Donuts est l’occasion parfaite de manger en jouant… mais avant d’en parler faisons un peu d’histoire ensemble…
Au début était Insert
Encensé par son auteur
Donuts est la version éditée et retravaillée du jeu Insert. Bruno Cathala croyait tellement en ce jeu qu’il en a dédié une page sur son site pour expliquer la genèse du jeu et annoncer sa mise en ligne sur BoardGameArena. Il faut dire que l’auteur n’y va pas de main morte : il décrit ce jeu comme sa création la plus aboutie, celle qu’il souhaite partager avec le monde ludique.
Une version très abstraite
Cathala parle également du côté addictif, pur et sans artifice du jeu : il est vrai que celui-ci s’explique très vite et s’enchaine très vite. Ce sont là 2 qualités indéniables d’Insert mais malgré tout il ressemble à un jeu de la gamme des GIPF qui me laisse vraiment de marbre (mais qui a indéniablement son public).
Le tour de force de Funforge
L’idée du Donuts
Et c’est là qu’intervient le travail de l’éditeur qui choisit de croire au jeu. Plutôt que de se concentrer sur la mécanique d’insertion (d’où le nom très parlant d’Insert), c’est vers la forme des pions que se tourne le nouveau nom du jeu : ce sera Donuts, avec un design très chatoyant qui moi me parle beaucoup plus !
Cela reste un jeu abstrait
Alors soyons clair je ne dis pas qu’ici le thème est au cœur du jeu, c’est un jeu 100% abstrait. Mais ce petit côté Donuts lui donne un charme que je ne retrouvais pas dans Insert. Manipuler et retourner ces pièces de bois sur le plateau a un côté de suite très satisfaisant et pousse encore plus dans le côté addictif de la mécanique expliquée par M.Cathala.
Une mécanique pure
De la pose guidée
L’idée qui me plait le plus dans Donuts est le concept de pose guidée (comme Kamisado que j’affectionne particulièrement). Le motif de la case où vous allez poser votre pion indique à votre adversaire la ligne, colonne ou diagonale dans laquelle il devra poser le sien. Il est à noter que le plateau est modulaire en 4 parties pour renouveler les directions possibles.
Un vrai contrôle de l’adversaire
Plus les cases disponibles s’amenuisent plus vous pouvez contrôler les prochains coups possibles (ou obligatoires !) de votre adversaire. Vous pourrez même totalement vous soustraire aux contraintes de placement si votre adversaire vous propose une direction impossible. C’est très fort alors à vous de forcer votre adversaire à provoquer cette impasse. Attention ces contraintes imposées sans cesse peuvent être dangereuses pour la santé de votre couple si vous jouez en amoureux.
Mais comment gagner ?
L’insertion pour gagner
Vous gagnerez votre partie de Donuts en réalisant une suite de 5 donuts à votre couleur. Et pour cela rien de mieux que l’insertion, l’une des grosses originalités du jeu. En effet vous pouvez transformer les donuts adverses si vous réussissez à placer un donuts entre 2 donuts adverses sous la forme 0_0 ou même 0x_0. Je n’ai jamais vu ce système de prise qui vous demandera un petit temps d’adaptation.
Un tie breaker enfin juste
J’ai beaucoup de mal avec les tie breakers en général mais ici il est clairement tactique. Si personne n’arrive à gagner ce sera le plus grand groupe contigu qui décidera de la victoire. Il y aura donc un moment de bascule dans la partie où vous ne jouerez plus pour la victoire immédiate mais tenterez de former ce groupe pour gagner !
Une règle importante
Attention le jeu propose de placer un 2e Donuts au dessus du dernier qui vient d’être posé. Pour moi proposer n’est pas assez ici ! C’est vraiment obligatoire de le faire… afin d’avoir une bonne visibilité des possibilités du dernier coup joué si le tour prend plus de temps que prévu finalement. Vraiment faites le.
Addiction
Au final, ce Donuts m’aura beaucoup plu (par contre j’en peux plus maintenant des Donuts et leur quantité insane de sucre) et même s’il n’est pas mon préféré de l’auteur je comprends l’énergie qu’il a placé dans ce jeu pour le faire éditer. Cette histoire me donne encore plus envie de revenir à de nouvelles parties de Donuts !