Nouveau jeu et nouvelle mécanique dans ce titre ambitieux qu’est Back Stories. Via un système ingénieux de cartes à trous, le jeu vous propose une aventure/enquête coopérative, dans laquelle une jeune femme part à la recherche de son frère, disparu au Mont-Blanc.
Cet avis est garanti sans spoilers : aucun élément de l’histoire ne sera révélé ou divulgâché comme diraient nos amis québécois. Du coup le texte est un peu court et c’est pour cette raison que j’ai limité les photos aussi !
C’est carré
La boîte de Back Stories en jette : format presque cubique, découpe en façade, ouverture par le sommet. On est tout de suite intrigué. Pourquoi Back stories ? Car les cartes proposent des textes au dos, qui seront révélés par un encart sur l’action choisie. Ainsi, suivant l’action, ce sera une zone plus ou moins haute du dos de la carte qui révèlera un texte. Cette superposition au dos de la carte fait toute l’expérience de Back Stories, en constitue le coeur du gameplay.
Et ça marche plutôt bien, le jeu déroule toute son histoire via vos choix, avec un autre système ingénieux qui vous évite de tout tester et de gommer cette impression de choix : chaque action ou presque vous fera défausser pas mal de cartes, limitant ainsi les aller-retours ou les volte-face. Vous devrez vivre avec vos choix.
Ergonomiquement le travail est aussi bien vu. Vous ouvrez la boîte, les cartes sont dans l’ordre, et vous jouez. Allez, 5 minutes de lecture de règles au grand max. Ensuite quand vous avancez, le jeu vous demande de piocher des numéros de carte et…c’est tout. Les cartes restent dans la boîte jusqu’à ce que le jeu vous demande de vous en saisir.
Point and cards
Le jeu se découpe en scènes, dans différents lieux, et dans chacun d’entre eux vous aurez plusieurs cartes d’action, à apposer au dos d’autres cartes : éléments du décor, personnages, objets…
Mais attention, chaque action a des conséquences : en prenant un objet avant de parler à un personnage, ce dernier pourrait ne plus être accessible, car l’objet déclenche une suite d’évènements. Je ne peux pas aller trop loin pour ne rien spoiler, mais sachez que plein d’actions seront possibles en fonction des situations. Saisir un objet, rentrer un code secret, fouiller une armoire.
Le jeu a vraiment des sensations de point & click à l’ancienne : vous ne serez pas perdus si vous avez joué aux chevaliers de Baphomet ou à Monkey Island.
Rencontre au sommet ?
Alors est-ce que cette formule fonctionne bien ? A mon sens, oui et non. Autant le gameplay est plein de promesses, avec encore toute une grammaire à explorer via ces cartes à trous, autant cette boîte est un peu trop facile et convenue dans son histoire. Quelques scènes seulement et une durée de vie d’une heure environ ça fait un peu léger, même si le jeu sort aux alentours de 15€.
Bon ne comptez pas tout obtenir sur votre première partie, le jeu a plusieurs embranchements, même si la colonne vertébrale restera la même. Donc à moins d’être un vrai amateur de jeux d’enquête, vous ne recommencerez pas une partie immédiatement après. La rejouabilité est donc très faible, mais à mon sens c’est une qualité dans un jeu à scénario. Si le jeu était rejouable à ce point, cela voudrait dire qu’aucun choix n’a de l’importance.
Certes cette première boîte affiche 2 étoiles sur 5 en termes de difficulté, mais j’aurais aimé un peu plus de matière, de twists ou de profondeur au scénario. Peut-être que c’est trop complexe en gamedesign, je ne me rends pas compte, mais c’est le point à travailler, dans mon expérience du jeu. A voir si les futures boîtes pousseront un peu plus loin le combo scénario/gameplay.
Au final je trouve que Back Stories est un jeu plein de promesses, et je ne doute pas que ses auteurs vont pouvoir à l’avenir nous sortir d’excellentes histoires servies par un gameplay encore plus créatif. Cette première histoire, Seule sous la Glace, me laisse un peu froid, la faute à des choix scénaristiques qui ne m’ont pas paru avoir trop de sens. Après c’est aussi mon problème : je ne suis pas trop fan des histoires sur des rails, Unlock ou Sherlock Holmes en tête, préférant de très loin les jeux narratifs ou le jeu de rôle, comme Alibis qui m’a récemment retourné le cerveau.
Mais si votre came c’est de fouiller le sable avec la clé à molette, ou d’utiliser les allumettes sur le chien, alors vous y trouverez votre compte !