Prêt à enfiler ton tablier de jardinier ? Car dans ce jeu, ta mission est simple (enfin presque) : créer le plus beau, le plus harmonieux, le plus légendaire jardin suspendu du royaume.
Pour marquer des points ? Facile ! Pose des cartes : fleurs, arbres, animaux, personnages spéciaux… tout ce qu’il faut pour épater le roi. Mais attention : ici, on ne construit pas n’importe comment. Pas question de poser ses cartes à l’arrache ! Tu es au service de la cour royale, quand même.
Comment on y joue ?
À ton tour, tu choisis une carte Jardin dans la rivière centrale. Mais ça ne sera pas aussi simple que ça, non : tu vas placer ton petit jardinier en bois dans l’une des 3 colonnes du marché commun. Et tu prends une carte dispo dans la colonne où il est posé.
L’acquisition d’une carte n’est pas gratuite sauf celle tout en bas, ensuite celle du 2ᵉ étage te coûtera 1 outil, celle du 3ᵉ te coûtera 2 outils, et si tu vas chercher tout en haut, ça te coûtera 3 outils.
Ensuite, hop ! Tu poses ta carte dans ton jardin perso. Mais attention, tu ne peux pas faire ça en mode freestyle non plus.
Ta carte doit forcément toucher une autre carte déjà posée. Et si tu poses sur un étage supérieur, il doit obligatoirement y avoir 2 cartes en dessous pour la soutenir.
Et comme c’est un jardin suspendu digne des plus grands, il faut respecter la forme de la pyramide :
- Premier étage : 5 cartes côte à côte.
- Deuxième étage : 4 cartes maximum, posées sur deux du dessous.
- Troisième étage : 3 cartes posées sur deux supports.
Attention, il ne faut pas de cartes qui flottent dans le vide, hein !
En bonus : tu peux, si tu le souhaites, acheter une petite tuile Embellissement. Elles décorent les cartes vides de ton jardin et te filent des points ou des effets sympas.
Et à quoi servent toutes ces cartes ?
Eh oui, elles n’ont pas toutes le même but ! Je t’explique rapidement :
- Irrigation : Marque des points si elles collent à ton objectif secret d’irrigation personnelle. Si elles ne sont pas aux bons endroits, c’est 0 point.
- Fleurs : Fais le plus gros groupe connecté de chaque couleur (jaune, rouge, bleue). Plus c’est gros, plus tu marques, mais seul ton plus gros groupe compte par couleur.
- Arbres : Fais des séries d’arbres identiques côte à côte (dragonnier, cèdre, dattier). Chaque type a sa façon bien à lui de scorer.
- Animaux : Chacun a son étage préféré (haut, milieu ou bas). S’il est bien placé = plein de points !
- Personnages : Ils marquent selon certaines conditions de pose, qui sont liées aux autres types de cartes.
- Cartes vides : Toutes seules, elles ne font rien. Mais elles sont parfaites pour poser des tuiles Embellissement plus tard.
Et la fin de partie ?
Une partie dure 4 manches. Chacun pose 3 nouvelles cartes Jardin par manche pour construire sa petite merveille suspendue.
Puis on compte les points :
- Les condition de point des jardins posées
- Les objectifs royaux remplis
- Les embellissements bien placés
- L’or qu’il te reste
Le grand gagnant sera celui qui a le plus de points, bien sûr !
Voilà, les règles sont simples et rapides : pas besoin de 3h pour apprendre à jouer, et le plaisir est vraiment immédiat.
Qu’est ce que je pense Des Jardins Suspendus ?
Gigamic propose ici un jeu de placement de tuiles à la mécanique aussi fluide qu’efficace. Sans révolutionner le genre, il réussit à séduire grâce à une belle accessibilité et une ambiance particulièrement apaisante. Loin des jeux à l’interaction directe agressive ou aux règles alambiquées, ce titre vise avant tout les familles et les joueurs occasionnels en quête d’un défi tactique mesuré.
Le système de sélection des cartes, qui repose sur un marché partagé et un choix de positionnement stratégique des jardiniers, fonctionne très bien. La petite tension générée par l’ordre des cartes disponibles suffit à maintenir l’attention autour de la table, surtout à deux ou trois joueurs où le rythme reste fluide. À quatre, le jeu devient plus prévisible et la lisibilité des choix possibles s’amenuise quelque peu. On note toutefois un vrai plaisir à construire son propre espace en jouant sur les différentes mécaniques de scoring : fleurs, arbres, animaux ou personnages. Même si la richesse des possibilités impose parfois de faire des compromis qui font mal.
Esthétiquement, le travail de Miguel Coimbra est toujours aussi propre, même si cette fois les visuels ne m’ont pas séduite. Les illustrations colorées et soignées participent à une ambiance assez reposante qui caractérise plutôt bien l’ensemble de la partie. Côté matériel cependant, quelques bémols à relever : les cartes semblent un peu fragiles pour un jeu qui demande une manipulation répétée, et la mise en place est un peu fastidieuse.
L’expérience proposée par Les Jardins Suspendus reste plaisante, mais elle ne surprendra pas les amateurs de jeux plus complexes. Le manque d’interaction directe entre les joueurs renforce ce sentiment d’une partie où chacun développe son jardin dans son coin, sans réelle influence sur les choix adverses. Cela n’est pas un défaut pour un public familial, mais les amateurs de jeux plus tendus ou conflictuels pourraient rester sur leur faim. Personnellement, ça ne me dérange pas, étant friande de jeux aussi bien experts que familiaux.
Enfin, le décompte final pourrait décourager certains profils : l’accumulation des sources de points transforme la fin de partie en véritable session de comptage, un peu laborieuse si l’on recherche une conclusion rapide et lisible. Ce détail mis à part, la variété des objectifs, la modularité des tuiles et les possibilités d’embellissement offrent une bonne rejouabilité pour un format de jeu court.
En somme, Les Jardins Suspendus est un titre agréable, bien calibré et sans fausse note majeure, qui trouvera facilement sa place dans les ludothèques familiales ou pour des soirées jeux légères. Ceux qui attendent une montée en puissance marquée, de la tension ou une originalité forte devront chercher ailleurs. Mais pour une parenthèse stratégique douce et épurée, il remplit parfaitement son rôle.
Jeu offert par l’éditeur sans contrepartie *