Dans The Great Split, les joueurs vont se faire des propositions alléchantes de fric, de bijoux et autres effets de valeur dans le but de récupérer ce qu’ils espèrent, tout en prenant soin de faire monter la cote des objets convoités et ainsi devenir le plus riche de tous !
Bienvenue chez Gatsby le magnifique !
Dans ce jeu au visuel atypique et au matériel ultra épuré, les joueurs incarnent l’aristocratie dans toute sa perfidie et sa dépravation, rien que ça ! Chacun démarre avec une tuile personnage qui lui octroie des ressources de départ ainsi que des contrats d’avance dont on tiendra compte en fin de partie.
Au fil des tours, chacun veillera à faire progresser ses pistes de ressources pour en augmenter la valeur, vous chercherez également à obtenir un maximum de contrats qui ne seront validés (et bonifiés) que par l’apposition d’un sceau ! Il faudra donc être fin calculateur pour faire progresser le marché comme vous l’entendez en vue d’obtenir plus de points de prestige que les autres !
Une édition de luxe
Niveau matériel, on aime ou on n’aime pas, mais on peut dire que la qualité est là :
- Un plateau central où se rangent les cartes et autres jetons pour indiquer l’avancée de la partie et la valeur du marché de l’art à un instant T
- Des plateaux individuels
- Les pistes des différentes ressources : Livre, Oeuvre d’art, Topaze, Emeraude, Or et Prestige (les points de victoire)
- Les sceaux qui permettent de valoriser vos contrats en fin de partie
- 1 cube au début de chaque piste
- 7 portefeuilles et leurs séparateurs associés (cartes colorées)
- 7 tuiles Personnage (avec leurs bonus et contrats)
- Des cartes Ressource
Il est l’or Mon Seignor
La draft en simultané
Allez on arrête de se faire des papouilles, maintenant je vous explique un peu comment ça marche ! Dans The Great Split, pas de temps mort, on joue en simultané. Donc ça sous-entend que tout le monde a bien intégré les règles et qu’il n’y a aucune raclure parmi vous prêt à tricher comme un pourri (ou alors assez minable pour le faire très discrètement). Voilà pour l’intro.
Sinon, à chaque tour, les joueurs vont drafter des cartes avec leur voisin de gauche (toujours !). Drafter c’est sélectionner ce qu’on veut pour soi et ce qu’on laisse à l’autre. Sauf qu’ici, on ne décide pas directement de qui prend quoi. Chacun prépare deux propositions qu’il sépare avec…? Avec quoi ? Sa carte Séparateur pardi ! On glisse le tout dans son portefeuille et on passe le message à son voisin.
De la même manière, on reçoit l’offre de celui de droite.
On en prend alors connaissance et décide de conserver l’une des deux propositions. Quand tout le monde a fait son choix, on redonne ce qu’il reste à son proprio (oui parce qu’on est des voleurs mais des voleurs honnêtes c’est ça la différence entre le bas peuple et les grands de ce Monde !).
On se retrouve au final avec les cartes que l’on a accepté de sa droite + la proposition rejetée par celui de gauche ce qui fait un joli petit pactole tas de cartes !
Toujours en simultané, chacun utilise son lot pour :
- Faire avancer les cubes des pistes correspondantes
- Vendre 1 carte contre 1 point ou 1 Or
- Utiliser sa carte Séparateur comme joker pour avancer de 1 ou on veut !
Un jeu à combos
Vous vous en doutez certainement, avec ce type de piste, ce que les joueurs attendent ce sont les combos ! Et bien oui, dans The Great Split, il y a des petits effets d’enchaînements en cascade bien savoureux !
Sur la piste Or, chaque fois que vous dépassez ou vous arrêtez sur une icône double-flèche, vous avancez de deux sur la piste de votre choix. Et sur les différentes pistes Sceau, vous retrouvez les icônes des ressources associées pour lesquelles vous avancerez aussi le cube quand vous tomberez dessus.
C’est bourré de choix énervants auxquels vous allez vous-même participer : “Est-ce que j’ajoute ça là pour l’inciter à prendre ce tas même si je l’aurais bien voulu aussi ?”, “Vaut-il mieux augmenter la valeur des livres qui vont bientôt être décomptés ou faire fructifier mes gemmes pour la fin de partie ?”.
Les décomptes finaux
Oui parce que je vous ai pas dit : il y aura plusieurs décomptes ! Sur le plateau central apparaît 2 décomptes intermédiaires et 1 de fin de partie. Tout le monde sait très précisément ce qui sera évalué et quand ! Concernant les décomptes intermédiaires, on ne regardera que la valeur atteinte de chaque ressource :
- La dernière bannière franchie par le cube des livres indique les points
- Le niveau de la gemme la moins avancée sera multiplié par 2
- L’or n’a pas de décompte intermédiaire
- Les œuvres d’art dépendent de la valeur du marché ! J’y viens !
