Je suis accro aux jeux d’enquête. C’est simple, dès que j’ai un moment et que ma partenaire d’enquête est avec moi, on se plonge avec plaisir et excitation dans une nouvelle boîte. Alors autant dire qu’on attendait Le Silence de l’Ombre avec une impatience dévorante. Et on a été servies.
Petit focus sur l’enquête et mon ressenti :
Premièrement, il faut le dire : ce n’est pas juste un jeu d’enquête de plus. Ce n’est pas non plus le petit jeu qu’on sort vite fait entre deux bières, sur un coin de table. Non. Là, on change de catégorie. On parle d’une immersion totale, profonde, directement propulsée dans une affaire sombre, dérangeante, construite d’une main de maître. Dès les premières minutes, vous sentez que vous êtes embarqués pour un paquet d’heures intenses. Et spoiler : non, vous ne regretterez rien.
Dès l’ouverture de la boîte, vous êtes embarqués dans une affaire sombre : un corps retrouvé dans un motel, à genoux, la bouche cousue… et vous cherchez à en connaître la raison. L’ambiance est au rendez-vous. C’est glauque, violent, mais fascinant. Et ce n’est que le début d’une descente aux enfers où chaque détail va servir à comprendre quelque chose, et où le doute devient votre plus fidèle compagnon.
Le jeu est découpé en trois chapitres. Comptez une bonne douzaine d’heures au total ; je n’ai pas chronométré, j’étais trop absorbée.
À la fin de chaque chapitre, vous n’avez qu’une envie : continuer. Mais voilà, il est deux heures du matin, vous hésitez… et vous vous dites qu’un peu de frustration, ce n’est pas mal non plus. Alors vous fermez la boîte et vous reprenez le lendemain, la tête déjà en ébullition, pleine de théories.
Ce genre d’expérience, on en redemande encore et encore : prenante, exigeante et quasi impossible à lâcher.
Dès l’ouverture, la mise en scène donne le ton : vous n’êtes pas là pour rigoler. La boîte déborde de documents : rapports médicaux, lettres, photos, carnets, tickets… Chaque élément est soigné à l’extrême. Le papier est vieilli, les écritures sont réalistes, les tampons, les taches… tout respire l’authenticité. Vous avez l’impression d’être face à de vrais documents. Et c’est là que cette boîte est très forte : vous ne jouez pas à l’enquêteur, vous le devenez.
Mais le plus bluffant, c’est touuuuut ce qu’ils ont créé en ligne. En plus du matériel physique, vous avez face à vous une interface hyper fluide, où vous explorez des scènes de crime façon Street View, vous écoutez des interrogatoires avec des comédiens crédibles, vous fouillez des boîtes mail, vous analysez des vidéos de surveillance… Et vous faites même des recherches sur de faux sites. La frontière entre fiction et réalité devient très mince : on s’est mises à parler de l’affaire pendant les repas. J’ai réfléchi au mobile d’un personnage en préparant mon café… Oui, l’immersion est vraiment totale.
Ce que j’ai adoré aussi, c’est la liberté qu’on vous laisse. Pas de règles reloues. Pas de cartes à retourner. Vous ouvrez. Vous cherchez. Vous explorez. Vous faites des liens. Vous échafaudez des théories, vous vous plantez, vous recommencez. Et souvent… vous trouvez. C’est vivant. C’est tellement fluide que les indices sont anecdotiques, et ça fait du bien.
Et puis, vous doutez tout le temps. Le jeu regorge de fausses pistes, de coïncidences troublantes, de détails qu’on pense anodins… avant de se rendre compte qu’ils étaient cruciaux. Chaque nom, chaque date, chaque objet a sa place, que ce soit une fausse ou une vraie piste. Rien n’est laissé au hasard. L’écriture est précise, intelligente, parfois oppressante, et souvent touchante.
