Dans un épisode du podcast Real Ones, l’actrice Deborah Ann Wall (que l’on a vue dans True Blood et Daredevil), apprend à l’acteur Jon Bernthall (Walking Dead, le Punisher…) à jouer à Donjons & Dragons. Une masterclass absolue qui ne lui a pris que 2 minutes 30. Incroyable. Cette vidéo est la meilleure chose qui soit arrivée à Donjons & Dragons depuis longtemps.
Tu es dans la forêt, tu entends un craquement…
Dans ce podcast, Deborah commence par décrire verbalement les mécaniques et le contexte du jeu Donjons et Dragons, ce qui ne fait que soulever des questions chez Jon. Chaque précision emmène encore plus de questions. Et puis soudain, le visage de Deborah s’illumine.
« You wanna play D&D ? »
A partir de ce moment, tout devient clair pour Jon, finies les questions. Deborah décrit une scène :
Deb : Tu as un arc attaché dans le dos, une épée et un poignard à ta ceinture. Tu marches dans les bois, c’est sombre, c’est la nuit, la lumière de la lune éclaire faiblement tes pas. Tu entends un craquement au loin, quelque chose de grand a marché sur une branche…Que fais-tu ?
Jon : à quelle distance est le craquement ?
Deb : Fais-moi un test de perception. Donc là tu lancerais un dé, disons que tu fais un 13, d’accord, et tu es plutôt attentif, donc tu as un bonus de +3, ça fait 16 au total. Tu penses que le craquement est à environ 6 mètres.
Jon : D’accord, c’est à environ 6 mètres, je pense que je sors d’abord mon arc
Deb : D’accord, donc tu prends ton arc, tu es prêt, tu vises juste à l’endroit d’où vient le bruit. Lentement, quelque chose s’approche de toi, un peu de lueur dans l’obscurité, tu vois un hibours. C’est un monstre de 4 mètres de haut, ça ressemble à un hibou mais avec le corps d’un ours. Il ouvre son bec et pousse un cri strident vers toi. Que fais-tu ?
Jon : Est-ce que j’ai déjà rencontré un hibours auparavant ? Je sais ce que c’est ?
Deb : Fais un test d’Histoire, on va voir si ton personnage a déjà rencontré un hibours. Tu lances le dé et tu fais 10. Non, tu n’as pas la moindre idée de ce qu’est un hibours. Tu n’as aucune idée s’il est menaçant ou pas, mais il te crie dessus.
Jon : Je dirais « hé, tu es mon ami ou mon ennemi ? »
Deb : Fantastique, tu lui parles !
Jon : Oui, j’essaie.
Deb : Fais un test de langage animal, tu lances encore un dé…
La scène s’arrête ici, mais en 2 minutes Deborah a réussi à immerger Jon dans une accroche d’histoire, sans expliquer une seule règle, par la simple évocation. Une véritable masterclass, et une publicité extraordinaire pour Donjons & Dragons.
Une bonne histoire
Deborah explique ensuite à Jon comment son créés les personnages, en disant qu’un personnage est bon et mauvais dans différents aspects. Que l’on peut jouer avec des personnages déjà inventés, ou les inventer soi-même. Jon demande ensuite pourquoi ne pas créer un personnage parfait, bon dans tout ? Et Deborah lui explique que ce sont les défauts qui font un bon personnage dans une histoire.
Qu’un Magicien par exemple, qui a passé sa vie à étudier des grimoires pour en apprendre les arcanes, a forcément passé moins de temps dans la salle de gym pour développer sa force. Au contraire, un chevalier qui a passé sa vie à combattre des dragons manquera peut-être de tact dans des situations sociales ?
Deborah évoque ensuite un personnage crée par un ami à elle, il incarnait un Prince qui avait été choyé toute sa vie dans un environnement privilégié. Qui se voyait beau et charismatique. Mais que la réalité de l’Aventure a ramené sur Terre, lui faisant comprendre qu’il n’était pas du tout qui il croyait. Il n’était ni drôle, ni beau, ni charismatique, il avait juste été protégé par son statut.
Donc les défauts sont géniaux, les défauts font une bonne histoire !
Le but de Donjons & Dragons est-il de gagner ?
Comme Deborah le précise ensuite, le but de Donjons & Dragons n’est pas de gagner à proprement parler, mais plutôt de vivre une histoire. Une histoire pavée de réussites, d’échecs, de moments euphoriques et dramatiques. Bien sûr, une morale sous-tend parfois les campagnes, et des quêtes épiques sont à accomplir.
Mais la réussite ou l’échec de ces accomplissements peuvent tous les deux donner de bonnes histoires. Donjons et Dragons c’est avant tout de la narration coopérative. Deborah, comme des millions de rôlistes à travers le monde, elle adore ça, et elle dit qu’elle y jouera jusqu’à sa mort. Quelle Queen !
Deborah indique même qu’elle élabore des campagnes et qu’elle anime des sessions DnD, comme une deuxième carrière pour elle. Contrairement au milieu d’Hollywood et du cinéma, elle dit se sentir à sa place parmi les nerds, et qu’elle ne se sent pas en insécurité. Contrairement aux plateaux de cinéma, où elle raconte finir par aller faire la vaisselle dans les coulisses car elle ne se sent pas assez cool pour rester avec le gratin de stars.
En tout cas, j’adorerais jouer avec elle en Dungeon Master pour une campagne, peut-être celle de Stradh vu qu’elle connaît assez bien les vampires ?