A chaque fin de manche (Quand tous les joueurs ont drafté puis avancé), on révèle un jeton du plateau central pour indiquer l’augmentation de la valeur du marché ! Autrement dit : on avance un curseur qui nous indique combien les statuettes sont susceptibles de nous rapporter ! Puis on distribue de nouvelles cartes Ressource.
Qui sera le prochain loup de Wall Street ?
Si jusqu’ici tout paraît clair et simple, la fin du jeu va vous prouver qu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers… En effet, si vous vous contentez de vous dire que c’est très joli et que c’est bien agréable de pousser du cube (ce qui est vrai !), vous risquez de vous faire dévorer tout cru par les autres qui auront passé la partie tête dans l’guidon, dents qui rayent le parquet, sueur qui perle sur le front !
Parce que ces saletés de calculatrices sur pattes auront évidemment compris qu’elles ne pourraient pas exceller en tout et qu’il valait mieux obtenir un max de contrats là où les sceaux ont atteint le bout de piste (souvent en lien avec notre personnage !). Tout est histoire de multiplication ! Un peu à la manière d’un Next Station London où il faut équilibrer le nombre de stations visitées et les quartiers franchis sauf que là il y a bien plus de choix à faire. Attention : AVC à l’horizon !
Remplir le contrat
Les contrats sont les zones surlignées sur chaque piste (+ ceux représentés sur votre tuile Perso à ne pas oublier). Pour chaque Ressource (Or y-compris cette fois-ci), vous multipliez ce nombre de contrats par le niveau atteint par le sceau lui correspondant ! Et là mes p’tits lapinous, ça va envoyer du pâté bien lourd en bois d’bousin ! V’là les points que les gros requins de la finance vont se faire (moi je bosse dans le milieu de la santé, suis un agneau, j’ai pas vu le mal venir… croyez-moi ça pique !).
Mon préciiieux, mon avis sur The Great Split !
Le moment est venu de vous donner mon avis sur ce jeu.
La claque éditoriale
Bon alors le visuel déjà… Comment dire… Je craque… Je fonds… Je sais que tout le monde n’est pas d’accord mais moi j’ai été tout de suite emballée par la proposition : la boîte (my god !), les perso, les graphismes, les couleurs, les dorures, les plateaux double-couche de la mort qui tue… je suis fan ! Du Weberson Santiago pur jus !
Je sais que ça fait beaucoup de matériel pour une telle proposition, que certains pensent qu’un petit roll and write aurait suffit et bien moi je vais vous dire je suis ravie ! La beauté du truc colle bien au thème : on apprécie le contraste entre l’apparence ultra lisse et sophistiquée et le côté sournois et malhonnête ! Ça change un peu, c’est parfaitement lisible et ergonomique, y a rien à redire là-dessus.
Au niveau des règles, j’ai eu l’impression de capter les infos grâce aux souvenirs de la partie que j’avais faite en festoch où on m’avait tout expliqué oralement. Sans ça, je pense que j’aurais eu du mal à tout saisir honnêtement… Mais bon, c’est moi ! Après c’est complet, illustré et détaillé par des exemples donc ça va.
La draft sublimée
Mais le gros point fort, en dehors du plaisir de jouer sur ces supports originaux et de qualité ; c’est cette sensation en fin de première partie où tu te prends une gifle monumentale (enfin moi en tout cas parce que les calculettes sur pattes ont plutôt bombé le torse) et que tu saisis tout à coup toute la difficulté que tu n’avais pas mesuré jusqu’ici.
Pas moyen, il faut à tout prix une revanche mais cette fois-ci on va pas se la jouer pareil :
- “mes propositions seront tellement tentantes qu’il ne pourra pas les refuser”
- “mieux vaut parfois vendre une carte pour avancer sur l’Or et obtenir le symbole double-flèche”
- “rien ne sert de speeder sur les 2 gemmes qui ne vont scorer qu’au deuxième décompte intermédiaire”
- “tiens, où elle en est elle au fait ?”
Bref, un régal pour ceux qui aiment négocier, mesurer, manipuler etc… C’est drôle, quand j’y réfléchis, c’est tout ce que je déteste dans la vie et pourtant je n’ai qu’une hâte : y revenir !
The Great Split
- Un jeu de H.Hach et L.Silva
- Illustré par W.Santiago
- Edité chez Iello
- De 2 à 7 joueurs
- Dès 8 ans