Le Silence de l’Ombre, c’est aussi des thèmes adultes. On y parle de trauma, de solitude, de manipulation, de secrets de famille… Vous avancez à l’aveugle, mais toujours avec cette tension qui pousse à continuer. Ce n’est pas juste un jeu. C’est une histoire forte, immersive, marquante.
On y a joué à deux, c’est comme ça que je le recommande. L’expérience est au summum du kiff quand vous échangez, débattez, confrontez vos idées (et que vous vous engueulez un peu sur une intuition foireuse). Ce jeu crée du lien, mais pas que : il crée des moments.
Chaque chapitre que vous débloquez vous fait entrer plus profondément dans l’affaire. Vous pensez avoir compris ? Raté. Le chapitre suivant renverse tout. Le rythme est excellent. On alterne entre réflexion, tension, révélations choc. Et tout ça avec une écriture soignée, des personnages crédibles, des situations qui vous glacent parfois le sang. L’émotion est là, sans jamais tomber dans le too much.
Tout est dans la suggestion. Et c’est ça qui rend le truc aussi puissant.
Et quand arrive le moment de rendre votre rapport final, vous avez ce sentiment étrange d’avoir tout donné. D’avoir fouillé chaque recoin. Même si certaines zones d’ombre restent, vous ressortez de là satisfaites.
Alors oui, une fois terminé, vous ne pourrez plus y rejouer. Mais franchement, on s’en fiche. Comme un bon thriller, vous le vivez une fois. Et ça suffit. Vous n’aurez pas envie de recommencer. Vous aurez envie d’une nouvelle affaire. D’un nouveau frisson.
Ce jeu ne s’adresse pas à tout le monde. Il faut aimer se creuser la tête, prendre des notes, passer des heures à douter. Il faut avoir envie de s’immerger dans ce genre d’ambiance. Si vous cherchez un jeu léger et rapide, passez votre chemin. Mais si vous avez toujours rêvé d’être un vrai enquêteur, là, vous tenez quelque chose.
Au niveau de l’âge, il est recommandé à partir de 16 ans, et c’est justifié. Non pas pour la difficulté, mais pour les thèmes abordés. Certains passages sont durs, même s’ils sont traités avec pudeur. Jamais de gore, mais une tension constante.
Et oui, le jeu a un prix. Plus d’une centaine d’euros pour 10 à 12 heures d’enquête. Mais ce que vous achetez, ce n’est pas juste un jeu. C’est une œuvre. Tout est pensé, écrit, imprimé, joué, monté avec soin. Et comme toute œuvre forte, ce qui compte, ce n’est pas sa durée. C’est son intensité.
Moi, j’en ressors chamboulée. J’ai manipulé des preuves fictives avec plus d’émotion que certains papiers bien réels. J’ai été secouée. Remuée. Et j’ai refermé la dernière enveloppe avec le cœur qui bat, un sourire de satisfaction et surtout des souvenirs plein la tête.
Merci !
Je tiens à préciser un point : dans la note globale de Campustech, la rejouabilité compte, et pour ce jeu, elle est malheureusement inexistante. Je suis donc contrainte de mettre un 1 à ce critère, ce qui fait chuter la note finale à 16/20. Mais soyons clairs : pour moi, ce jeu mérite un 19/20 ! Il n’est pas rejouable, certes, mais il offre tout de même 12 heures de jeu génialissimes.
Jeu offert par l’éditeur sans contrepartie *
L’article est très bien construit et donne très envie de jouer au jeu. Par contre, les fautes de français et les mots en trop ou manquants sont bien trop présents. Cet article n’a pas été relu avant d’être posté et c’est bien dommage car le jeu y est très bien développé.
Bonjour Sylvain,
J’ai bien relu l’article… et plusieurs fois. J’ai dû passer à côté de beaucoup de fautes, l’article a été très long à écrire. Je vais me relire à nouveau et corriger cela.
Merci pour le commentaire et désolée pour la gêne occasionnée 🙂