut cumuler et les habitants que l’on ne peut avoir qu’en un seul exemplaire. Tous permettent de scorer en fonction des éléments qui apparaîtront dans une maison ou sur la rangée du 1er étage ou les toits etc.
Un tour se déroule comme suit:
- Récupérez en main de 1 à 3 cartes et gagnez en fonction 2, 1 ou 0 pièce
- Placez devant vous 1, 2 ou 3 cartes et payez en fonction 1, 3 ou 5 pièces
- Si une maison est complétée à la fin du tour, vous devez récupérer un personnage au choix et l’ajouter à votre panorama
Ca paraît simple et pourtant vous devez déjà sentir les choix cruciaux qui vont s’imposer à vous en lien avec la gestion du budget (d’autant que votre main et votre porte-monnaie seront limités !). Mais ce n’est pas fini, vous ne pourrez pas placer tout et n’importe quoi, il va falloir respecter certaines règles:
- Les niveaux des bâtiments doivent être cohérents (on ne pose pas un toit au sol !)
- On ne construit pas dans le vide (on suit l’ordre logique de construction)
- Les cartes ajoutées doivent forcément être adjacentes à une autre
- Il ne peut y avoir plus de cinq maisons
Deux règles sont cependant contournables à condition d’en payer le prix (en points !):
- Une maison doit être constituée entièrement de la même couleur
- Les étages adjacents de deux maisons ne peuvent pas être de la même couleur
Au final, vous gagnerez des points grâce aux scorings offerts par les personnages, pour chaque boutique (points sur les cartes), si vous n’avez pas (ou peu) contourné les règles de placement. Celui qui aura le plus de fenêtres closes, perdra en revanche des points.
Il ne me reste qu’à vous dire qu’il est possible d’y jouer en solo et que c’est fort plaisant car les règles changent peu. La petite extension, quant à elle, apporte simplement de nouveaux personnages et donc de nouveaux scorings (incluse dans la boîte).
Balade à Burano
- Un jeu de W-M. Ling,
- illustré par M. Chan
- Edité chez Legion Distribution et Emperors4
- De 1 à 4 joueurs
- Dès 10 ans
Mon avis sur Happy City et Balade à Burano :
Si Happy City est parfait pour découvrir (très) gentiment la construction de moteur (engine-building), Ballade à Burano l’est tout autant pour initier aux jeux de placement et gestion de ressources même s’il imposera plus de contraintes. La notion de timing est fort intéressante aussi puisque vous serez obligé de surveiller l’avancée des autres, ce qui déterminera la meilleure action possible. Les objectifs étant à disposition de tous, vous vous livrerez une lutte acharnée pour récupérer ceux que vous convoitez avant votre voisin !
Cette interaction ultra légère est appréciable dans ces jeux où chacun construit dans son coin sans pouvoir attaquer directement la zone des autres (pour Happy City, il semblerait que les choses changent avec l’extension Grozilla).
Pour l’un comme pour l’autre, tout est fait pour charmer et ne pas effrayer les novices : le thème, les couleurs, les détails, l’iconographie et les règles courtes, accessibles et parfaitement résumées sur les aides de jeu. Les parties rapides permettent d’en enchaîner plusieurs : d’abord on découvre, puis on capte l’intérêt et enfin, on atomise l’adversaire sans aucune retenue !